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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 17:38

MARCO POLO (2)Marco Polo ressemblait à Gary Cooper. Il vivait dans un Venise en carton-pâte et partit pour la Chine reconstituée dans les studios MGM. À peine arrivé, il découvrit les ‘spaguètes’ (ancêtres des spaghettis) et la poudre à canon et apprit le ‘french kiss’ à la fille de l’empereur de Chine jouée par une actrice prénommée Sigrid dûment grimée. Ce qui n’a rien d’étonnant vu que Chinois, Italiens, Mongols et Arabes parlaient tous un Anglais châtié et n’avaientMARCO POLO apparemment nul besoin d’interprète.

Ceci pour dire qu'il ne faut pas prendre « LES AVENTURES DE MARCO POLO » pour ce qu'il n’est pas : c'est à dire un film sérieux et documenté sur l’épopée de l’explorateur italien. Surtout pas ! Ceci mis à part, c'est un film absolument charmant, d’une ringardise de chaque seconde, parfois même assez coquin. Ainsi l’épisode montrant Marco servant de ‘sex toy’ à la femme d’un gros barbare, pendant que celui-ci s’encanaille avec une servante. Osé !

C'est un film enjoué et idiot, qu’on suit avec un constant sourire aux lèvres. ‘Coop’ coopérise à plein régime dans ce rôle taillé sur mesure de bellâtre beau-parleur et téméraire, flanqué d’un sidekick comique, le nabot Ernest Truex qui se vautre dans la grosse comédie sans complexe. Le méchant (arabe !) est campé par le seul et unique Basil Rathbone, qui jette ses prisonniers à des vautours affamés quand ce n’est pas directement dans une fosse aux lions. Vraiment incorrigible, ce Basil… Dans des petits rôles, on aperçoit une jeune Lana Turner à peine reconnaissable et l’inénarrable Ward Bond en garde mongol.

MARCO POLO (1)

On dit que John Ford signa anonymement quelques séquences du film. Les batailles de la fin, peut-être ? Toujours est-il que ce monument de kitscherie est un petit régal de gourmet, à déguster en connaisseur.

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 12:48

Harriet Tendler présentatrice d'émissions radiophoniques, qui fut de 1949 à 1965, la première épouse deHTENDLER Charles Bronson, vient d’écrire « CHARLIE AND ME », un livre de souvenirs couvrant les années passées aux côtés du jeune Buchinsky à Philadelphie puis à L.A.

« WWW » n’a pas encore mis la main sur l’ouvrage, mais on peut lire une intéressante (et alléchante) interview de la dame conversant avec un fan de Charlie, grâce au lien ci-dessous.  

On y apprend déjà quelques détails sur le vrai Bronson, sur l'exagération faite par les attachés de presse au sujet de sa jeunesse misérable, sur sa conception du métier d'acteur qui n'était pour lui qu'un simple gagne-pain, sur ses relations avec sa famille de Pennsylvanie. Rien que de l'inédit.

La plus savoureuse révélation ? Quand la biographie, pourtant peu scandaleuse, de Steven Whitney sortit, Bronson n'appréciant pas que celui-ci critiquât Jill Ireland, s'efforça de racheter TOUS les exemplaires imprimés du bouquin, qui fut épuisé à toute vitesse !

 

À suivre, bien évidemment.

 

http://wearemoviegeeks.com/2011/01/wamg-interview-harriett-bronson-first-wife-of-charles-bronson-and-author-of-charlie-and-me/

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 09:34

Comédien élégant, discret et juste, Peter Strauss n’a fait qu’une météorique carrière au cinéma : il fut l’homme de troupe naïf de « SOLDAT BLEU », le légionnaire de « SERGENT KREBS », l’auteur employé des studios dans « LE DERNIER NABAB », l’aventurier spatial dans « LE GUERRIER DE L’ESPACE ». On le revoit après une longue éclipse en mari traître d’une politicienne dans « MEURTRE EN SUSPENS » et en homme de confiance douteux dans « KEYS TO TULSA ». Il incarne le président des U.S.A. dans « XxX2 : THE NEXT LEVEL ».

