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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 16:31

« LA POUSSIÈRE, LA SUEUR ET LA POUDRE » et « ADIEU, MA JOLIE » augurèrent d'une belle carrière pour le réalisateur Dick Richards. Hélas ! Déjouant les pronostics, il ne tourna finalement que sept films et pratiquement tous des échecs artistiques etDEATH VALLEY commerciaux.

« LA VALLÉE DE LA MORT » est l’un d’eux.

Si le premier quart laisse espérer une sorte de précurseur de « HITCHER », la suite va de charybde en scylla et prouve que l'homme n’était pas fait pour le suspense et l’angoisse. Vraiment pas ! Certaines scènes de poursuites nocturnes ou de fusillades sont même d’une maladresse et d’une indigence frisant l’incompétence pure et simple. D'ailleurs, à un moment donné, alors que le petit garçon regarde un western à la télé et que le ‘showdown’ éclate, sa baby-sitter s'en va précipitamment en déclarant : « Je déteste quand ça fait peur ! ». Elle devait être le porte-parole de Richards, puisque celui-ci se montre plutôt à l’aise dans tout ce qui n’est pas la partie thriller de son film. Ainsi, le jeune Peter Billingsley est-il très bien dirigé, ses rapports avec son père au début sont joliment esquissés et la relation à trois avec sa mère et le boy friend de celle-ci est parfaitement crédible. Mais dès qu'il met en scène le ‘serial killer’ local, c'est la débandade totale. Il n’est même pas fait bon usage de l’excellent Stephen McHattie jouant un plouc psychopathe avec une désinvolture invraisemblable.  

C'est rageant, parce que sans être révolutionnaire, le scénario contenait suffisamment de bonnes pistes pour s’inscrire dans la lignée de « DUEL » ou des bonnes vieilles séries B des fifties. Mais les acteurs sont faibles, pas concernés, livrés à eux-mêmes, le rythme est relâché, les changements de point de vue absurdes (la longue séquence avec le shérif A. Wilford Brimley qui tombe comme un cheveu sur la soupe).

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 16:21

TRAPPED (2)« DÉLIVRANCE », le chef-d’œuvre de John Boorman, a fait beaucoup de petits. Mais ils ne sont – on aurait pu s’en douter – pas tous très jolis à voir ! « LE VILLAGE DE LA MORT » est l’un d’eux, c'est une série B américano-canadienne confrontant des citadins peu aguerris à des ploucs meurtriers.

Quatre étudiants, le genre d’imbéciles à passer le week-end dans une cabane au fond desTRAPPED (1) bois dans un film de Sam Raimi, partent se reposer dans le Tennessee. Manque de bol, ils arrivent au moment où Henry Silva, sorte de gourou-pécore du coin, surprend sa femme avec un pauvre gars qu'il tue après l’avoir recouvert de goudron et de plumes comme dans « LUCKY LUKE ». Mais en moins rigolo…

Témoins de la chose, notre quatuor d’abrutis fieffés devient la proie d’une bande de bouilleurs de cru à moitié débiles, bien décidés à s’en débarrasser.

C'est écrit avec les pieds, filmé et joué comme un court-métrage d’amateur en DV et on se demande comment les auteurs ont réussi à dépasser les 90 minutes avec aussi peu de choses à raconter. Un exploit en soi. Ils remplissent les vides avec quelques plans dénudés parfaitement inutiles, de longues poursuites mal filmées et une sous-intrigue incluant le shérif du bled, qui ne va absolument nulle part.

Seul l’amateur du grand Henry Silva restera jusqu'au bout, boira le calice jusqu'à la lie, pour voir son idole lâchée en roue-libre. Mal rasé, portant un chapeau informe et une veste rouge-sang, il joue un fils de prêcheur illuminé TRAPPEDet ivre de pouvoir, terrorisant une petite communauté de simplets. Visiblement content d’être là, Henry brame ses répliques en montrant les dents et en exorbitant ses petits yeux méchants de squale. Il assure le spectacle à lui seul, mais à l’impossible nul n’est tenu.

