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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 08:45

WITHOUT LOVE (2)On peut comprendre que les producteurs aient eu envie d’exploiter au maximum le couple Spencer Tracy-Katharine Hepburn, mais les deux acteurs étaient chacun à leur façon, trop singuliers pour jouer n'importe quel rôle. Et pour ce qui est de « SANS AMOUR », ils – et WITHOUT LOVE (1)surtout lui – sont à côté de la plaque. Le film aurait clairement mieux fonctionné avec un Cary Grant dans ce personnage de savant farfelu et somnambule.

Le scénario de cette comédie sentimentale est tiré par les cheveux : forcés de cohabiter, une héritière et un chercheurWITHOUT LOVE (3) vont se marier parce qu'ils ne s’aiment pas. Elle parce qu'elle ne s’est jamais remise de son veuvage et lui parce qu'il sort d’une liaison traumatisante. En épousant quelqu’un dont ils ne sont pas amoureux, ils s’imaginent être à l’abri. On le voit, le postulat est mince. Maigre, même ! À vrai dire, il ne tient pas la distance une seconde, d’autant qu’on sait pertinemment que ces deux-là finiront par se tomber dans les bras.

Il faut hélas, presque deux heures, pour qu'ils admettent qu'ils sont tombés amoureux. C'est lourdingue, longuet, vraiment pas très drôle. Tracy mal à l'aise, grimace beaucoup, WITHOUT LOVEouvre grand les yeux, pince les lèvres et a une meilleure interaction avec son chien qu’avec sa partenaire. Hepburn, quant à elle, a toujours ce petit côté illuminé, presque inquiétant qui la rend intrigante. À noter qu’à la fin de chacun de leurs films en commun, on a droit à un « Kate moment », une sorte de numéro en solo de la star, incroyablement complaisant, qui déséquilibre le film. Ici, elle virevolte en imitant l’accent français, fume-cigarette aux lèvres. Et ça dure… Ça dure…

Parmi les seconds rôles pas très passionnants, on reconnaît le jeune Keenan Wynn en poivrot mondain et la future star de télé Lucille Ball en agent immobilier pétulante. On a également droit – pendant une trentaine de secondes ! – à une Gloria Grahame débutante, en vendeuse de fleurs enrhumée.

L’admirateur complétiste du couple de stars sera probablement aux anges devant ce « SANS AMOUR », pour les autres, c'est franchement très dispensable.

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 07:41

Produit par Joseph L. Mankiewicz juste avant l’entrée en guerre des États-Unis, « LA FEMME DE L’ANNÉE » est entré dans l’Histoire du 7ème Art pour avoir permis laWOMAN YEAR (1) rencontre de Spencer Tracy et Katharine Hepburn, qui devaient tourner huit autres films ensemble.

Le scénario très simple et linéaire suit la love story entre un modeste journaliste sportif et une reporter internationale globe-trotter et parlant à peu près toutes les langues existantes. L’originalité vient de l’inversion des relations « normales » (surtout en 1940) : elle vient d’un milieu aisé, elle est cultivée, hyperactive, autoritaire, indépendante, lui est pantouflard, discret et bon-vivant. C'est elle qui ne remarque pas qu'il a acheté un nouveau chapeau, c'est lui qui se plaint de ne jamais la voir, c'est elle qui veut « coucher » avant le mariage, lui qui s’enfuit peureusement, etc.

L’intérêt du scénario vient de sa morale : Tracy ne demande pas à sa femme de devenir une gentille épouse au foyer, mais de trouver un juste milieu entre ses activités et sa vie de famille. Tout cela devait être beaucoup plus piquant au moment de sa sortie, mais « LA FEMME DE L’ANNÉE » contient des moments cocasses, d’autres plus graves (l’adoption de l’enfant grec que Tracy ramène finalement à l’orphelinat). Certains détails sont esquissés (l’assistant implicitement gay et envahissant de Hepburn), d’autres sont trop appuyés (le personnage du barman-boxeur), mais l’un dans l’autre, c'est une comédie plaisante et bien écrite. Notons cependant que l’épilogue, la montrant en train de préparer le petit-déj en tenue de soirée, est d’une complaisance inouïe et dure des heures, enlisant complètement le film qui soudain, n’en finit plus.