Strauss gagne définitivement ses galons de grand acteur méconnu dans le téléfilm « COMME UN HOMME LIBRE » où il joue un forçat illettré qui devient champion de marathon derrière les murs de sa prison.

STRAUSS anniv

Il est devenu une star de la TV grâce à son rôle de fils d’émigrant devenu sénateur dans la minisérie « LE RICHE ET LE PAUVRE » dont il tourne une suite : « LES HÉRITIERS ». Il est le héros biblique de « MASSADA », le business man de « KANE & ABEL », un forçat ressuscité dans « ANGEL ON MY SHOULDER », l’ouvrier métallurgiste de « HEART OF STEEL », le juge dans « UNDER SIEGE », le fils du rancher Charlton Heston dans « PROUD MEN », le pilote de l’Air Force dans « FLIGHT OF BLACK ANGEL », il tient le rôle-titre de « PETER GUNN », joue La Hire dans « JEANNE D’ARC », l’homme qui perd son fils dans « REUNION », tient le rôle-titre de la série « MOLONEY » où il incarne un psy œuvrant pour la police. On le revoit régulièrement en ‘guest’ dans des séries comme « NEW YORK – UNITÉ SPÉCIALE » ou « DIRTY SEXY MONEY ».

Aujourd'hui, il fête ses 64 ans. Happy birthday, Peter.

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 09:09

PORTE D'ORLes hasards des rééditions DVD exhument « PAR LA PORTE D’OR », un film qui connut un grand succès en son temps et qui est grandement oublié aujourd'hui. Drôle de film, en réalité… Et qui ne suscite la curiosité que par la présence au générique des scénaristes Billy Wilder et Charles Brackett (qui signeront « SUNSET BOULEVARD ») et de l’éternellementPORTE D'OR (1) craquante Paulette Goddard.

D’emblée, le scénario semble bizarrement bâti. Le prologue amenant le flash-back, puis l’épilogue en improbable happy end semblent rajoutés à posteriori, sans doute pour vivifier une narration exagérément linéaire et monotone. Le ton général est au mélodrame lacrymal, mais des touches de farce burlesque – surtout dans les seconds rôles – tombent comme des cheveux sur la soupe. Voir le garagiste mexicain qui cabotine et gesticule avec un accent italien !

On suit donc avec indifférence ce gigolo roumain (Charles Boyer, peu inspiré) coincé au Mexique, qui séduit une oie blanche américaine (Olivia de Havilland, irritante) dans le seul but d’obtenir son visa. Évidemment, l’amour viendra s’en mêler, etc. etc.

On peut s’accrocher au film pour ses extérieurs pittoresques et pour Paulette, bien qu'elle n’ait qu’un rôle périphérique de garce joyeuse et sans scrupule, comme elle seule savait les composer. Mais on la voit vraiment trop peu pour qu'elle fasse oublier la chape d’ennui qui plombe le film tout entier.

À voir donc en priorité pour le « complétiste » de l’œuvre de Billy Wilder qui retrouvera l’esprit de son auteur préféré dans certaines répliques et la méchanceté avec laquelle sont traités les petits rôles. Sorti de cela, il faut soit être fan de Boyer-Havilland (après tout…), soit être armé d’une patience à toute épreuve.

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 19:37

Un cas très curieux que « LE DERNIER TRAIN DU KATANGA », film d’aventures tourné en 1968, sans énorme vedette à son générique et qui s’est acquis une sorte de « culte »DARK SUN démesuré avec les années. Par sa rareté peut-être, ou l’excellent souvenir de jeunesse de ceux qui le virent à sa sortie ou plus tard à la télévision.

Réalisé par le grand chef-opérateur Jack Cardiff (qui a également mis la main à la pâte pour la lumière, on ne se refait pas), écrit par Ranald McDougall (« AVENTURES EN BIRMANIE », une référence), ce film contre l’odyssée au Congo d’un groupe de mercenaires chargés de ramener des colons occidentaux en danger ainsi que 25 millions de dollars en diamants brut, pour lesquels ils devront âprement batailler.

