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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 06:41

IMPOSTOR (1)Julien Duvivier a tourné sept films avec Jean Gabin, dont quelques chefs-d’œuvre comme « LA BANDERA », « LA BELLE ÉQUIPE » ou « VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS ». Exilés aux U.S.A. pendant la WW2, les deux hommes y ont pondu « L’IMPOSTEUR » qui n’ajoute rien à leur gloire et n’offre d’intérêt qu’historique. Et encore ! C'est une œuvre de propagande gaulliste à l’usage des yankees, une sorte de « La-France-Occupée-Pour-Les-Nuls », tournée en anglais et en studio.

Le quadragénaire Gabin paraît un peu âgé pour reprendre son rôle habituel de jeune gaillard marqué par le destin, condamné à plus ou moins brève échéance et trouvant laIMPOSTOR rédemption dans le patriotisme. Mais il parle très bien la langue de Shakespeare et ne semble nullement dépaysé dans ce contexte d’Afrique artificielle et pétrie de clichés risibles. Le scénario mou et déstructuré suit les efforts de cet usurpateur opportuniste pour endosser la vie d’un autre, mort au combat. Avec les talents en présence, on se dit qu’avec un peu de chance on aura droit à de grandes scènes, des moments d’émotion, mais non ! C'est trop biaisé, trop déraciné. Voir le sympathique John Qualen camper un paysan normand ou entendre les discours de Pétain ou De Gaulle à la radio… en anglais, décrédibilise toute l’entreprise et finit par faire rire de bon cœur. Petite mention à la scène de procès où l’avocat plaide pour Gabin d’une voix vibrante, surmontant une musique de chœurs religieux, sous le regard embué des officiers soudain touchés par la grâce.

Les ellipses sont mal gérées, l’évolution du protagoniste est cavalièrement traitée et seul le visage marqué et bronzé de Gabin accroche de temps en temps une étincelle d’attention. C'est vraiment un drôle de film, mal fichu et aberrant dans son concept, à voir uniquement pour les cinéphiles curieux de nature et pour les complétistes de Gabin qui parvient à s’en sortir indemne, ce qui n’était vraiment pas vendu d’avance. À noter parmi les seconds rôles, des visages familiers comme Milburn Stone ou Charles McGraw. Qui jouent des militaires bien d’chez nous, évidemment !

 

À NOTER : la v.f. du film, présente sur le DVD est une drôle de chose ! D’abord, Gabin vivant aux U.S.A. n’a pas pu se doubler lui-même, aussi est-il postsynchronisé par Robert Dalban, son co-équipier dans « LE PACHA ». Et il faut mentionner que si tout le monde parle français dans la v.f., les discours de Pétain et De Gaulle à la radio eux, sont restés en anglais ! Bizarre…

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 05:46

Le pitch de départ de « KATE & LEOPOLD » n’a rien d’inédit et a même été jadis très bien développé dans « C'ÉTAIT DEMAIN » ou « QUELQUE PART DANS LE TEMPS ». Une rencontre improbable entre un duc anglais du 19ème siècle et une ‘wonder woman’ de la pub des années 2000 ? On n’a rien contre. Encore faut-il qu'elle soit signifiante, cette rencontre,KATE qu'elle émeuve, qu'elle fasse rire. Qu'elle raconte quelque chose, autrement dit. La signature de l’éclectique James Mangold rend plutôt optimiste, mais à l’impossible, nul n’est tenu. Ce n’est au bout du compte qu’une bête « comédie romantique » (entre guillemets) qui survole son sujet, évite soigneusement tout ce qui aurait pu donner lieu à de bonnes scènes et sert la soupe à son duo de vedettes mal assorti.

Si Hugh Jackman se sort étonnamment bien de son personnage de noble élégant et courtois, c'est sa partenaire Meg Ryan qui plombe définitivement le film. Alors que le scénario explore le thème de la faille temporelle, c'est elle qui semble échappée des années 80 pour se retrouver dans un monde qui a évolué sans elle. Jadis vive et pétillante, l’actrice force son jeu, s’agite et piaille comme on exécute une vieille routine, mais Kate & Leopold ne sont pas Sally & Harry, hélas !

