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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 17:04

SGT RYKER (1)« L’ODYSSÉE D’UN SERGENT » est un téléfilm en deux parties de la collection « KRAFT SUSPENSE THEATRE », diffusé en 1963. Remonté en un seul film de 82 minutes, il sortitSGT RYKER (2) en salles cinq ans plus tard, pour exploiter le succès de Lee Marvin dans « 12 SALOPARDS », aux U.S.A. puis en Europe.

Filmé à l’économie, dans des décors minimalistes et caviardé de stock-shots empruntés à d’autres productions (uniquement dans la version cinéma), cela n’en demeure pas moins une œuvre tout à fait digne d’intérêt. Et même un peu plus que ça.

En 1951 à Tokyo, en pleine guerre de Corée, un sergent déserteur de l’armée U.S. est capturé, portant l’uniforme nord-coréen. Condamné pour trahison, il va être pendu. Mais le procureur militaire (Bradford Dillman) a des doutes et poursuit son enquête. Il obtient que Ryker soit rejugé et assure cette fois sa défense, tâche rendue difficile par sa liaison avec la femme de l'accusé.

Entre film de guerre et ‘courtroom drama’ « L’ODYSSÉE D’UN SERGENT » est un scénario dans lequel on pénètre progressivement, pour se retrouver complètement accroché sans même s’en apercevoir. L’accusé est odieux, probablement coupable, il ne cesse de mentir comme un arracheur de dents, mais il existe un doute minuscule. Peut-être était-il réellement l’agent double qu'il prétend être.

Marvin est formidable dans ce personnage foncièrement ambigu, qu'il joue « entre deux », faisant basculer les convictions d’une séquence à l’autre. Pourtant son rôle fut très écourté par rapport à la version télé. Ryker est une grande gueule, un aigri, il a toujours l’air d’improviser une nouvelle version des évènements. Mais comment savoir ? L’ambiguïté sera maintenue – chose extrêmement rare – jusqu'après le mot ‘fin’.

Le casting est le point fort du film, puisqu’il réunit des pointures comme Bradford Dillman, Vera Miles, Murray Hamilton excellent en officier ivrogne, Norman Fell, le vétéran Lloyd Nolan et Peter Graves en procureur colérique.

SGT RYKER

Mais même s’il disparaît pendant de longues parties de l’action, c'est vraiment un show Marvin, qui dégage une puissance brute de fauve en cage, une duplicité madrée et un cynisme corrosif dans un personnage qui lui va comme un gant. « Traître ou héros ? », s’interroge la ‘tagline’ de l’affiche américaine. Peut-on être les deux à la fois ? C'est en tout cas l’option d’interprétation qu’a choisie Lee Marvin, avec une subtilité qui finit par mettre mal à l'aise.

 

À NOTER : invisible depuis de longues années, le film est disponible en DVD en Angleterre sous le titre « SERGEANT RYKER » dans une copie honorable, mais dénuée de sous-titres quels qu'ils soient.

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