En têtes d’affiche : le costaud Rod Taylor, le non moins baraqué Jim Brown, la douce Yvette Mimieux, Peter Carsten, Kenneth More et le français Olivier Despax. C'est en CinémaScope, cela dure 1 H 40, l’affiche est alléchante avec sa baston à la tronçonneuse et on aimerait bien mettre la main dessus.

À noter que le film a pour titres anglo-saxons « THE MERCENARIES » (UK) et « DARK OF THE SUN » (U.S.). Mais – une fois n’est pas coutume – le titre français est beaucoup plus cool.

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 11:43

BRONSON HITCH (2)Charles Bronson n’a hélas, jamais tourné sous la direction d’Alfred Hitchcock. Il faut avouer qu'il n’avait pas tout à fait le profil des acteurs-fétiche du maître du suspense. Pourtant,BRONSON HITCH (1) leurs noms ont été associés et par trois fois, pendant les années 50 et 60. Grâce à la mythique collection produite et présentée par le réalisateur...

Robert Stevenson réalisateur anglais installé à Hollywood devait se rendre célèbre grâce à ses films avec la firme Disney. C'est lui qui signa par exemple l’increvable « MARY POPPINS ». Après avoir fait tourner Charles Bronson dans un épisode de « GUNSMOKE », il refait appel à lui pour deux épisodes de la série « ALFRED HITCHCOCK PRÉSENTE », tournés en 1956.

Dans « AND SO DIED RIABOUCHINSKA » inspiré d’une nouvelle de Ray Bradbury, Bronson enquête dans un music hall, où un meurtre a été commis. Soupçonnant rapidement le ventriloque Claude Rains, Bronson comprend qu'il arrivera à obtenir des aveux en interrogeant… sa marionnette. Ce lieutenant Krovich est un des premiers flics incarnés par Bronson et c'est avec présence et autorité qu'il affronte d’égal à égal Rains, vétéran roué et volontiers cabotin. Impatient et brusque, Bronson cache des trésors de psychologie et de finesse sous des allures de brute en costume. Un joli face à face.

BRONSON HITCH (4)

« THERE WAS AN OLD WOMAN » est une comédie noire, dans l’esprit des films UK du style « TUEURS DE DAMES ». Cette fois Bronson joue Frank Bramwell, un escroc minable BRONSON HITCH (3)qui arpente le pays avec sa femme, l’excellente Norma Crane, à la recherche d’une victime à pigeonner. Il commet l’erreur de s’en prendre à une vieille dame mythomane et solitaire, chez qui il s’introduit, mais qu'il quittera les pieds devant. Un bon rôle de voyou sans scrupule, prêt à jouer du couteau, terrorisant sa pauvre femme et n’hésitant pas à menacer une pauvre petite vieille. Celle-ci est campée par la pittoresque Estelle Winwood (« LES PRODUCTEURS ») qui tient admirablement tête à Bronson, dans des confrontations d’anthologie.

Après six années d’interruption, Charles Bronson reparaît dans la série de maître Alfred pour l’épisode « THE WOMAN WHO WANTED TO LIVE », réalisé cette fois parBRONSON HITCH l’ex-monteur d’Aldrich : Alan Crosland.

Bronson y incarne Ray Bardon, un tueur évadé, handicapé par une blessure, qui abat un pompiste avant de prendre une cliente de la station-service en otage. Celle-ci l’aidera, gagnera sa confiance, mais pour mieux le tuer elle-même. Pourquoi ? Le pompiste était son fiancé !

Si Bronson est excellent en desperado mal rasé, exténué et dénué de toute humanité, il trouve une partenaire à sa mesure, en la remarquable Lola Albright, tout en ambiguïté. Et la chute, brutale, inattendue, montre un Bronson impuissant, vulnérable, froidement abattu par une femme, dans son lit de motel. Pas une image qu’on voit tous les jours…

 

À NOTER : lors de leur diffusion en France les épisodes en question furent intitulés « AINSI MOURUT RIABOUCHINSKA », « LA VIEILLE » et « INSTINCT DE SURVIE ».