« LE VILLAGE DE LA MORT » est un navet de la plus belle eau, pas même suffisamment délirant pour amuser au second degré, hormis l’agonie d’un des ploucs transpercé par… une antenne de télé, à s’étouffer de rire. À fuir, en somme…

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 18:52

En souvenir de ses premiers scénarios, des deux ou trois films qu'il réalisa à ses débuts, on a toujours une  certaine indulgence – voire une vraie affection – envers Walter Hill, cinéaste-cinéphile passéiste comme resté bloqué dans les seventies, dont les films ne sont jamais tout à fait à la hauteur de leurs ambitions et qui ont fini par se diluer dans les mémoires.

En « remakant » « POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS » qui était déjà lui-même le remake de « YOJIMBO », Hill se confronte aux fantômes de Kurosawa et Leone… Et il a bien tort !

« DERNIER RECOURS » est une bien drôle de chose. Un western déguisé en film de LAST MANgangsters, un scénario archi-rabâché sans la moindre innovation justifiant son existence, dévitalisé par d’incessants fondus-enchaînés qui tuent le rythme dans l’œuf et rendent le tout quasiment irréel.

À l’image du film, Bruce Willis n’aurait jamais dû se laisser comparer à Mifune et Eastwood. Si eux, chacun à sa façon, étaient les symboles de la « coolitude », lui ne fait que « la jouer cool ». Il susurre ses répliques, plisse les yeux, flingue avec deux calibres à la fois comme dans un polar de Hongkong, mais ne génère aucun charisme, aucune mystique. Il joue à jouer, c'est tout. En ce sens, il est parfaitement en harmonie avec son réalisateur.

Aucune étincelle de vie ne pénètre l’épaisse couche de poussière qui recouvre « DERNIER RECOURS ». C'est un exercice de style vain et ennuyeux à mourir, où les seconds rôles font pitié et où même Christopher Walken, affublé d’une pauvre cicatrice au latex, est mauvais comme un cochon en ‘hitman’ enroué. Karina Lombard est d’une beauté renversante, mais cela ne suffit pas, hélas.

Quel était le but de Hill quand il a conçu ce film ? Rendre hommage à ses idoles ? Ce serait touchant et louable. Mais à force de marcher dans leurs pas, il a oublié qu’un film se regarde au premier degré, que trop de références tuent l’intérêt et que la force de Leone quand il a tourné son premier ‘spaghetti western’ avait justement été de nier toute relation avec le chef-d’œuvre du maître japonais. Quitte à aller au procès ! Autrement dit, de « tuer le père ». Ici, Kurosawa figure au générique-début, d'accord… Mais cela nous fait une belle jambe.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 17:45

McQuade est un ‘Texas Ranger’, comme le sera ‘Walker’ après lui. Il est grand et légendaire comme John Wayne, taciturne et barbu comme Eastwood, baraqué comme Bronson, poilu comme Burt Reynolds et charismatique comme les quatre réunis. Seul tout petit problème, c'est Chuck Norris qui l’incarne !

« ŒIL POUR ŒIL » est un festival de ringardise pompière comme on en voit rarement dans une vie de cinéphile. Affublé d’un scénario qui aurait déjà du mal à remplir un pauvre 52 minutes télévisé, le film tâche d’iconiser le champion de karaté par tous les moyens possibles et imaginables. On filme un prologue à la Sergio Leone, la BO morriconise sans OEILaucun complexe, on l’entoure de partenaires en adoration devant lui, qu'ils soient femmes ou hommes. Quand Norris s’entraîne à tirer au Magnum, c'est torse-nu et en sueur, quand il fait l’amour à Barbara Carrera, c'est au ralenti sous un jet d’eau suggestif. Même sa voiture est dotée de superpouvoirs, au point de s’extirper du trou où on l’avait ensevelie d’un simple coup d’accélérateur. Son co-équipier (L.Q. Jones) et son supérieur (R.G. Armstrong) viennent de l’écurie Sam Peckinpah et ils lui servent docilement la soupe. Bref, McQuade n’est pas seulement un loup solitaire, c'est pas n'importe qui !

On peut ressentir – entre deux fous-rires incrédules – un fugace plaisir coupable pendant une petite demi-heure, mais le cirque dure trop longtemps et le brave Chuck n’a vraiment pas l’étoffe des héros. Avec son brushing, sa barbe bien taillée, son œil inexpressif, il traverse les scènes comme un zombie qui irait pointer à l’usine. Comme son Némésis est incarné par David Carradine, à peu près aussi dynamique que lui, la torpeur gagne peu à peu le spectateur le plus patient et c'est comme anesthésié qu’on ressort de la projection. Le ‘showdown’ final vaut son pesant de cacahuètes, avec Carradine refaisant ses mouvements désopilants de la série « KUNG FU » et Carrera se sacrifiant pour le Chuck avec une admirable abnégation. Le problème, c'est qu'il faut tenir jusque-là !

