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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 09:12

La petite musique triste d’Alexander Payne s’était déjà fait entendre dans « M. SCHMIDT » ou « SIDEWAYS ». Elle revient dans « THE DESCENDANTS », telle qu’en elle-même, une sorte de rengaine ténue mais entêtante, qui peut irriter autant qu'elle obsède.

Car si le film peut irriter, c'est par son apparente futilité. L’anecdote est mince, presqueDESCENDANTS squelettique : alors que sa femme sombre dans un coma irréversible suite à un accident, un business man hawaiien apprend qu'elle avait un amant. C'est à peu près tout. Ah ! Si… Dans le même temps, il doit régler une vente de terres ancestrales appartenant à sa famille, une vente qui menace l’intégrité du paysage. Finalement, de quoi parle le film ? De deuil ? De pardon ? De responsabilité ? Sûrement et de pas mal d’autres petites choses. C'est très éparpillé, constamment suggéré, la plupart des situations sont désamorcées par un ton très particulier, oscillant entre l’émotion premier degré et un certain sens du ridicule pathétique.

Soyons clairs : si le film se suit – gentiment, sans passion – jusqu'au bout, c'est grâce à George Clooney. De plus en plus sobre, sûr de son image et économe de ses effets, l’acteur est formidable dans ce rôle de père débordé, malheureux, lamentable parfois, mais toujours digne et sympathique. L’acteur s’impose vraiment comme le descendant (c'est le cas de le dire !) des Gary Cooper ou Cary Grant d’antan, transcendant sa séduction physique par une humanité incertaine et une constante autodérision. Les scènes en tête à tête avec sa femme inconsciente à l’hôpital, comptent parmi les plus belles qu'il ait jamais interprétées. À ses côtés, les enfants sont excellents et on retrouve avec plaisir de bons comédiens comme Judy Greer et Robert Forster en beau-père odieux. Beau Bridges apparaît brièvement en cousin chevelu et âpre au gain.

Alors, que penser de « THE DESCENDANTS » ? Plutôt du bien globalement, tout en se demandant la nécessité fondamentale de raconter une telle histoire. À réserver aux amateurs de chroniques familiales appréciant un langage plus littéraire que cinématographique.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 21:57

Une photo de Charley pour illustrer la mort du romancier Ray Bradbury à l’âge de 91 ans ? Eh oui… L’acteur a joué du Bradbury dans le texte dans une adaptation télé de « AINSI MOURUT RIABOUCHINSKA », une nouvelle du maître pour la série « ALFRED HITCHCOCK PRÉSENTE » en 1956. À ses côtés, le grand Claude Rains.

BRADBURY2

Sir Bradbury signa surtout pour la postérité « FARENHEIT 451 » ou « LES CHRONIQUES MARTIENNES ». Qu'il en soit remercié. R.I.P.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 16:03

Troisième et dernier épisode de la série « MAVERICK » réalisé par le légendaire Budd Boetticher, « ACCORDING TO HOYLE » est sans doute le plus faible et languissant. Ici, le ‘gambler’ Bret Maverick est pris pour cible par une arnaqueuse professionnelle qui le plume complètement, pour assouvir la vengeance d’un autre joueur jadis plumé par Bret. Pour se refaire, notre héros s’associe avec elle, faisant mine de croire à ses mensonges, et va démanteler la maison de jeu d’un caïd connu pour ses pratiques louches.

Le scénario est lent et confus, laissant paraître bien longuettes ces 49 minutes. James Garner semble s’amuser beaucoup dans ses scènes avec Diane Brewster qui campe une « belle du Sud » minaudante et tête-à-claques avec humour. Pour passer le temps, on peut se distraire avec la présence de vétérans du second rôle des fifties comme Leo Gordon, reprenant le personnage qu'il tenait dans le 1er épisode de la série ou Ted De Corsia dans un de ces rôles de crapules suantes et tordues qu'il affectionnait tant.