Le film se traîne de scènes à faire en clichés, les « montages » romantiques sont exaspérants de niaiserie et la fin est tellement téléphonée qu’on peut s’endormir devant sans rien manquer.

Bref, pour se rappeler que Mangold a du talent, revoyons « HEAVY », « COP LAND » ou même « 3 :10 POUR YUMA » et oublions ce « KATE & LEOPOLD ».

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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 06:10

NONE (1)Unique film réalisé par Frank Sinatra, « L’ÎLE DES BRAVES » est une coproduction américano-japonaise, ce qui a déjà pour avantage de proposer une écriture nuancée et non-manichéenne de la WW2.

Le sujet anticipe sur « DUEL DANS LE PACIFIQUE » et « TROP TARD POUR LES HÉROS », mais le film n’en possède pas le ton acerbe et âpre. Pendant longtemps, Sinatra hésite entre la grosse comédie, le pamphlet anti-guerre et le pur mélo guerrier. Il n’arrive vraiment àNONE ses fins que lors des scènes entre le capitaine Clint Walker et son « jumeau » nippon, Tatsuya Mihashi : deux soldats nobles et loyaux, qui nouent une amitié mise à rude épreuve par leur isolement sur une île oubliée de tous et par leur sens du devoir. Pour le reste, ce sont des péripéties laborieuses, des personnages à peine esquissés et des conflits qui ne progressent pas.

De plus, la direction d’acteurs est assez flottante : NONE (2)Sinatra lui-même n’est pas au top de sa crédibilité en infirmier pochtron dans ce qui n’est étonnamment qu’un rôle secondaire de faire-valoir. Sans parler de l’épouvantable Tommy Sands en lieutenant braillard. Le grand Walker endosse un rôle à la John Wayne avec son effacement habituel et sa sempiternelle expression douloureuse et parmi les soldats, on reconnaît Brad Dexter – un pilier du « Rat Pack » – en sergent boxeur à cigare (un vrai cliché sur pattes !).

La photo exploite parfaitement les paysages de rêve de l’île, les intentions du scénario étaient bonnes et quelques séquences surnagent, mais « L’ÎLE DES BRAVES » succombe en fin de compte à son manque de rigueur (que viennent faire les deux ridicules flash-backs vers la fin, à part montrer de jolies jeunes femmes ?) et à un éparpillement des centres d’intérêt.

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 05:59

BLOODBROS (1)Inspiré d'un roman de Richard Price, « LES CHAÎNES DU SANG » s’inscrit bien dans la filmographie éclectique mais cohérente de Robert Mulligan, qui traite une fois encore de l’enfance malmenée et de l’incommunicabilité. Situé dans le quartier italo de New York, le film suit le destin d’un jeune homme obligé de rompre avec sa famille adorée mais destructrice pour pouvoirBLOODBROS avancer dans la vie.

Le scénario bâti en chronique ultra-réaliste progresse de crises d’hystérie en soûleries « viriles » et décrit sans complaisance ce monde de machos braillards mais fondamentalement intolérants et primaires. Quel dommage alors que le rôle central soit tenu par Richard Gere, qui se croit obligé de se balader torse-nu (ou en chemise grande ouverte ou en T-shirt trempé de sueur) une scène sur deux, d’exposer son bronzage hors-sujet et d’adopter un style de jeu calqué sur les Brando et James Dean d’antan. C'était un rôle en or dont il ne fait pas grand-chose. Heureusement, Mulligan a réuni autour de lui un cast éblouissant : Tony Lo Bianco dans le rôle de sa vie, superbe en père soupe-au-lait et borné, BLOODBROS (2)façonné par son milieu jusqu'à en devenir odieux. Paul Sorvino, lui aussi parfait en oncle tonitruant mais sensible. Mais c'est Lelia Goldoni qui vole la vedette à tout le monde, dans un personnage de « desperate housewife » maniaco-dépressive constamment au bord de la crise de nerfs. La séquence où elle tétanise son plus jeune fils en s’arrachant littéralement les cheveux, fait froid dans le dos. Parmi les petits rôles, Robert Englund et Danny Aiello en contremaître.