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 08:14

LEE MARVIN (4)Lee Marvin symbolise à lui seul ce qui fait la grandeur des acteurs U.S. : un physique insolite, un sens de la gestuelle adéquat pour chaque rôle, une voix inimitable et une réputation à faire pâlir de jalousie Gengis Khan. LEE MARVIN (5)

Ex-marine à 17 ans pendant la WW2 et second rôle dans les fifties, Marvin crée des ‘bad guys’ inoubliables, entre sadisme et pure caricature : le pistoléro insolent dans « LES MASSACREURS DU KANSAS » (il faut l’y avoir vu cracher sa chique sur Randolph Scott !), le gambler moustachu de « DUEL SANS MERCI », le hors-la-loi peloteur dans « LE RELAIS DE L’OR MAUDIT », le motard crasseux de « L’ÉQUIPÉE SAUVAGE », le voleur enrhumé dans « LES INCONNUS DANS LA VILLE », le kidnappeur désaxé de « A LIFE IN THE BALANCE » et surtout l’homme de main bestial de « RÉGLEMENT DE COMPTES » où il brûle le visage de Gloria Grahame avec du café bouillant, dans une scène anthologique.

Marvin est MP dans « COURRIER DIPLOMATIQUE », joue ‘Slob’ le cuistot libidineux de « SHACK OUT ON 101 », le voyou dégingandé de « UN HOMME EST PASSÉ », le malfrat qui bat Shelley Winters dans « LA PEUR AU VENTRE », le sergent assoiffé de sang de « THE RAID », le colonel arriviste LEE MARVIN (7)de « ATTAQUE ! », le cynique étudiant en médecine de « POUR QUE VIVENT LES HOMMES », le musicien jaloux de « LA PEAU D’UN AUTRE ». Il connaît un premier succès avec Big Masters, hors-la-loi pervers et intelligent de « 7 HOMMES À ABATTRE », qui demeure un de ses meilleurs rôles. Il est parfait en ruffian tonitruant dans « L’ARBRE DE VIE » où sa mort solitaire est le meilleur moment du film.

Parmi les rôles moins marquants de sa première période : le radio de « LA MARINE EST DANS LE LAC », le flic de « GORILLA AT LARGE », le marine crasseux de « OURAGAN SUR LELEE MARVIN (1) CAINE », le G.I. de « EIGHT IRON MEN » et l’officier dans « THE RACK ».

La TV lui apporte le succès au milieu des fifties avec le rôle de Frank Ballinger, flic impassible de la série « M-SQUAD » et Marvin retourne au cinéma avec des rôles plus substantiels : le trafiquant à moitié scalpé dans « LES COMANCHÉROS », le bandit d’opérette aussi cabotin qu’imprévisible de « L’HOMME QUI TUA LIBERTY LEE MARVIN (2)VALANCE », l’ex-sportif alcoolique de « LA NEF DES FOUS ». Son rôle de tueur à gages perplexe mais froid comme l’acier dans « À BOUT PORTANT », hisse définitivement Marvin au stade d’icône indéboulonnable.

L’Oscar pour sa double prestation dans « CAT BALLOU » (où il surjoue gaiement en tueur au nez d’acier et en ivrogne braillard) fait de lui une grande vedette des sixties et Marvin s’enferme alors dans une image de super ‘pro’ insensible, se montrant efficace en mercenaire réglo dans « LES PROFESSIONNELS », en officier indiscipliné dans « 12 SALOPARDS » (rôle qu’il retrouve dans la sequel TV « THE DIRTY DOZEN : THE NEXT MISSION »), en vengeur désincarné dans « LE POINT DE NON-RETOUR » et plus tard enLEE MARVIN (3) vagabond endurci dans « L’EMPEREUR DU NORD », en tueur policé dans « CARNAGE », en flic de la police montée dans « CHASSE À MORT », en gangster en fuite dans le film français « CANICULE », en officier dur à cuire dans « DELTA FORCE ».

