Sans la signature du grand Robert Wise, il n’y aurait honnêtement pas beaucoup de raisons de se passionner pour « DESTINATION GOBI », un petit film d’aventures militaires situé pendant la WW2.
Un officier de marine et une bande de météorologues de l’armée traversent le désert (de Gobi, vous l’aurez probablement deviné), poursuivis par les ‘Japs’ et aidés par une tribu mongole dont le chef est assez peu fiable. C'est d'ailleurs le personnage le plus intéressant du film : une allure de brute bornée, cachant un fin stratège et un leader charismatique. Pour le reste, c'est de la pure routine : un Richard Widmark autoritaire et guère étouffé par le sens de l’humour, quelques jeunes acteurs sympathiques comme Earl Holliman ou Martin Milner en « bleusailles » courageux et l’inévitable Rodolfo Acosta en guerrier mongol rêvant d’être calife à la place du calife.
On regrette que – bien qu'il fut produit l’année de l’avènement du CinémaScope – le film ait été tourné en format carré. Car malgré de magnifiques couleurs, les paysages désertiques auraient pu être mieux valorisés.
Mais malgré la minceur de l’anecdote, malgré des protagonistes taillés dans l’étoffe usée dont on fait les clichés, « DESTINATION GOBI » se laisse regarder sans ennui, au gré des trahisons, des voltefaces des alliés locaux, formant la première « cavalerie mongole de l’U.S. Army ». Pas vraiment de quoi remplir un long-métrage certes, mais Wise fait preuve d’un métier à toute épreuve et d’un vrai sens du rythme.