WOMAN YEAR

L’alchimie entre les deux comédiens est patente, la rondeur débraillée de l’un répondant parfaitement à la sècheresse anguleuse de l’autre. Leurs dialogues du tac-au-tac sont un vrai plaisir. À voir pour eux donc, comme on regarde « LE PORT DE L’ANGOISSE » pour Bogie et Bacall…

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 07:33

Votre serviteur, Fred Jay Walk, a vécu une drôle de semaine. Elle avait démarré avec la décision tardive de visionner (enfin) « INVICTUS » après des mois de tergiversation. Résultat : une traumatisante déconfiture. Ce qu'il ne vous avait pas dit, le Fred, c'est qu’un autre DVD attendait sagement sur la même étagère depuis bien longtemps : « MINUIT À PARIS » de Woody Allen.

Fan de la première heure, amoureux de « ANNIE HALL », « UNE AUTRE FEMME », « CRIMES ET DÉLITS » ou « HANNAH ET SES SŒURS », le Fred avait vu son admiration MIDNIGHT PARISpour le new-yorkais fondre progressivement comme neige au soleil et un vieux pressentiment l’empêchait de visionner son opus parisien. Mais quoi… Il faut être brave !

« MINUIT À PARIS » est tout ce qu’on pouvait redouter qu'il soit. Un robinet d’eau tiède pour touristes américains d’un certain  âge, un guide touristique délibérément naïf à la poésie de carte postale.

Le rôle principal (et omniprésent) est tenu par l’agaçant Owen Wilson qui – comme Kenneth Branagh et d’autres avant lui – se lance dans une imitation laborieuse de son réalisateur. On le voit déambuler d’un décor à l’autre, croiser dans un Paris fantasmé, les mânes d’Hemingway, Dalí (numéro totalement grotesque d’Adrien Brody), Scott et Zelda Fitzgerald, expliquer ce qu’on aurait préféré comprendre tout seul… Les rôles féminins sont écrits avec misogynie (la fiancée tête-à-claques) ou platitude (l’égérie des années 20) et au bout du compte, le Woody a troussé cette minuscule fable esthétisante, pour en conclure qu'il ne faut pas vivre dans le passé, mais plutôt jouir du présent. Il n’a pas tort, mais en assumant sa nostalgie passéiste, il nous offrait des films comme « RADIO DAYS » ou « ZELIG » au lieu de… ça.

Plutôt bien accueilli par la critique – même française – « MINUIT À PARIS » marque, espérons-le, l’hommage d’un cinéaste ébloui par la capitale, dont il ne propose qu’une vision superficielle « pour l’exportation », plutôt qu’un tarissement alarmant d’inspiration.

Dans le film, Marion Cotillard, jeune femme des ‘twenties’ rêve du Paris de 1900, tandis qu’un Paul Gauguin rêve de celui de 1870. En professant, ô combien explicitement, qu'il faut vivre avec son époque, Woody nous laisserait-il entendre qu'il faut préférer « MINUIT À PARIS » à « MANHATTAN » ? Ça file le vertige…

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 09:22

GUESS (2)Il faut se projeter dans le temps et l’espace et s’imaginer dans l’Amérique pré-1968, pour commencer à se rendre compte de l’impact qu’a pu avoir un film comme « DEVINE QUIGUESS (1) VIENT DÎNER ? » et le courage qu'il a fallu avoir pour le mettre en production.

Dans le fond uniquement, bien sûr : une jeune femme de bonne famille de San Francisco présente son fiancé à ses parents. Seul souci mineur : il est noir, ils sont blancs. Et même si le père est libéral et intelligent, il va devoir faire un long chemin pour accepter la chose. Ça, c'est pour le fond, parce que pour ce qui est de la forme, Stanley Kramer, totalement préoccupé par son sujet, le délaisse royalement. C'est du théâtre filmé, bavard à l’extrême, dont la « découverte » sur la baie et le pont ne cherche même pas à cacher qu'il s’agit d’une toile peinte. On assiste donc à un long dialogue entre les protagonistes, tous trop beaux pour être vrais. Le problème est que, désireux d’être bien compris, Kramer leur fait répéter quatre ou cinq fois la même chose mot GUESSpour mot, et qu’à la fin, Spencer Tracy va jusqu'à résumer tout ce qu’on vient de voir, pour s’assurer que tout le monde a bien suivi !