Ici s’achève donc l’exploration de la carrière de Mr Norris sur « WWW ». Merci de votre attention.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 19:09

Le producteur-auteur-réalisateur-monteur de « RED HILL » aime le western et il apprécie également le premier « RAMBO ». Ce qui inciterait donc « WWW » à l’indulgence d’emblée. Donc pour son film, il importe dans l’Australie d’aujourd'hui l’imagerie du Far-West deREDHILL celluloïd, concocte une histoire de vengeance de derrière les fagots avec ligne de chemin de fer, ‘natives’ spoliés, flash-backs dramatiques, shérif pourri, etc., développe le dernier tiers du film de Ted Kotcheff en un long-métrage, pour signer une œuvre bâtarde mais efficace, menée avec sûreté.
À peine pourra-t-on déplorer que, pris dans son enthousiasme westernien, l'homme aille parfois trop loin dans le clin d’œil complice et cinéphilique. Les plans du vengeur en cache-poussière et à cheval, les morceaux musicaux à la Morricone, les plans trop ostensiblement iconiques (la silhouette du shérif se découpant sur un mur de flammes) ont pour effet de dédramatiser le suspense et surtout de le décrédibiliser. Dommage…

Malgré cela, « RED HILL » se laisse regarder avec grand plaisir. Les extérieurs de montagnes et de déserts sont bien exploités, les personnages dessinés avec un grand sens du détail marquant, jusqu'aux plus secondaires et le jeune héros est naïf et attachant. Quant au vengeur au visage brûlé, il a tout du croque-mitaine de ‘slasher’, à part – et c'est ce qui fait tout le prix du scénario – qu'il n’est finalement pas plus nuisible que ceux qu'il assassine systématiquement au fusil à pompe.

Un film un peu sorti de nulle part, ce qui convient parfaitement à son ambition de marcher dans les traces de « L'HOMME DES HAUTES PLAINES » ou « LES COLLINES DE LA TERREUR ».

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 17:14

CONVICTS (1)Entre l’acteur Robert Duvall et le dramaturge Horton Foote, il y a une longue histoire qui commence avec « DU SILENCE ET DES OMBRES », le film qui marqua les débuts de DuvallCONVICTS au cinéma. Ils se retrouvent pour « LA POURSUITE IMPITOYABLE », puis pour « TOMORROW » que le CONVICTS (2)comédien considère comme son meilleur rôle. Ensuite, « TENDER MERCIES » lui vaut son premier Oscar et ils se retrouvent finalement pour « CONVICTS ».

Adapté par Foote lui-même d’une de ses pièces, ce drôle de huis clos se déroule en 1902 sur une plantation sudiste. Le propriétaire (Duvall, vieilli de vingt ans par le maquillage) cultive ses terres en faisant trimer des prisonniers, recréant à sa façon le « bon vieux temps » de l’esclavage de ses aïeux. Le film raconte sa dernière journée et sa rencontre avec un jeune garçon travaillant pour lui.

Ce n’est pas mal réalisé et l’écriture suinte l’authenticité, seulement pour être tout à fait honnête, il n’y avait pas là matière à scénario. Pendant 90 minutes, on assiste à la décomposition d’un vieillard dont les neurones sont littéralement bouffés par le whisky et sans doute par Alzheimer (même si ça ne s’appelait pas encore ainsi !). Il ressasse sans arrêt les mêmes obsessions, ne reconnaît jamais personne, sombre dans des gouffres de paranoïa, tire sur du gibier invisible et s’émeut devant des cadres vides, pitoyable fantôme du vieux Sud disparu. 

Duvall est absolument prodigieux, il fait un incroyable travail de composition. On ne doute pas une seconde qu'il ait vraiment l’âge de ce ‘Soll’ et son gâtisme n’a rien de surjoué. Il CONVICTS (3)provoque un véritable malaise. On finit par souhaiter qu'il meure, pour interrompre enfin sa diarrhée verbale soûlante. Face à lui, le petit Lukas Haas lui tient très bien tête et James Earl Jones a un rôle plus effacé d’ancien esclave préposé aux enterrements expéditifs.

