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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 17:49

VAINQUEURS« La première victime de la guerre, c'est l’innocence ». « LES VAINQUEURS » met presque 2 H 30 à le prouver et à le démontrer. Ni patriotique, ni antimilitariste, pas vraiment satirique, ce film déconcertant invente le film de guerre dépressif. Car ce ne sont VAINQUEURS (4)pas les combats qui intéressent Carl Foreman (maître d’œuvre du projet), mais leurs effets sur les individus. Hommes et femmes.

Le panorama est assez épouvantable de noirceur et les G.I.s démarrant leur périple en Sicile, frais et naïfs, finissent à Berlin, enVAINQUEURS (3) vétérans aigris et endurcis jusqu'à la moelle. En cela, « LES VAINQUEURS » apparaît comme le précurseur de films ou miniséries comme « THE BIG RED ONE » ou « BAND OF BROTHERS ». Ce qui n’est pas un mince compliment.

D’épisode en épisode – car nous ne sommes pas loin du film à sketches – le scénario nous décrit des femmes qui se vendent pour survivre (la violoniste Romy Schneider), deviennent VAINQUEURS (2)d’ignobles profiteuses (Melina Mercouri, absolument saisissante). De braves parents allemands prêtent leurs filles à l’occupant pour manger correctement. Certaines scènes sont surréalistes : Jeanne Moreau récitant du Paul Valéry à Eli Wallach en plein bombardement, un déserteur fusillé sur l’air de « Have yourself a merry little Christmas », l’épisode du petit chiot recueilli par Peter Fonda, d’une cruauté dérisoire (on s’émeut pour un chien, alors que des milliers d’hommes meurent au front). D’autres moments serrent le cœur : George Peppard blessé en Angleterre et la dernière vision traumatisante qu'il a de son sergent à l’hôpital.

« LES VAINQUEURS » est un film ambitieux, inconfortable et très misanthrope, qui brosse un portrait de l'homme en guerre à la fois pathétique et écœurant. Dans un cast incroyable se détachent Wallach en ‘sarge’ bourru et maternel, Peppard en voyou sympathique et Rosanna Schiaffino en sicilienne élevant seule un enfant du viol. Albert Finney apparaît à la toute fin dans un rôle de soldat russe ivre-mort, pour une séquence qui clôt le film de façon affreusement logique. Et une mention spéciale à Maurice Ronet, superbe dans une courte séquence en résistant borgne et balafré, qui massacre froidement des « boches » alors qu'ils agitaient le drapeau blanc.

VAINQUEURS (1)

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 07:49

BIGAMIEÀ la lecture du titre et du générique, on s’attend à ce que « BIGAMIE » soit un ‘film noir’ glauque et pervers. Ida Lupino (également réalisatrice), Edmond O’Brien furent des piliers du genre et Joan Fontaine est connue pour avoir été une des « blondes » d’Hitchcock. Eh BIGAMIE (2)bien… Pas du tout !

« BIGAMIE » est une sorte de cours bien-pensant sur cet acte « innommable » qui ébranle les fondations même de notre société (dixit le juge, à la fin), un film didactique et étonnamment linéaire. On s’attend à ce que le scénario prenne des chemins de traverse, que les personnages commettent des actes passionnés, qu'il y ait un meurtre, un suicide, n'importe quoi… Mais rien de tout cela. Le film s’évertue seulement à nous montrer combien O’Brien est un brave type – comme vous et moi – qui n’a pas su résister à la solitude, à la frigidité de sa femme. Pouvait-il dire non à Ida ?BIGAMIE (1) D’autant que celle-ci tombe enceinte. Pouvait-il la laisser avec un enfant sans père ? Bref, un engrenage presque comique tant tout se met en place pour acculer notre (anti)héros à commettre l’impardonnable : épouser deux femmes !