Très handicapé par son acteur principal donc, « LES CHAÎNES DU SANG » ne parvient jamais à décoller vraiment et son esthétique rappelle les nanars de Travolta des seventies. Il n’en reste pas moins que la réelle sensibilité du réalisateur parvient tout de même à traverser l’écran à plus d’une reprise.

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 05:57

Jour de ‘coming out’ aujourd'hui, pour « WWW » ! Après avoir avoué sa désillusion sur l’œuvre de Clint Eastwood et Woody Allen, deux ex-icônes apparemment indéboulonnables, après avoir admis son incapacité à admirer Dario Argento, votre ami FJW avoue maintenant qu'il n’a jamais été un grand fan d’Otto Preminger. Oui, c'est terrible… À une ou deuxAMBRE exceptions près, votre serviteur a même toujours eu beaucoup de mal à terminer un film de l’irascible teuton. Honte à lui…

« AMBRE » ne fait clairement pas partie de ces exceptions. Produit pour glaner le public de « AUTANT EN EMPORTE LE VENT » en calquant plus ou moins son héroïne sur ‘Scarlett O’Hara’, transposée dans l’Angleterre de Charles II, ce gros pensum historique au rythme funéraire et à la photo charbonneuse s’avère d’un colossal ennui. Cela plaira sans doute aux amoureux d’Angélique Marquise des Anges, puisqu’en deux heures et quelques, le scénario semble contenir en germe toutes les aventures à venir de notre Michèle Mercier nationale.

Empesé et elliptique, « AMBRE » pâtit en outre d’un casting faiblard, avec la douce et jolie Linda Darnell qui manque clairement de la « petite flamme » qui en aurait fait une icône du mélo. Même chose pour Cornel Wilde, raide et lointain qui n’a rien, mais vraiment rien du panache d’un Errol Flynn ou même d’un Gable. De bons seconds rôles comme John Russell en bandit des grands chemins, George Sanders en monarque hautain ou Jessica Tandy en femme de chambre, ne peuvent pas grand-chose pour animer tout cela.

Les lectrices de la collection « Harlequin » et les thuriféraires de Herr Preminger trouveront certainement leur compte dans ce film grassouillet et sans grâce. Pour « WWW », c'est un amer constat : vaincu et honteux, il a vu le dernier tiers en accéléré !

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 06:28

PRINCE VInspiré de la belle BD classique d’Hal Foster, « PRINCE VAILLANT » est une fantaisie médiévale hollywoodienne qui a pas mal d’atouts dans sa manche pour passer l’épreuve des ans : la solide poigne d’Henry Hathaway d’abord, l’emploi du tout récent CinémaScope, un casting de jeunes premiers prometteurs, d’acteurs « classieux » et de vétérans duPRINCE V (2) western et un scénario qui tient étonnamment bien la route.

Paysages et décors sont magnifiques sans céder au kitsch risible, l’action est rapide, sans temps-mort, à peine regrettera-t-on l’absence quasi-totale de gros-plans, qui flatte les extérieurs et les scènes de bataille, mais finit par être frustrante, surtout dans un film où les sublimes Janet Leigh et Debra Paget jouent des sœurs ! D'ailleurs, on notera que la première se fait déjà kidnapper par de vilains Vikings, quatre ans avant le chef-d’œuvre de Richard Fleischer.

Malgré ses jupettes et sa perruque à la Louise Brooks, Robert Wagner est une parfaite incarnation du héros de la bande-dessinée. Fougueux, juvénile, naïf, il compose un ‘Valiant’ tout ce qu'il y a de conforme à l’image qu’on s’en faisait. Certainement pas évident à jouer PRINCE V (3)au premier degré ! Sterling Hayden joue un chevalier de la Table Ronde sympathique et truculent, James Mason lui, a un sourire tellement « félon » dès sa première apparition et une barbiche noire si bien taillée, que ce n’est pas « spoiler » que de révéler que c'est lui, le traître. De toute façon, il a un accent anglais : dans ce genre de film, les Anglais sont TOUJOURS des traîtres ! Victor McLaglen (méconnaissable sous ses postiches), le boxeur Primo Carnera et Neville Brand (quasi-invisible) sont assez croquignolets en Vikings avec fourrures et casques à cornes.