MAVERICK de corsia

Encore une fois, Boetticher fait proprement un travail routinier et anonyme, sans rien laisser filtrer de son talent personnel. Il remplit le plan de travail, fait son quota de plans et de séquences, en attendant de retrouver le grand écran où il est manifestement plus à sa place.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 08:44

Comédienne de ‘stand up’ au style agressif et volontiers vulgaire, Sandra Bernhard fait sensation dans « LA VALSE DES PANTINS » en chasseuse d’autographes gravement givrée.

Difficilement utilisable de par son physique singulier, elle refait une apparition en méchante dans « HUDSON HAWK, GENTLEMAN ET CAMBRIOLEUR » et dans son propre rôle dans le documentaire « AU LIT AVEC MADONNA ».

Elle est l’unique actrice de « WITHOUT YOU, I’M NOTHING » adapté d’un de ses spectacles et joue en vedette un professeur de golf dans « DALLAS DOLL ».

À la TV, on la voit en serveuse dans « ROSEANNE » et dans son propre rôle dans un « SOPRANO ». Elle apparaît en avocate agressive dans « ALLY McBEAL », joue une lesbienne dans la série « THE L WORD ».

Aujourd'hui, elle fête ses 57 ans. Happy birthday, Sandra.

BERNHARD

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 08:18

En une première saison de 6 épisodes et une seconde de seulement 4, la série BBC « LUTHER » s’efforce de mettre en place un univers policier cohérent, des protagonistes parfaitement typés, des conflits possibles, un style d’enquête qui ne doivent heureusement rien aux séries U.S. du moment.

La 1ère saison est la plus passionnante. Le héros-flic y est décrit dans toute la complexité de LUTHERses névroses : surdoué caractériel, violent et suicidaire (il démarre certaines journées par une petite partie de roulette russe !), ‘John Luther’ est un peu le successeur de ‘Frank Black’ dans la défunte série U.S. « MILLENIUM » qu'on regrette encore. Un homme hanté, attirant les psychopathes comme un aimant, un porte-poisse ingérable. Sa relation ambiguë avec une tueuse particulièrement givrée, qu'il n’a pas réussi à coincer, est au cœur de ces épisodes et en fait tout le sel.

La réalisation est en adéquation : cadrages bizarres qui isolent le personnage dans un environnement flou et imprécis, photo hyper-contrastée, changements brutaux de point-de-vue, etc. On comprend vite que « LUTHER » n’a rien d’un polar classique. D'ailleurs, on sent que ce n’est pas l’aspect policier qui a le plus passionné les auteurs : certains raisonnements du héros sont fumeux, les ellipses sont excessivement raides et la résolution de l’enquête est souvent bâclée. Mais l’intérêt ne se situe vraiment pas là. En fait, ce qui donne son âme à la série, c'est l’interprétation exceptionnelle d’Idris Elba, colosse imprévisible et tourmenté, constamment tenté par le Mal, un antihéros ‘borderline’ qui n’a rien de politiquement correct.

Les serial killers décrits dans les 10 épisodes sont souvent originaux et perturbants, comme ces jumeaux assassinant au hasard, sur un lancer de dés ou cette grosse femme dirigeant un empire pornographique.

Nous l’avons dit, la 1ère saison est la plus mémorable, car elle implique directement le flic et son entourage et touche à la pure tragédie. La seconde est légèrement banalisée et « pasteurisée » et l’écriture semble moins pointue. Cela reste de la grande télévision et la conclusion ouverte laisse sur la frustration de devoir attendre un certain temps (la suite n'est pas tournée alors que ces lignes sont écrites !) avant de voir la suite.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 16:18

MAVERICK steeleBudd Boetticher à l’époque de sa gloire westernienne, réalisa les trois premiers épisodes de la série TV « MAVERICK » à laquelle il donna son ton singulier et probablement aussi l’idée de distribuer James Garner dans le rôle-titre.

« POINT BLANK » est le second de ces films de 48 minutes et même s’il est difficile d’y déceler la griffe du réalisateur, on reconnaît immédiatement sa « signature » par la présence en ‘guest’ principale de la plantureuse blonde Karen Steele, sa compagne à la ville, qu'il dirigea dans plusieurs longs-métrages, dont le chef-d’œuvre « LA CHEVAUCHÉE DE LA VENGEANCE ».