Les trois vedettes semblent un peu âgées pour leurs rôles, le personnage d’Edmund Gwenn, le vieil enquêteur du centre d’adoption qui dévoile le mystère, est trop beau pour être vrai. Bref, tout ceci est d’une naïveté et d’une platitude terribles. Pourtant Lupino a du métier et « BIGAMIE » n’est jamais ennuyeux. Jusqu'au bout, on en attend plus que ce qu'il a à offrir. C'est tout le problème de ce film bâtard, entre le mélo, le docu et la leçon de morale.

Mieux vaut revoir la version féminisée et comique du même scénario : « ATTENTION… UNE FEMME PEUT EN CACHER UNE AUTRE » du tandem Lautner/Dabadie.

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 07:55

NOTEBOOK (1)En tant que réalisateur, Nick Cassavetes est l’exact contraire de son père John. Son style est aussi académique et scolaire que celui de J.C. était novateur et iconoclaste, ses sujets sont aussi sagement illustrés que ceux de papa étaient dérangeants et échevelés.

« N’OUBLIE JAMAIS » ne change pas la donne. C'est un gentil mélodrame basé sur une jolie idée : un vieil homme (James Garner) dans un hospice, fait la lecture à une dame atteinte de la maladie d’Alzheimer (Gena Rowlands). En fait, c'est leur propre vie qu'il lui raconte, pour la faire « revenir », ne serait-ce qu’un instant et lutter contre la fatalité de son NOTEBOOKmal. Les deux-tiers du film se composent d’un flash-back sur leur rencontre dans les années 40, leur love story contrariée, leurs retrouvailles, etc.

Les jeunes comédiens incarnant les protagonistes dans leur passé sont jolis, mais excessivement limités : Rachel McAdams se contente souvent de grands fous-rires et de cris aigus et Ryan Gosling promène une léthargie contagieuse. Heureusement, quelques grands seconds rôles comme Joan Allen en mère possessive et Sam Shepard égal à lui-même, viennent égayer certaines scènes. Mais tout ce qui se déroule dans le passé est tellement convenu et confit dans le cliché qu’on a du mal à s’accrocher. Heureusement que le dialogue fait dire de temps en temps à Gena Rowlands : « Quelle histoire magnifique ! », sinon on aurait pu avoir des doutes…

Les extérieurs du vieux Sud sont sublimes, les plans de couchers de soleil et d’envol d’oies sauvages abondent, mais s’il faut voir « N’OUBLIE JAMAIS », ce sera uniquement pour les deux vieux monstres sacrés : Garner fragilisé, émouvant, l’ironie au coin de l’œil et surtout Rowlands, bouleversante dans ses aller-retour vers le néant. Quelle actrice…

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 07:33

On ne sait trop que dire ou penser de films comme « POUR L’AMOUR DE BENNETT ». Ils ne sont pas déplaisants à voir, sont généralement bien joués et filmés avec soin et goût, GREATESTmais fondamentalement ce sont des téléfilms, des « movies of the week » basés sur de grands thèmes comme la maladie, la vieillesse, etc. Ici, il s’agit du deuil. Une famille qui vient de perdre son fils aîné dans un accident de la route, et voit surgir sa petite amie enceinte de ses œuvres.

On peut se laisser porter par une mise en scène anonyme mais fluide, par des situations (forcément) émouvantes et surtout par le cast. Car c'est avant tout un film d’acteurs. Et après « UNE ÉDUCATION » et « NEVER LET ME GO », la jeune Carey Mulligan confirme qu'elle est bel et bien une grande comédienne en devenir. Elle porte le film sur les épaules avec une grâce incroyable. À ses côtés, Pierce Brosnan est impeccable en père qui réprime tellement ses émotions qu'il finit par imploser. Susan Sarandon a déjà beaucoup trop joué les mater dolorosa dans ce genre de films pour toucher encore. Là, cela confine à la pure routine. Notons la brève mais excellente apparition de Michael Shannon, qui joue l'homme responsable de l’accident qui se réveille du coma.