L’autre facette de sa personnalité est stigmatisée par un goût prononcé pour la LEE MARVIN (6)grandiloquence et l’exhibition, parfois exécrable : le chercheur d’or chantant de « LA KERMESSE DE L’OUEST », le traîne-savate de « UN COWBOY EN COLÈRE », le contrebandier de « PAROLE D’HOMMES » ou parfois intéressant : le marine naufragé de « DUEL DANS LE PACIFIQUE ».

Le cowboy insoumis de « MONTE WALSH » se situe entre les deux courants et demeure un de ses plus beaux rôles.

John Frankenheimer avec qui il avait tourné pour la TV, offre à Marvin un de ses personnages les plus riches dans « THE ICEMAN COMETH », d'après la pièce d’Eugene MARVINsuite2O’Neill. L’acteur y campe un VRP grandiloquent, ex-ivrogne repenti, avec une verve inouïe.

Sa collaboration avec le réalisateur Sam Fuller, offre à Marvin le rôle du sergent emblématique de « THE BIG RED ONE / AU-DELÀ DE LA GLOIRE », personnage magnifique, même s’il vient un peu tard dans la carrière de Marvin. La scène où il transporte sur ses épaules, un enfant mort en camp de concentration, restera un sommet de sa carrière.

À la fin de sa vie, Marvin était surtout connu aux U.S.A. pour sa séparation tapageuse d’avec la danseuse Michelle Triola qui lui intenta un procès ultra-médiatisé. En ‘98, Pamela la veuve de Marvin publie « LEE : A ROMANCE », sur leur mariage et plus généralement sur la vie et la carrière de l’acteur. L’année suivante, John Boorman tourne un documentaire sur Marvin.

LEE MARVIN

À la TV, Lee Marvin apparaît en pilote dans « BAIL OUT AT 43.000 », en manager d’un robot boxeur puis en pistoléro couard dans deux épisodes de « TWILIGHT ZONE », en sergent odieux dans « COMBAT ! », en contremaître brutal et en imprésario amoureux dans deux « ROUTE 66 », en gangster ou en ripou dans trois épisodes des « INCORRUPTIBLES », en hors-la-loi qui kidnappe Lee J. Cobb dans « LE VIRGINIEN » (épisode réalisé par Samuel Fuller), en athlète d’origine indienne dans « THE AMERICAN », en prospecteur fêlé dans « BONANZA », en soldat passé à l'ennemi dans « THE CASE AGAINST PAUL RYKER ». Marvin collabore deux fois avec Sam Peckinpah : pour un « ROUTE 66 » et « THE LOSERS » où il forme un couple de joueurs avec son ami Keenan Wynn.

Aujourd'hui, il aurait fêté ses 87 ans. Happy birthday, Lee.

MARVINsuite

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 08:10

WALL STREET (1)« WALL STREET » a fait couler beaucoup d’encre en son temps. Mais à la lumière de la crise qui a changé la face du monde depuis trois ans, il apparaît aujourd'hui sous un jour nouveau : celui d’un prologue prophétique, d’un avertissement terriblement lucide et pas si excessif que ça.

Construit en fable faustienne classique, le scénario d’Oliver Stone pour efficace et didactique qu'il soit, paraît trop mécanique et manichéen. Ses personnages ne sont que des pantins sans âme n’existant que pour porter le message des auteurs. On a peine à croire au revirement du jeune loup (un joufflu Charlie Sheen), on grince des dents à la vision desWALL STREET quelques rares femmes qui traversent l’action, prostituées de luxe, futiles et coûteuses. Tout comme le personnage de Martin Sheen, sorte de « dernier des justes » sorti d’un film de Capra. Mais tout cela est éclipsé par le plaisir qu’on a à voir Michael Douglas jouer les monstres capitalistes. Imitant les maniérismes de son père Kirk, poussant le mimétisme jusqu'à se coiffer comme lui, Douglas Jr. apparaît d’abord comme un Dieu vivant pour le jeune ‘trader’ pour révéler son vrai visage qui est évidemment celui du Diable. Son discours devenu célèbre s’achevant par le mythique « Greed is good » fait encore froid dans le dos.

