« TRAFIC DANS LA TERREUR » est réalisé par Michael Moore, mais pas celui que tout le monde connaît. C'est un scénario qui semble écrit pour Bogart, mais ce n’est pas Bogart qui l’interprète. Bref, en un mot comme en cent, c'est une arnaque !
Situé à Hongkong, le film est bâti sur le vieux schéma des « 7 SAMOURAÏS » déjà tant de fois recyclé : un pauvre village rançonné par un méchant (il faut dire que les gueux lui ont chouravé une cargaison de nitro…), trois habitants vont enrôler des mercenaires en ville pour les tirer d’affaire. C'est Jack Palance qui joue le leader : il est ‘skipper’ comme Bogart dans « LE PORT DE L’ANGOISSE » et s’appelle ‘Rick’ comme le même Bogie dans « CASABLANCA ». Mais les comparaisons s'arrêtent là. S’il fut un inégalable ‘bad guy’, Palance n’a jamais été très bon en séducteur canaille et nonchalant. Ici, il est même mauvais comme un cochon et réduit son interprétation à un inamovible sourire et à quelques plissements de nez. À ses côtés, des tronches comme Aldo Ray en guide touristique (il a une scène monstrueuse, déguisé en chinoise aguicheuse !), Don Knight et le pénible Fernando Lamas en ‘Calvera’ de service.
Il ne se passe rigoureusement rien, hormis quelques bastons poussives, deux ou trois fusillades cacochymes, égayant à peine d’infernaux tunnels de bavardage mal dialogués. Le seul intérêt est touristique, puisque le film explore HK de long en large et même en travers et nous offre même une visite des îles environnantes. La seule bonne idée : Palance joue à la roulette russe en tirant avec deux balles dans son barillet sur un bidon de TNT , est salement gâchée par une mise en scène désolante.
À noter qu’à un moment donné, Jack se présente en disant : « Je m’appelle Rick Masters, né dans les mines de Lattimer en Pennylvanie et j'ai 41 ans ». C'est effectivement là qu’est né Palance, mais… il avait déjà 47 ans ! Où va se nicher la coquetterie.