Le film est donc vieillot, lourdingue, politiquement très correct et pas spécialement bien interprété. Tracy s’en sort le mieux. Dans son ultime rôle, il apparaît amaigri, visiblement malade, mais a toujours cette petite flamme d’humanité qui n’appartenait qu’à lui. Merci d’être là ! Katharine Hepburn passe tout le film les yeux embués de larmes et la voix chevrotante. Sidney Poitier se débat avec un rôle aseptisé à l’excès, mais a heureusement un excellent face à face avec son père, tout aussi intolérant que les « caucasiens ». La jeune Katharine (aussi) Houghton irrite par son jeu appliqué et simpliste.

Il faut donc apprécier « DEVINE QUI VIENT DÎNER ? » pour avoir le courage de ses opinions, pour poser de vrais problèmes sans faux-fuyants et fermer les yeux sur sa lourdeur, son manque d’ambiguïté et son look très « Au Théâtre Ce Soir ».

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 06:55

NELL (2)Sur le thème toujours payant de « l’enfant sauvage », « NELL » avait tout sur le papier, pour n’être qu’un gros mélo hollywoodien bien-pensant, offrant un rôle à Oscar à sonNELL (1) actrice principale. Mais par on ne sait trop quel miracle, le résultat comme en État de Grâce, défie les pronostics et s’avère être une œuvre délicate et émouvante, tout en n’évitant jamais les grosses ficelles et même certaines lourdeurs.

Pourquoi ? On peut y voir deux raisons : d’abord l’interprétation stupéfiante de Jodie Foster – alors dans la meilleure période de sa carrière d’actrice – qui adopte une gestuelle, un langage complètement recréés et s’impose dans un personnage de sauvageonne à la fois inquiétant et touchant, animal et poétique.  L’autre raison de la fascination qu’exerce le film est certainement l’image signée du grand Dante Spinotti, ciselée et envoûtante qui transcende le sujet et en fait un vrai film « de cinéma ».

Bien sûr, Michael Apted n’évite pas totalement les scories du film de studio : les petits voyous du village manifestement introduits dans le scénario pour créer une « menace » et un danger, semblent faiblards et superflus et la séquence au tribunal à la fin, jure par sa naïveté « capraesque ». Mais malgré cela, « NELL » est truffé de moments magiques autour de la cabane dans les bois, les flash-backs sur la sœur jumelle sont bien intégrés et la découverte progressive du langage de l’héroïne est parfaitement bien étudiée.

Face à une Jodie Foster écrasante, Liam Neeson NELLparvient à exister et à rendre crédible un personnage presque trop beau pour être vrai. La regrettée Natasha Richardson se sort au mieux du rôle le plus ingrat et faiblement écrit.

Il est certainement aisé de démolir « NELL » en quelques lignes et de n’en voir que les failles et les clichés. On peut aussi se laisser aller à sa petite musique et profiter du voyage. Au choix…

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 08:00

Accueilli à bras ouverts par une critique unanime, plébiscité un peu partout, « SHAME » fait partie de ces films dont on est en droit de se méfier. Plongeant dans le quotidien d’un ‘sex addict’ dans un New York désincarné, le film entraîne dans un univers mental sordide etSHAME pitoyable dont la répétitivité ne peut que déprimer. Films pornos sur Internet, sex-phone, séances de masturbation au bureau, prostituées rapidement expédiées, l’obsession du protagoniste n’a rien de sexy ou de coquin, c'est une addiction morbide et triste à pleurer.

Tourné en longs plans-séquences, parfois prétentieux dans son approche visuelle, « SHAME » doit beaucoup à Michael Fassbender – totalement méconnaissable d’un film à l’autre – qui se donne corps et âme à cet individu au désespoir abyssal, épouvanté par les sentiments et incapable de connaître des relations normales avec une femme. Le scénario a décidé de ne donner aucune clé sur les raisons de son comportement, ni sur les tendances suicidaires de sa jeune sœur. Aussi paumés l’un que l’autre, on se doute de toute façon que leur jeunesse a dû être marquée par des parents dont ils ne parlent jamais et très probablement des abus divers.

On peut être happé par l’ambiance ouatée de ce ‘bad trip’ dans le désert affectif, comme on peut trouver parfois le temps long et les chichis de mise en scène superflus. Il n’empêche que certains moments, comme cette séance de fornication à trois vers la fin, sont brillamment jusqu'auboutistes et traduisent parfaitement le néant intérieur du personnage principal. Et on gardera un souvenir ému de cette interprétation bouleversante de « New York, New York » par une Carey Mulligan à fleur de peau, qui confirme une fois encore tout le bien qu’on pense d'elle.

