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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 15:53

CARNAGE (2)Sans être du même niveau que ses prédécesseurs, « CARNAGE » clôture bien ce qu'il convient d’appeler un tryptique Lee Marvin/polar, dans la droite lignée de « À BOUT PORTANT » et « LE POINT DE NON-RETOUR ». CARNAGE (1)

Tueur conceptuel dans le premier, vengeur spectral dans le second, son Nick Devlin est un peu un mélange CARNAGEdes deux et il est arraché à son décor urbain pour plonger dans les abysses du Kansas profond. Là, les mafieux n’ont plus de col blanc et d’attaché-case, ce sont d’horribles ploucs dégénérés, gavés jusqu'à la glotte de viande rouge, trafiquant les jeunes orphelines qu'ils vendent comme du bétail lors d’enchères privées.

« CARNAGE » est souvent choquant et ce, dès le générique-début montrant comment on transforme un homme en chair à saucisse. Littéralement ! Hélas, si l’atmosphère est excellemment rendue et plusieurs séquences laissent parfois deviner le grand film déjanté qu'il CARNAGE (4)aurait pu être, « CARNAGE » souffre d’un scénario déstructuré dont tout le milieu est un long ventre mou à peu près dépourvu de péripéties. Par contre, Michael Ritchie exploite à merveille ses extérieurs, utilise tous les éléments de son décor et filme très bien Marvin, moins minéral que d’habitude, à la fois implacable et étrangement détaché. Sa relation avec la débutante Sissy Spacek, qu'il a sauvée de l’esclavage, est ce qu'il y a de plus intéressant dans le film. Car contrairement à ce que laisserait penser l’affiche, il ne s’agit pas d’un face à face saignant avec Gene Hackman, qui n’apparaît qu’assez peu dans un rôle de boucher rubicond et abject. La composition de celui-ci est néanmoins remarquable, mais hélas, anecdotique.

CARNAGE (3)

Même s’il n’a rien d’un chef-d’œuvre, « CARNAGE » fait parfois penser aux classiques anglais du style « LA LOI DU MILIEU » et annonce curieusement des polars à venir comme « CANICULE » (dans lequel le même Marvin se retrouve souvent dans des situations identiques) ou les films de Johnnie To.

C'est paradoxalement dans les moments hors-sujet que le film trouve sa véritable identité : lorsqu’un des hommes de Marvin tient absolument à le présenter à sa mère avant de partir en mission, où lorsque Marvin emmène une Spacek à moitié nue dîner dans un restaurant chic.

 

À NOTER : Hackman qui venait de sortir du tournage de « FRENCH CONNECTION », a ici sa tête mise à prix par un mafioso joué par Eddie Egan, l’ex-flic qu'il interprétait plus ou moins dans le film de William Friedkin.

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commentaires

L
Je me doutais bien que ce film marquant pouvait te plaire.<br /> <br /> Quant à "Dancing machine", j'attends ton verdict extatique sur le blog de Val, puisqu'un post est dédié à ce grand film. Val, tu as vraiment bon goût.
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K
Bien installé sur mon pieu, j'ai maté ce film cet après-midi. Quelle claque! Ouaip, une grosse claque dans la gueule, celle du genre: "Hein, s'passe quoi, c'est quoi c'truc?" C'est bien simple,<br /> pour ma part, je trouve que "Prime Cut" ne ressemble à aucun autre film. Pendant toute la durée de ce dernier, je n'ai cessé de m'imaginer la rencontre entre le réalisateur Michael Ritchie et les<br /> investisseurs du film: "Bon Messieurs, j'ai un scenario en or, vous désirez le produire?" Y avait quand même un âge d'or du cinéma, on a beau dire. Un pure OFNI marqué d'images fortement tenaces:<br /> le générique du début qui l'espace d'un instant m'a donné envie d'adhérer chez les végétariens, une Sissy Spacek dinant dans un restaurant avec ce bon Lee, vêtue d'une robe verte<br /> absolument...délicieuse, quelques dialogues improbables, une course poursuite à travers des champs de blé entre deux protagonistes et une Moissonneuse Batteuse, un élevage de gamines parmi des<br /> bovins, une agression à la saucisse etc. Ce film peut rebuter mais j'ai personnellement adoré. La musique de Lalo Schifrin livre une partition musicale pas mémorable mais très agréable tout de<br /> même, certains plans sont merveilleusement filmés, bref, il ne faut pas trop en dévoiler. Une bobine fascinante. Un immense regret cependant: Gene Hackman (quel sublime acteur) est vraiment sous<br /> employé. Merci à toi lemmy de me l'avoir fait découvrir, vraiment, une pépite. Et merci également pour tes quelques mots encourageants et agréables à mon égard. Il est 20h46 et je m'en vais de ce<br /> pas mettre dans mon lecteur DANCING MACHINE. Compatissez M'sieurs Dames...
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L
J'ai enfin vu ce "Prime cut" en mangeant d'excellents raviolis bien sanglants... Ce film sur la chaîne alimentaire vient d'entrer dans mon panthéon. Quelle claque ! Un film anti-clichés, macabre et<br /> grinçant.<br /> <br /> Qui a remarqué que la fin et les propos du personnage de Gene Hackman dans ce film sont presque repris/cité pour la fin du personnage toujours joué par Hackman dans le "Impitoyable" de Clint<br /> Eastwood, et aussitôt détourné par Eastwood ?<br /> <br /> Le dvd Carlotta comporte un curieux supplément consistant en une conversation entre Dionnet et Frédéric Schoendoerffer (leur propos sur la mort de Hackman sont à côté de la plaque) : ce dernier n'a<br /> rien à dire et montre - vu ses propos sur le film qu'il trouve "singulier", répète-t-il à l'envi - qu'il n'y a rien compris et n'a rien à dire sur le cinéma, ce que prouve parfaitement sa<br /> filmographie : symptomatique ?<br /> <br /> Ta comparaison apparemment curieuse avec Johnnie To est très vraie pour tous ces moments qui égrènent le film, c'est tout à fait ça.
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