Le plus grand compliment qu’on puisse adresser au savoir-faire de cet artisan infatigable que fut Hathaway, est de reconnaître qu’on a beau sourire et trouver tout cela légèrement simplet, on ne décroche pas une seconde et qu’on attend impatiemment le duel final dans la salle de Camelot, entre le jeune héros et le vil usurpateur. Et qu’on n’est pas déçu !

PRINCE V (1)

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 06:48

RAZZA (1)Fernando Di Leo a signé quelques polars italiens approximatifs mais parfois sympathiques, aussi est-on curieux de le voir s’aventurer dans le film « de mercenaires », s’inspirant directement du succès récent de « RAMBO 2 : LA MISSION ». Et… On a tort. La curiosité s’avérant parfois être un bien vilain défaut !RAZZA

« RAZZA VIOLENTA » (litt. : « RACE VIOLENTE ») est une série B extrêmement fauchée, qui démarre par la libération d’enfants pris en otages dans la jungle. Menés par un Henry Silva émacié, un groupe de commandos formés d’obscurs acteurs internationaux font ce que Stallone avait accompli avec les POW. Ça, c'est l’intro, ensuite un des hommes de Silva, campé par Woody Strode, vend son âme aux trafiquants de drogue cambodgiens et Harrison Muller, Jr. (?) un bellâtre permanenté et barbichu est missionné pour l’arrêter par Silva. Celui-ci, malgré sa première place au générique, reste sagement chez lui, n’apparaissant plus qu’au téléphone arborant lui aussi RAZZA (2)un superbe brushing estampillé ‘eighties’.

Tout cela est ennuyeux à mourir, pas même jouissif au 100ème degré, affreusement mal filmé et photographié, la BO lancinante n’aide certainement pas à rester éveillé et le petit épilogue drolatique consterne. Que retenir alors ? Rien. Hormis l’étonnement qu’on ne peut que ressentir devant la forme physique du cher Woody, qui joue encore les durs-à-cuire en treillis et arbore d’énormes muscles saillants à l’âge de… 70 ans !

Si on ne félicite pas le signore Di Leo et ses scénaristes, on est bien obligé de s’incliner devant Mr. Strode.

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 06:21

Un décor unique, une demi-douzaine de personnages, un ‘high concept’ plus ou moins relié à l’actualité, voilà sur quoi repose « THE KILLING ROOM », un film visiblement très fauché qui tente de compenser son manque de budget par le suspense et le contenu.

De quoi s’agit-il ? Sans « spoiler », c'est une expérience effectuée sur des cobayes volontaires,KILLING qui implique l’assassinat et l’élimination progressive. Tout cela sous l’œil froid d’une observatrice (Chloë Sevigny) elle-même en observation. Conclusion ? Le gouvernement est prêt à toutes les horreurs pour créer ses propres martyrs prêts à donner leur vie pour leur pays. À la place du fanatisme religieux, il reste le lavage de cerveau et la manip psychologique…

Bon ! Pourquoi pas… Seulement le problème avec ce genre d’idées, c'est qu'elles sont souvent parfaites pour un court-métrage percutant – car ici, seule compte la chute et la morale – mais très insuffisantes pour remplir les 90 minutes règlementaires d’un film de cinéma. Résultat, ça patine, ça bégaie, ça se dilue, ça s’enlise à vue d’œil et hormis quelques rares accélérations tirées par les cheveux, ça ne va nulle part. Le casting n’étant pas particulièrement inspiré, on ne voit guère de raison de rester éveillé : Peter Stormare fait son numéro de méchant pervers habituel, là où il aurait probablement fallu un acteur moins typé et plus ambigu. Timothy Hutton a pris un coup de vieux et a de bons moments et Sevigny est sous-utilisée.

Depuis « CUBE », on a vu pas mal de films ‘low cost’ situés dans des décors minimalistes. Celui-ci a pour singularité de tenter de réfléchir à nos guerres modernes, aux nouvelles armes qu'elles nécessitent. Nous sommes toujours en plein trauma post-11 septembre, d'accord. Mais cela n’excuse pas tout !