« WALL STREET » a plus de 25 ans et il a vieilli. Ce qui passait jadis pour une narration épileptique a largement été dépassé depuis par n'importe quel Tony Scott ou épisode de « 24 HEURES CHRONO » et le film semble bien sage, parfois redondant. Les rôles secondaires (Terence Stamp, Daryl Hannah et surtout Sean Young qui fait de la figuration) sont cavalièrement bâclés. Mais Oliver Stone, même s’il ne peut éviter un ton moralisateur, garde le mérite d’une vision du monde cynique et âpre qui s’est avérée bien au-dessous de la réalité. Encore plus passionnant avec le recul…

WALL STREET 2

Tourné un quart de siècle plus tard, « WALL STREET : L’ARGENT NE DORT JAMAIS » est un des rarissimes exemples de ‘sequel’ nécessaire. Car Oliver Stone ne fait que raconter – au sein d’une fiction structurée autour des vieux thèmes de la vengeance – le crash de 2008 dont il décrivait si lucidement le terreau en 1987.

Si le premier film était faustien, celui-ci prend pour référence la toile de Goya : « SATURNE DÉVORANT UN DE SES ENFANTS » qui trône dans le bureau d’un barracuda de la finance. Qui est Saturne ? Gekko le monstre assoupi qui ourdit un complot sidérant pour se remettre en selle ou le Système lui-même ? Les deux, certainement. WALL STREET 2 (1)

Construit en thriller efficace, cette seconde partie utilise la Crise comme toile de fond et comme révélateur de caractères. Celui de Gekko ne s’est certes pas arrangé ! Blanchi, le visage ravagé, Michael Douglas trouve son meilleur rôle depuis des lustres. Il joue la duplicité et la voracité avec plus de finesse que dans le passé. Il domine vraiment le film, malgré l’omniprésence du gentil mais falot Shia LaBeouf.

Il faut dire que le casting est de tout premier choix : Josh Brolin est superbe en version contemporaine de Gekko, encore plus vorace et inhumain, ne cherchant même plus à donner le change. C'est un monstre sans charisme, sans réelle vision, un charognard point-barre. Carey Mulligan est touchante avec son petit visage à la Gelsomina et Charlie Sheen apparaît dans un ‘caméo’ d’un total cynisme : le Buddy Fox du premier film est finalement devenu un fêtard dépravé et pourri jusqu'à l’os, démontrant qu’au bout du compte, c'est Gekko qui avait gagné. À retardement ! À la fois drôle et terriblement déprimant.

Mais la cerise sur le gâteau, c'est l’hommage rendu à Eli Wallach. Non seulement Stone lui offre un rôle central, celui d’un banquier sénile en apparence, mais toujours aussi redoutable mais en plus la sonnerie du portable du jeune héros joue les premières notes du WALLSTREET wallach« BON, LA BRUTE, LE TRUAND ». Suffisant pour rendre le film éminemment sympathique !

Évitant par son traitement « polar » de n’être qu’une simple « Crise Pour Les Nuls », « WALL STREET : L’ARGENT NE DORT JAMAIS » est donc un film agréable, certainement le meilleur de l’auteur depuis pas mal de temps. À peine pourra-t-on déplorer un épilogue en happy end qui tombe comme un cheveu sur la soupe, qui dessert grandement le personnage de Gekko et l’homogénéité du discours d’Oliver Stone. Dommage… Mais pas fatal.

Reste à espérer qu'il n’y aura jamais de 3ème « WALL STREET », qui serait obligatoirement le signe d’une nouvelle crise.

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 09:58

PALANCEComédien théâtral, excessif, parfois critiqué pour sa propension à tourner n'importe quoi et n'importe comment, Jack Palance n’en a pas moins apporté au cinéma des méchants hors-norme, des personnages tourmentés et ‘bigger than life’ absolument inimitables.PALANCE (1)

Il lui faut attendre longtemps pour se voir consacré par l’Oscar, pour sa merveilleuse composition de cowboy essoufflé dans « LA VIE, L’AMOUR… LES VACHES » et rentrer au bercail ATTACK (12)après des décennies d’exil européen, de navets de série Z et ‘spaghetti westerns’ miteux. Sa prestation à la cérémonie des Academy Awards, où il a fait des pompes sur un seul bras à plus de 75 ans, est d’ailleurs entrée dans les annales des Oscars.