« CONVICTS » est un film très ingrat et il faut une sacrée patience – et une immense admiration pour Duvall – pour le voir jusqu'au bout. Le rythme est totalement délaissé, les péripéties sont inexistantes, c'est un long monologue de ce grand acteur qui marche jusqu'au tombeau, en oubliant parfois jusqu'à son nom.

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:09

« OÙ SONT PASSÉS LES MORGAN ? » est typique d’une catégorie de comédies U.S. qui se résument à leur « pitch ». Une fois les enjeux (laborieusement) établis, le scénario tombe brusquement en panne sèche et on attend patiemment le dénouement que, de toute façon, onMORGAN a déjà deviné depuis les premières minutes.

Très manifestement inspiré de l’excellent « LA VIE, L’AMOUR… LES VACHES », l’auteur-réalisateur envoie donc deux « bobos » new-yorkais témoins d’un meurtre dans un Wyoming demeuré tel quel depuis l'époque de la conquête de l'Ouest, un tueur lancé à leurs trousses. Le choc culturel est censé métamorphoser les tourtereaux, mais le scénario est si paresseux, les péripéties sont si parcimonieuses (rencontre avec un grizzly, rodéo où nos héros se cachent dans un costume de vachette, etc.), qu’on a la sensation que le film fait du sur-place et se contente d’aligner les engueulades et les réconciliations.

Si l’amusant Hugh Grant est égal à lui-même dans sa vieille routine de maladroit attendrissant et tête-à-claques, l’horripilante Sarah Jessica Parker accapare l’écran dans un numéro criard et strident. Sam Elliott et Mary Steenburgen n’arrivent pas à sauver les meubles dans des personnages unidimensionnels et on aperçoit ce bon vieux Wilford Brimley, qu’on n’avait pas vu depuis un moment.

De la comédie pasteurisée, sans aspérité, sans surprise, prétexte à cabotinage de stars en pilotage automatique, « OÙ SONT PASSÉS LES MORGAN ? », dont on peut – à l’extrême rigueur – sauver quelques bonnes réparties de Hugh Grant, ne laisse pas l’ombre d’un souvenir. Bon ou mauvais. L’équivalent en film d’une musique d’ascenseur…

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 18:47

GENGHIS KHAN (1)Henry Levin est plutôt connu pour ses westerns. Aussi a-t-il tourné « GENGHIS KHAN » comme l’avait fait John Farrow dix ans plus tôt avec l'inénarrable « LE CONQUÉRANT » : comme un GENGHIS KHANwestern !

Le film démarre bien, très kitsch évidemment, mais bien rythmé, truffé d’acteurs qu’on aime et fleurant bon la grande aventure. Temudjin est présenté comme une sorte deGENGHIS KHAN (2) Spartacus mongol. À l’arrivée des barbares en Chine, les choses se gâtent et le scénario s’enlise inexora-blement dans le bavardage, les complots de palais, l’érotisme pseudo-exotique. Sans parler des numéros hallucinants de James Mason et Robert Morley (en empereur chinois !), qui se sont fait la tête de Fu-Manchu et jouent comme Michel Leeb.

Le décor de la cité impériale, bricolé en Yougoslavie fait penser au village Astérix et « GENGHIS KHAN » perd peu à peu le petit crédit qu'il avait acquis lors de son premier tiers.

Reste qu’un film avec Telly Savalas, Woody Strode et Eli Wallach à son générique ne peut GENGHIS KHAN (3)pas être complètement mauvais : le premier en Tartare chaud-lapin, le second en esclave muet et d’ethnie indéfinie qui passe tout le film torse-nu, même s’il pèle visiblement de froid et le troisième en souverain corruptible. Ils sont toujours amusants à regarder. Omar Sharif (pas aussi mal casté que John Wayne dans la version de ’56) et Françoise Dorléac forment un couple peu palpitant et Stephen Boyd est aussi détestable qu'il le fut dans « BEN-HUR » en nemesis increvable.

GENGHIS KHAN (4)

Typique de son époque, cette superproduction multinationale a sombré corps et biens dans l’oubli. L’amateur indulgent pourra retenir une séquence de viol bien filmée et assez pénible, des séquences de bataille d’une belle ampleur. Les autres se contenteront de rigoler de bon cœur pendant les scènes où James Mason avec son dentier et ses yeux bridés, joue les ambassadeurs matois. Ce grand comédien n’avait vraiment peur de rien !