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 05:45

À première vue, « MARCHANDS D’ILLUSIONS » peut apparaître comme un ancêtre de la série « MAD MEN », puisqu’il se passe dans l’univers de la publicité et décrit les magouilles et servitudes d’une profession où tous les coups sont permis. On peut aussi y déceler l’influence du « FOUNTAINHEAD » d’Ayn Rand.HUCKSTERS (1)

Vétéran de la WW2, Clark Gable replonge dans la vie active en se faisant engager dans une grosse boîte de pub. Sa nonchalance et son culot lui font vite grimper les échelons, mais bientôt cet homme libre et désinvolte, va apprendre à trahir ses amis, à donner des coups-bas et va – comme tout le monde – connaître la trouille de perdre son emploi. C'est une fable sur le Pouvoir qui corrompt inéluctablement tous ceux qui s’en approchent, sur la perte des valeurs, sur la trahison de soi. C'est très bien écrit et surtout dialogué, parfois très acide et abrasif. Le scénario s’octroie des digressions, mais ne perd jamais de vue son personnage central dont il décrit minutieusement l’évolution. Dommage alors que ce soit Gable qui l’incarne, car la subtilité n’a jamais été son fort et il est beaucoup trop âgé pour son personnage.

Le reste du casting est heureusement exceptionnel : Deborah Kerr et Ava Gardner toute jeunes, campent déjà parfaitement leur emploi. La seconde encore un peu gauche est particulièrement émouvante en starlette enjouée, mais ses face à face avec « The King » n’ont pas encore la saveur de ceux à venir de « MOGAMBO ». Sidney Greenstreet est formidable en ‘mogul’ épouvantable, sûr de son pouvoir. À sa première apparition, il lâche un énorme mollard sur son bureau ! Keenan Wynn est drôle en ‘stand-up comedian’ ringard et inopérant et on aperçoit Marie Windsor trois secondes dans un train, à moitié cachée par une porte.

HUCKSTERS

Un film surprenant donc, une sorte de fable sur l’argent et sur un monde nouveau qui fait surface à peine deux ans après la fin de la guerre et dans lequel nous vivons encore aujourd'hui, avec les mêmes questionnements, les mêmes pièges.

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 05:53

INVASION (1)Outre le fait qu'il soit plutôt soigné et bien produit pour un film signé Roger Corman, « L'INVASION SECRÈTE » vaut d’être vu pour la bonne raison qu'il fut tourné deux ans avant « 12 SALOPARDS » et quatre avant « QUAND LES AIGLES ATTAQUENT », deux superproductions qui semblent lui devoir beaucoup côté scénario.

Ici, ce sont « six salopards » qui sont envoyés à Dubrovnik pour libérer un général italienINVASION prisonnier des nazis, afin qu'il retourne ses troupes contre les Allemands. Le leader est un officier anglais joué par Stewart Granger et son équipe est composée de gibiers de potence ultraspécialisés échappés d’un INVASION (3)épisode de « MISSION : IMPOSSIBLE ». Le scénario est truffé de bonnes idées, mais parfois plombé par des trouvailles absurdes (les claquements de doigts censés remplacer un chrono !) et des fusillades un brin longuettes.

Curieusement, Granger s’avère particulièrement incapable sur le terrain et se laisse voler son commandement (et la vedette par la même occasion) par Raf Vallone qui fait preuve d’une belle autorité. D’autres acteurs sont assez éprouvants comme l’incorrigible grimacier Mickey Rooney en dynamiteur irlandais lourdingue (sic !) ou le brillantiné Edd Byrnes en faussaire. Mais c'est Henry Silva qui s’abroge la part du lion dans le plus beau personnage du film. Défini par un résistant serbe comme « celui aux yeux morts », il joue un assassin professionnel impassible et comme calciné de l’intérieur, qui tombe en morceaux lorsqu’il étouffe accidentellement un bébé trop bruyant. Avec quelques rares répliques et deux expressions faciales, Silva crève l’écran et lors de sa dernière scène, son sacrifice final et absolument magistral.

INVASION (2)

Malgré ses longueurs, ses faiblesses narratives, ses naïvetés, « L'INVASION SECRÈTE » vaut donc pour sa photo magnifique, ses extérieurs très bien exploités et pour Henry Silva dans son emploi-fétiche de zombie désincarné qui révèle ici des vestiges d’humanité. Bonne surprise, en somme…

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