Sa carrière démarre fort au début des fifties, après qu’il ait servi de doublure à Brando au théâtre dans « UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR ». À l’écran, Palance incarne des traîtres anthologiques grâce à un extraordinaire faciès bosselé, un style de jeu exalté : le malfrat pestiféré de « PANIQUE DANS LA RUE », le G.I. à bout de nerfs de « OKINAWA », l’acteur comploteur dans « LE MASQUE ARRACHÉ », le tueur aux gants noirs de « L’HOMME DES VALLÉES PERDUES » (son rôle le plus célèbre), Jack l’éventreur dans « MAN IN THE ATTIC », le chef Indien fanatique dans « LE SORCIER DU RIO GRANDE », l’homme de main de « PASSION SOUS LES TROPIQUES » où il évoque sans maquillage, le monstre de Frankenstein, le magicien assyrien dans « LE CALICE D’ARGENT », Attila dans « LE SIGNE DU PAÏEN ». Il joue des jumeaux dans « LA CAGE AUX HOMMES », l’un sympathique et l’autre calqué avec talent sur James Cagney.

PALANCE (2)

Robert Aldrich l’utilise dans des emplois variés et subtils : la star névrosée inspirée de John Garfield, dans « LE GRAND COUTEAU », le G.I. martyrisé de « ATTAQUE ! » (un sommet de sa carrière d’acteur), le démineur héroïque de « TOUT PRÈS DE SATAN ».

Palance est superbe dans « LA PEUR AU VENTRE », dans le rôle de Roy Earle, gangster au bout du rouleau et (affublé d’un faux nez !) dans « JICOP LE PROSCRIT » en ‘gunman’PALANCE (3) menacé de cécité, haï par son fils.

Il part pour l’Europe et enchaîne les nanars multinationaux. On peut retenir des réussites : le producteur inculte dans « LE MÉPRIS », un général de « LA BATAILLE D’AUSTERLITZ », le gladiateur allumé de « BARABBAS », le guérillero amoureux dans « LES PROFESSIONNELS » qui marque un bref retour aux U.S.A., le moine lubrique de « JUSTINE, LES INFORTUNES DE LA VERTU », le tueur drogué et manchot de « COMPAÑEROS ! ».

Son sort s’améliore dans les seventies, où Palance trouve des personnages à sa mesure : le cowboy usé de « MONTE WALSH », le tueur bouclé de « EL MERCENARIO », l’ex-officier radoteur dans « LES COLLINES DE LA TERREUR », le chef afghan déclinant dans « LES CAVALIERS » (où il est magnifique) et même Fidel Castro dans « CHE ! » où il arbore à nouveau un faux nez discutable.

PALANCE (5)Palance redevient très méchant dans « LE CLAN DES McMASTERS » en raciste manchot, « LA HAINE DES DESPÉRADOS » en hors-la-loi fanatique, « L’OR NOIR DE L’OKLAHOMA » en capitaliste en chapeau melon, « AMIGO... MON COLT A DEUX MOTS À TE DIRE » en frère de… Dany Saval et « WELCOME TO BLOOD CITY » en robot westernien, "CRAZE" en antiquaire londonien fanatique.

Après un long passage à vide où Palance joue les ‘bad guys’ à la TV et dans d’effarantes séries Z : « L’INFIRMIÈRE » ou encore « JIMBUCK », les eighties lui offrent un comeback durable et il s’installe définitivement dans le panthéon des acteurs mythiques : il est irremplaçable en peintre énamouré dans « BAGDAD CAFÉ », en caïd dans « BATMAN » et « TANGO & CASH », en propriétaire terrien dans « YOUNG GUNS » et en clochard galactique dans « SOLAR CRISIS ».

Son personnage de « LA VIE, L’AMOUR… LES VACHES » étant mort, il incarne son jumeau, ex-marin haïssant les chevaux dans la sequel « L’OR DE CURLY ». On le retrouve en flic dur à cuire dans la comédie familiale « COPS & ROBBERSONS », en militant écolo dans « CYBORG 2 », en gangster dans « MAN WITH A GUN ».