Un film à voir donc, à condition d’avoir un moral d’acier et la patience d’encaisser de nombreuses longueurs et redites.

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:39

FAUVES (1)L’avantage avec certains vieux films complètement oubliés, c'est qu'ils réservent parfois d’heureuses surprises. Ainsi « LES FAUVES MEURTRIERS » est-il un condensé de ‘pulp FAUVESfiction’ décomplexé, qui s’appuie sur un scénario délirant, des fantasmes ahurissants et se vautre dans le plus absolu ridicule, pour notre plus grand bonheur.

Michael Gough est directeur d’un zoo et fait également partie FAUVES (2)d’une secte d’adorateurs des animaux (sic !). Il élève ses fauves comme ses enfants – il leur joue de l’orgue tous les soirs – et les utilise occasionnellement pour se débarrasser de ses ennemis. Car notre brave Gough est un tyran paranoïaque qui a réduit son propre fils en esclavage et traite sa femme en bonniche.

C'est indéniablement drôle et distrayant, comme une vieille BD de « CREEPY » ou « EERIE » et les séquences grotesques (la cérémonie avec le bébé tigre) alternent avec des moments plutôt bien fichus (toute la fin sous la pluie battante). On sent que les scénaristes ont eu du mal à remplir la durée règlementaire et certaines scènes comme celle du commissariat par exemple, font vraiment bouche-trou.

Les fauves sont bien dressés et la séquence où ils s’installent dans le salon de leur maître, FAUVES (3)investissant les canapés est même tout à fait étonnante. Dommage qu’une faute de goût vienne un peu gâcher la fête : le figurant en costume de gorille, échappé de « GORILLA AT LARGE », qui nous rappelle que nous sommes dans une série B kitschissime, au cas où on l’aurait oublié.

Aux côtés de Gough intense à souhait, qu’on a plaisir à voir dans un rôle principal, on reconnaît l’excellente Jeanne Cooper jouant son épouse noyant son désarroi dans le whisky, Elisha Cook, Jr. en employé du zoo qui finit dans l’estomac d’un lion et la toute jeune Marianna Hill en étudiante venue dessiner les fauves.

La photo est belle, le CinémaScope bien utilisé et le sujet en lui-même suffisamment déjanté pour qu’on montre de l’affection envers ce film-mutant qu’on dirait écrit sous LSD.

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 09:26

Qui aurait imaginé que le réalisateur de « RAGE » ou « CHROMOSOME 3 » réaliserait un jour un film sur la relation entre Jung et Freud, d'après une pièce de théâtre ? Après la mutation opérée avec ses deux derniers polars, David Cronenberg explore de nouveaux territoires avecMETHOD cette assurance et cette maîtrise de plus en plus affirmées qui sont les siennes, dans « A DANGEROUS METHOD ».

Ce qui frappe avant tout dans le film, c'est avec quelle discrétion et quelle élégance, le cinéaste parvient à faire passer le fait que son scénario n’est au bout du compte qu’une longue conversation continue entre les deux papes de la psychanalyse. On a la sensation qu'ils n’arrêtent pas de se parler, de poursuivre le même dialogue, alors qu’à l’arrière-plan, les années passent, les décors changent, la guerre approche. On retrouve la mise en scène dépouillée et frontale de Cronenberg, sa maestria technique (belle utilisation du ‘split-focus’) et cette froideur apparente commune à toute son œuvre. Le film aurait pu être fastidieux, il est passionnant, il aurait pu être bavard, il est fascinant.

Michael Fassbender occupe l’écran avec un effacement admirable, à la fois moteur et spectateur, complètement fondu à son rôle. Viggo Mortensen, un peu jeune pour jouer Freud, et donc lourdement grimé, est également convaincant, bien loin de tout ce qu'il a pu faire auparavant, même pour Cronenberg. Mais c'est Keira Knightley qui épate réellement, dans un personnage excessivement difficile de masochiste hystérique aux traits déformés par ses tourments intérieurs.

« A DANGEROUS METHOD » n’est peut-être pas le film le plus accompli et personnel de son auteur, ni même le plus attractif. Son austérité et sa rigueur – s’ils siéent parfaitement au sujet – le coupent d’une certaine frange du public. Mais avec un peu de patience et d’ouverture d’esprit, c'est un film en creux, qui pousse à réfléchir et dont on ressort un peu moins ignorant.