Rien à dire donc. Avec « POUR L’AMOUR DE BENNETT », on a exactement ce qui est promis sur l’affiche : ni plus, ni moins. Alors selon l’humeur, on peut apprécier et sortir les kleenex ou jeter simplement un coup d’œil pour suivre l’évolution de Carey Mulligan. Elle le vaut bien…

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 07:54

Il est possible pour un addict (très atteint) des jeux de cartes de voir « LUCKY YOU » comme le « ROCKY » des films sur le poker. Mais pour le commun des mortels, ce film est un pensum très difficile à suivre jusqu'au bout, une succession de séquences immobiles autourLUCKY YOU d’une table, dont les enjeux ne parviennent jamais à susciter l’intérêt ou l’empathie. Sur un schéma similaire, « LE KID DE CINCINNATI » avait pourtant réussi à fasciner le public lambda. Eric Bana n’est pas McQueen, me direz-vous. Et vous aurez raison ! Comédien transparent et incolore, il traverse le film sans le marquer d’une quelconque empreinte. Même chose pour sa gentille partenaire Drew Barrymore, confite dans ses trois sempiternelles mimiques « adorables ». Et pire : Robert Duvall – le seul, l’unique – déçoit lui aussi cruellement. Handicapé par une affreuse moumoute et un visage bizarrement cireux, il se pastiche lui-même en caïd des tables de jeux en fin de parcours. Ses affrontements avec son fils (Bana) sont aussi inertes et insipides que le reste du film.

On pourra se rabattre sur des seconds couteaux qu’on aime comme Michael Shannon, Jean Smart, Charlie Martin Smith et même un Robert Downey, Jr. dans un ‘caméo’ non-mentionné au générique, mais « LUCKY YOU » reste, sur deux longues heures, un ratage d’autant plus inattendu qu'il porte la signature de Curtis Hanson qui nous avait habitués à beaucoup mieux.

Des extérieurs systématiquement déserts de Vegas, aux casinos mieux exploités dans n'importe quel épisode des « EXPERTS », « LUCKY YOU » n’insuffle jamais la moindre étincelle de vie ou d’émotion dans ses images au mieux touristiques. Hanson nous doit une revanche…

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 16:33

RAMPAGE (1)Devinette : citez un film sur la chasse aux fauves avec Elsa Martinelli : « HATARI ! » ? Raté, c'est « MASSACRE POUR UN FAUVE », tourné l’année suivante par le bon faiseur de série B, Phil Karlson. Qui n'est certes pas Howard Hawks, mais pas un manchot non plus.RAMPAGE (2) 

Le scénario est calqué grosso-modo sur celui de « KING KONG » : Robert Mitchum est RAMPAGEchargé par un zoo allemand de ramener une « enchanteresse » (un mélange de tigre et de panthère). Il est accompagné par un grand chasseur (Jack Hawkins) et sa très jeune épouse qu'il considère comme un trophée (Martinelli, donc). L’expédition prend une bonne partie du film, mais on a également droit au retour en Allemagne, à la fuite de l’animal libéré par le mari jaloux, etc.

Mais – nous sommes au cœur des sixties – l’accent est plutôt mis sur une forte tension sexuelle entre les trois protagonistes. Hawkins est manifestement impuissant, mais aime « mater » sa femme pendant qu'elle flirte avec n'importe qui. Mitchum lui, n’est justement pas n'importe qui et veut Elsa pour lui tout seul. Par ailleurs, son pisteur Sabu propose de lui « prêter » sa femme pour les longues soirées sous la tente, mais ‘Mitch’ offusqué, refuse. On a un peu de mal à y croire, mais bon… Tout ceci est très daté, parfois ridicule, mais le mélange entre le film de jungle (il ne RAMPAGE (3)manque plus qu’un culturiste en pagne, pour se croire dans un Tarzan) et le huis clos psychologisant est assez épicé et maintient l’intérêt. Les scènes de capture de fauves sont très bien filmées, particulièrement celle avec l’enchanteresse dans la caverne et la photo est soignée.

Mitchum traîne son air blasé et je-m’en-foutiste dans ce rôle sympathique de chasseur non-violent qui n’aime pas voir mourir les bêtes. Hawkins se donne du mal pour créer un personnage complexe et torturé et y parvient parfois. L’ex-top model italien est très élégante, moyennement crédible en tireuse d’élite, mais qui l’aurait été ?