À noter pour la petite histoire, que Jack Palance, qui a tout de même consacré sa vie à jouer d’immondes individus, a refusé deux rôles taillés sur mesure sous prétexte… qu’ils étaient trop violents : Maggott le plus détraqué des « 12 SALOPARDS » et le directeur du pénitencier dans « TUEURS NÉS ».

PALANCE (4)

C’est à la TV qu'il connaît un réel succès avec le rôle du pathétique boxeur de « REQUIEM FOR A HEAVYWEIGHT » en ‘56. Il tient le rôle du producteur Monroe Stahr dans « THE LAST TYCOON », du toréador mythique dans « THE DEATH OF MANOLETE », d’un racketteur dans « LITTLE MEN, BIG WORLD ». Il joue le boss d’un cirque dans la série « LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE », un savant nazi œuvrant pour le TRUSH dans « DES AGENTS TRÈS SPÉCIAUX » (épisode sorti en salles sous le titre « L’ESPION AU CHAPEAU VERT »), un flic sympa dans le rôle-titre de la série « BRONK » et il apparaît en patriarche dans « THE HATFIELDS & THE McCOYS », reprend le rôle de John Wayne dans « THE GODCHILD », un remake de « THREE GODFATHERS ». Il poursuit les hors-la-loi dans « THE LAST RIDE OF THE DALTON GANG », joue un rancher dans « KEEP THE CHANGE ». Il refait son numéro bien au point de vieux cowboy dans « BUFFALO GIRLS ». Il recrée deux grands standards du fantastique : « DR. JEKYLL & MR. HYDE » et « DRACULA ET SES FEMMES-VAMPIRES », où il est prodigieux. Il anime en tant qu’hôte, une série documentaire sur le paranormal : « RIPLEY’S BELIEVE IT OR NOT ».

Aujourd'hui, « Jack the Knife » aurait fêté ses 92 ans. Happy birthday, Jack !

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 18:30

THRILLER vaughn (1)« THE ORDEAL OF DR. CORDELL », épisode de la 1ère saison de la série « THRILLER » réunit deux noms bien connus des cinéphiles : le réalisateur Lazlo Benedek (« L’ÉQUIPÉE SAUVAGE ») et Robert Vaughn qui sortait à peine du succès des « 7 MERCENAIRES ».

Présenté par le vénérable Boris Karloff, hôte de la série, ce téléfilm tourné dans un magnifique noir & blanc, souffre d’un scénario très étiré. Le format 52 minutes convient mal à ce genre de récit dépouillé, qui tient beaucoup mieux sur la moitié du métrage comme pour les « ALFRED HITCHOCK PRÉSENTE ».

Ici, Vaughn est un chercheur qui s’expose accidentellement à un gaz dangereux qui « modifie la chimie de son cerveau » (sic !) et le transforme en serial killer. Enfin, pas tout le temps : seulement quand il entend une cloche. Ce qui est finalement moins rare qu’on peut l’imaginer, puisqu’il a quand même l’occasion de tuer une perruche (ça, c'est insoutenable !) et deux étudiantes (elle n'avaient qu'à pas se promener toutes seules avec des clochettes, aussi...).

Pour le fan de Vaughn, c'est un véritable festival. Filmé en extrêmes gros-plans, on le voit passer de gentil savant obnubilé à émule de Jack l’Éventreur en se tenant la tête à deux mains, en grimaçant comme un joyeux cabotin, dans des effets de caméra hilarants. Les décors sont ‘cheap’ (ah ! Les trois éprouvettes débordant de fumigènes…), le scénario est languissant et la fin dans un clocher complètement délirante. Contrairement à la série de ‘Hitch’, il ne faut pas attendre de chute amusante ou de ‘twist’ à la fin. La seule chute sera celle que fait Vaughn du clocher, imitant Kim Novak dans « SUEURS FROIDES ».

Un gros regret : on ne saura jamais pourquoi le son d’une cloche mettait notre serial killer dans ces états-là !

THRILLER vaughn

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