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 09:23

On imagine un logiciel de scénario où sont classées les données ‘Comédie Romantique’ et dans lequel on a téléchargé les textes de « LOVE ACTUALLY », « LA CARTE DU CŒUR », HAPPYNEW« QUAND HARRY RENCONTRE SALLY… », « COUP DE FOUDRE À NOTTING HILL », etc. On ajoute la « griffe » personnelle de l’auteur : le film se passe le 31 décembre à New York et on appuie sur la touche ‘Film Choral’. On lance le calcul de l’ordi et ça donne… « HAPPY NEW YEAR » (oui, c'est le titre français !). Ça c'est fait ! Et si on proposait le scénario au réalisateur de « PRETTY WOMAN » ? Oui, oui, il peut emmener son copain Hector Elizondo, s’il en a envie.

Autant le dire tout de suite, c'est le film le plus affligeant, agaçant, factice et sans âme qu’on ait vu depuis le premier « SEX & THE CITY » (tiens ! faudrait-il éviter les films avec Sarah Jessica Parker ?). Le casting de stars est atrocement mal dirigé. Tout le monde adopte ce style de jeu légèrement hystérique et mécanique hérité de la sitcom et la mosaïque de situations entraîne d’un sketch inintéressant à un autre exaspérant. Que dire de ces deux couples accouchant en même temps à l’hôpital ? De cette pauvre Michelle Pfeiffer trimballée dans la ville par un coursier chargé de réaliser ses rêves ? Du nullissime Jon Bon Jovi dans plus ou moins son propre rôle ? Il faudrait tous les citer tant c'est consternant. En étant très indulgent et en voulant absolument dénicher une note positive, on peut à la rigueur trouver quelque intérêt dans les petits bouts de scènes de Robert De Niro agonisant à l’hosto aux côtés de son infirmière Halle Berry. Ils font proprement leur job en bons pros. C'est déjà pas mal. Mais il faut le dire vite…

On peut aussi passer le temps à compter les vedettes, les ‘guest stars’, à faire un petit tour dans Manhattan-by-night, mais franchement… Quelle cata !

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 16:25

HIGHMIGHTYRéalisé par le vétéran des airs et du cinéma William Wellman, « ÉCRIT DANS LE CIEL » apparaît clairement comme l’aïeul de « AIRPORT » (et de ses nombreux avatars) sorti 15 ans plus tard. Tourné en CinémaScope avec un casting extrêmement attrayant, le scénarioHIGHMIGHTY (1) présente l’équipage et les passagers d’un vol long-courrier partant d’Honolulu pour San Francisco et les jette dans la tourmente du film-catastrophe : moteur en panne, givré armé à bord, couple en bisbille, gamin casse-pied, hôtesse héroïque, pilote pas très fiable, etc.

La chose durant tout de même près de 2 H 30, on a tout loisir de suivre chacun dans son petit sketch à lui tout seul. Les plus fortunés ont même droit à leur flash-back individuel : le copilote John Wayne se souvient du crash dont il fut l’unique survivant et qui coûta la vie à sa famille. Lui-même en est ressorti boiteux, même s’il oublie de claudiquer de temps en temps. Le ‘Duke’ n’est pas vraiment la star du film, puisque tous les acteurs ont un temps de présence à peu près équivalent. Il s’acquitte donc d’un rôle un peu bizarre : surnommé ‘whistling Dan’, il passe son temps à siffloter la musique du film entre deux clopes ! On s’intéressera plutôt à Robert Stack jouant le commandant de bord tenaillé par la trouille, qu’une bonne paire de baffes du Duke remettra heureusement d’équerre. On retrouve avec plaisir Claire Trevor (bien des années après « LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE ») très en verve et Jan Sterling touchante en paumée hantée par le vieillissement.

« ÉCRIT DANS LE CIEL » a beaucoup vieilli. Ou du moins, on a vu tellement de films du même genre depuis, que celui-ci souffre de sa naïveté, de l’accumulation de clichés (qui HIGHMIGHTY (2)pourra s’empêcher de penser à « Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ? ») et de la lourdeur de ses scènes dialoguées. Chacun y va de sa psychanalyse à deux balles avec son voisin de rangée, jusqu'à l’extraordinaire déception causée par la conclusion : oui, « ÉCRIT DANS LE CIEL » s’avère au bout du compte être un film-catastrophe… sans catastrophe !

À la place, on a un bel atterrissage : les balises de la piste forment une croix de lumière, tandis que la BO s’élève en un chœur de voix célestes. Changez rien !

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