Film oublié, « MASSACRE POUR UN FAUVE » a vieilli sans rien perdre de son énergie. C'est de la pure « pulp fiction » sur pellicule, qui ne se moque pas de son public et tente de renouveler les vieux films de jungle hollywoodiens. Bien tenté !

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 07:16

« LES CHEMINS DE LA LIBERTÉ » est incontestablement un bon film. S’il laisse malgré tout sur une diffuse sensation d’insatisfaction, c'est probablement dû à la signature de Peter Weir, qui incite toujours à espérer quelque chose de plus étrange, de plus personnel. Car cetteWAY BACK épopée humaine, cette leçon de courage fait plutôt penser à un mix improbable entre un thème à la Werner Herzog et un traitement à la Jean-Jacques Annaud. L’utilisation de l’anglais comme langue commune à tous ces évadés qui traversent 6500 kilomètres à pieds, décrédibilise l’aventure et ne laisse jamais oublier qu’on est dans un film à gros budget.

Ceci dit et en oubliant ces réserves, le film est porté par un véritable souffle, les extérieurs sont admirablement exploités, les F/X lors des catastrophes naturelles sont complètement invisibles et les comédiens sont tous excellents. La jeune Saoirse Ronan déjà repérée dans « REVIENS-MOI » et « LOVELY BONES » illumine ce long calvaire de son regard turquoise et on a plaisir à retrouver Ed Harris, émacié et blanchi, en exilé endurci par les épreuves. L’inégal Colin Farrell a rarement été meilleur que dans ce rôle de voyou inculte et dangereux qui tue comme il respire. Son départ au milieu du film laisse un manque indéniable.

Édifiant, émouvant, « LES CHEMINS DE LA LIBERTÉ » est un film intemporel et, nous l’avons dit, un peu impersonnel. Mais certains passages, comme la traversée du désert, la rencontre avec les cavaliers mongols, portent la griffe d’un grand cinéaste. Mais quand on a tant aimé « PIQUE-NIQUE À HANGING ROCK » ou « L’ANNÉE DE TOUS LES DANGERS », on est en droit de se montrer exigeant…

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 08:59

Avouons-le : ces films « de festival » qui ramassent des prix partout et font l’unanimité peuvent inciter à la méfiance. « WINTER’S BONE » a tout à fait ce profil-là. MaisWINTER BONE heureusement, sans être un ‘instant classic’, il se rapproche de films comme « COMME UN CHIEN ENRAGÉ » ou plus récemment « FROZEN RIVER », en décrivant avec âpreté une Amérique qu’on voit peu au cinéma : celle est ‘losers’, des laissés-pour-compte, des descendants des bootleggers et des voleurs de bétail de jadis. Aujourd'hui, ces mêmes hors-la-loi œuvrent dans les ‘meth labs’ et laissent leurs familles crever de faim dans des cabanes pourries au milieu des bois.

Porté par la performance de la jeune Jennifer Lawrence, d’une sobriété minérale, d’une profondeur digne des plus grandes comédiennes anglo-saxonnes, le film déroule lentement ses thèmes, immerge progressivement le spectateur dans un univers de misère et de désespérance et s’achève dans un acte quasi-blasphématoire et pourtant salvateur. John Hawkes est exceptionnel en oncle imprévisible, Garret Dillahunt joue un shérif dégonflé des plus crédibles et Sheryl Lee apparaît vieillie et sans maquillage, dans une unique séquence. On est quand même content de la revoir !

« WINTER’S BONE » tout en étant bourré de qualités, laisse sur une sensation diffuse de déjà-vu (comme disent les Américains !) et ne vaut réellement que par la qualité de ses acteurs. Pour le reste, c'est une longue ballade triste, morne et déprimante aux tréfonds d’une Amérique qui semble être restée fossilisée au 19ème siècle.