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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 18:42

MARCH OR DIE (1)Dick Richards n’a tourné que sept films dans sa carrière. Mais la qualité de son western « LA POUSSIÈRE, LA SUEUR ET LA POUDRE » et surtout de son ‘film noir’ rétro « ADIEU MARCH OR DIEMA JOLIE » a suffi à l’inscrire à jamais dans les petits papiers du cinéphile.

« IL ÉTAIT UNE FOIS… LA LÉGION » n’est jamais entré dans ce panthéon. Considéré comme un navet à sa sortie, ridiculisé par la critique, mutilé par son producteur, il vaut pourtant d’être revu avec un œil curieux. MARCH OR DIE (2)

Car ce n’est nullement un film à la gloire de la Légion Étrangère, mais un western marocain dont la trame est calquée sur celle du « MASSACRE DE FORT APACHE » de Ford, jusqu'à l’épilogue qui est un clin d’œil direct. Le scénario glisse dans l’action une passionnante thématique : qu’y a-t-il de plus précieux ? Des œuvres d’art inestimables ou des vies humaines ? Quant aux affrontements avec le cruel El Krim, ils évitent le manichéisme en MARCH OR DIE (4)décrivant les tribus arabes comme les Amérindiens du western des années 70. Avec respect et sans angélisme. D'ailleurs, comment ne pas penser à ‘Little Big Horn’ lors de l’assaut final ?

Tous les personnages sont des déracinés, des déclassés, des paumés sans espoir, prêts à toutes les déchéances. Et le casting international, au lieu de gêner comme c'est souvent le cas, se justifie complètement. Gene Hackman est formidable en officier aigri et sans doute à moitié déséquilibré. Il retrouve Marcel Bozzuffi impeccable en sergent inhumain, six ans après « FRENCH CONNECTION ». Ian Holm est étonnamment crédible en chef arabe. Et Catherine Deneuve parvient à exister dans un rôle ambigu d’âme errante, tentée parMARCH OR DIE (3) l’abime. Seul Terence Hill a du mal à convaincre, vraiment trop marqué par ses rôles dans le ‘spaghetti western’ : quant on le voit obligé d’ingurgiter plusieurs verres d’alcool comme dans « MON NOM EST PERSONNE » ou manier la mitrailleuse de Django, comment ne pas se sentir subitement projetés dans un autre film ?

Même si les coupes-montage se sentent parfois cruellement dans les enchaînements entre séquences, « IL ÉTAIT UNE FOIS… LA LÉGION » est un film qui mérite une petite réévaluation. La photo de John Alcott est splendide, la BO de Maurice Jarre joue avec habileté du refrain « Tiens ! Voilà du boudin », et à la production on note le nom de… Jerry Bruckheimer.

Pas mal de raisons de se dire que certains films vieillissent bien et se patinent joliment. C'est le cas de celui-ci.

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 09:36

GOOD WIFE« THE GOOD WIFE » (également connu sous le titre « THE UMBRELLA WOMAN ») est un beau film venu d’Australie dont le scénario, échappant à tous les poncifs hollywoodiens ne cesse de surprendre et de déconcerter par les réactions toujours inattendues de sesGOOD WIFE (1) protagonistes.

À la base, c'est clairement un démarquage de « MADAME BOVARY », mais situé dans un milieu d’individus primitifs et incultes. Rachel Ward – la très belle et sensuelle Rachel Ward – trouve ici le rôle de sa vie. Épouse soumise, effacée, ignorée de tous, sexuellement insatisfaite, elle est en quête d’un ailleurs. Et c'est sur la personne d’un barman Don Juan venu de la ville, qu'elle va faire une fixation. Jusqu'à l’humiliation, presque jusqu'à la mort.

C'est un beau sujet, traité avec délicatesse. Certaines séquences n’auraient jamais pu exister dans un film américain, comme celle où le mari, Bryan Brown « prête » sa femme à son jeune frère. Un geste stupéfiant qui déclenchera le cataclysme.

Doté d’une réalisation parfaitement fluide, d’une jolie photo sans effet inutile, d’une BO entêtante, « THE GOOD WIFE » est une œuvre subtile et vénéneuse, qui reste longtemps en mémoire. Et Sam Neill est formidable en gandin ringard et rouleur de mécaniques, sorte de Clark Gable du bush.

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