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 08:24

Réalisé par Ivan ‘Ghostbusters’ Reitman, « SEX FRIENDS » ce n’est… rien. Du moins, pas grand-chose : un ‘pitch’ lointainement dérivé de « QUAND HARRY RENCONTRE SALLY… », un scénario ultra-mécanique dont chaque personnage, chaque péripétie semblent sortir d’un manuel de la parfaite comédie romantique hollywoodienne et une conclusion sans surprise,SEXFRIENDS attendue sinon espérée depuis la première séquence. Le tout modérément pimenté par des dialogues scabreux infantilisants. 

Pourtant, pour peu qu’on soit bien luné et/ou fan de Natalie Portman, cela se laisse regarder. Sans passion certes, mais avec une indifférence paresseuse, même si la comédienne est très sous-utilisée en emmerdeuse sexy dans la grande tradition de ce genre de produit. Elle fait ce qu'il y a à faire sans étincelle particulière, face au gentillet Ashton Kutcher. Le plaisir vient plutôt des seconds rôles, tous excellents et bien castés. On retiendra surtout Lake Bell, hilarante dans un rôle d’assistante de production binoclarde et mal dans sa peau : une composition de toute beauté. Ainsi que Kevin Kline (qui s’est fait la tête d’Harrison Ford !) très bien en star vieillissante et égotique et la toujours parfaite Talia Balsam en veuve combative.

Produit de consommation courante, parfaitement calibré, sans aucun signe distinctif, hormis la présence inhabituelle de la surqualifiée Portman, « SEX FRIENDS » a pour réel avantage de n’être pas ennuyeux et prétentieux comme « COMMENT SAVOIR » par exemple, qui cherchait à s’élever au-dessus de son matériau. On espère néanmoins plus de « BLACK SWAN » que de « SEX FRIENDS » dans la filmo à venir de la jolie Natalie.

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 08:09

Après le choc que fut récemment « BLACK SWAN », Natalie Portman est entrée dans le cercle très fermé des comédiennes dont on a envie de surveiller tous les films avec un a priori favorable. Pourtant, « UN HIVER À CENTRAL PARK » n’a rien de très affriolant, puisqu’il est « vendu » comme une comédie romantique et lacrymale comme en ont tant tourné Winona Ryder ou Sandra Bullock. Preuve que le film a été mal compris, mal ciblé, car on en est très très loin !LOVE PURSUITS

Il s’agit en fait de la chronique d’un deuil. La perte d’un bébé mort trois jours après sa naissance, qui ronge sa jeune mère, jusqu'à la rendre amère, irresponsable et autodestructrice. Ce n’est donc pas un film à mettre entre toutes les mains, car il est franchement cafardeux, n’épargne pas le spectateur dans le sens qu'il ne cède jamais au sentimentalisme hollywoodien. C'est d'ailleurs ce qui fait sa force et sa singularité. Et Portman est tout à fait dans la tonalité : son personnage peine à attirer la compassion tant elle est agressive, égocentrée et parfois insensible à la souffrance des autres. On la voit se débattre avec ses remords, ses rancœurs enfantines, partagés entre l’empathie et l’exaspération. Jamais, pas une fois, elle ne se laisse aller à l’émotion frelatée des mélos U.S. grand public et c'est en cela qu'elle confirme qu'elle est définitivement entrée dans la cour des grands.

Autour d'elle, le réalisateur a réuni des comédiens au physique quotidien, loin des clichés. Ainsi Scott Cohen remarquable en mari patient et stoïque, l’excellente Debra Monk en maman énergique et Lisa Kudrow très surprenante dans le rôle de l’ex-épouse spoliée et rongée par la colère.

« UN HIVER À CENTRAL PARK » (titre français subtilement trompeur sur le  contenu du film) n’a rien d’un chef-d’œuvre, mais il se laisse regarder avec intérêt et il n’est pas interdit de se laisser cueillir par quelques bouffées d’émotion assez saisissantes. Mais insistons bien : ÇA N’A RIEN D’UNE COMÉDIE !

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