Maverick débarque dans un trou perdu et se fait enrôler par le patron du saloon local pour surveiller les jeux de poker. Repéré par la serveuse – Karen, bien sûr – notre héros va se retrouver le jouet d’une machination ourdie par l’amant de celle-ci, le jeune banquier Mike Connors. Ce dernier compte voler 100.000 $ à la banque de son oncle, abattre Maverick d’une balle en pleine face et laisser croire qu'il s’agit de son propre cadavre. Heureusement, la blonde aura entretemps succombé au charme du ‘gambler’, ce qui n’empêchera d'ailleurs pas celui-ci de la balancer au shérif !

MAVERICK steele (1)

Gentiment mené, « POINT BLANK » affine surtout la personnalité de son antihéros : un grenouilleur affable mais pas naïf, qui songe principalement à sauver sa peau et à gagner quelques dollars au passage. Garner encore tout jeune, était déjà passé maître dans l’art de jouer les voyous pragmatiques et égoïstes, sans jamais les rendre antipathiques. Un exploit. Quant à Miss Steele, elle porte comme toujours des robes à la coupe très… avantageuse.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 08:39

Stefania Sandrelli, c'est l’Actrice italienne dans toute sa splendeur. Moins spectaculaire que Sophia Loren, moins caricaturale que Lollobrigida, moins iconique qu’Anna Magnani, elle traverse le cinéma italien et européen depuis des décennies et a déjà tourné plus de 120 films, sans montrer de signe de fatigue.

Elle tourne avec Melville et Bertolucci, connaît de belles années avec « NOUS NOUS SOMMES TANT AIMÉS » et « POLICE PYTHON 357 », elle fait partie du monument controversé « 1900 », fait scandale à l’âge de 37 ans dans « LA CLEF » en affichant une nudité décomplexée et épanouie. Sa filmo ne cesse de s’enrichir depuis, même si elle se confine souvent à ses frontières.

Aujourd'hui, elle fête ses 66 ans. Happy birthday, Stefania.

SANDRELLI 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 17:59

JEREMIAH J« JEREMIAH JOHNSON » apparaît comme le produit presque contre-nature de deux auteurs diamétralement opposés : le scénariste John Milius, avec son approche « sauvage » et légendaire et le réalisateur Sydney Pollack qui donne à son film un rythme de chronique contemplative et plus terre-à-terre. Au lieu de déséquilibrer le résultat, ce double regard lui donne une profondeur et une émotion inespérées, uniques. 

L’histoire de Johnson, un ancien soldat – un déserteur, peut-être ? – qui s’exile dans les Rocheuses, pour oublier les hommes et leur folie, est extrêmement linéaire. On le voit d’abord en « bleu » inexpérimenté, accumulant les échecs comme la pathétique pièce rapportée qu'il est. On suit son apprentissage à la dure, on le voit se métamorphoser en un de ces ‘mountain men’ barbus, couverts de peaux de bêtes, puis aller encore au-delà et devenir un mythe vivant, en déclarant sa guerre seul contre les indiens Crows qui ont massacré sa famille recomposée.

Ponctuée par une triste ballade chantée par Tim McIntire, cette fable est le portrait d’un homme et son impossible retour à la Nature. Parce qu'il n’est pas vraiment un solitaire, JEREMIAH J (1)parce qu'il est capable de compassion et de générosité, Johnson ne pourra jamais être un vrai trappeur, ces créatures à moitié démentes qui errent toute leur vie dans des paysages désolés, en attendant la flèche fatale ou le grizzly plus malin qu’eux. Il est condamné à assumer son rôle de légende vivante dans lequel les évènements l’ont poussé. Loin d’être mièvres, les séquences de bonheur, avec la squaw et le jeune garçon muet, sont l’image presque fantasmée d’un paradis trop fragile pour survivre aux rigueurs du réel.

Robert Redford trouve un personnage en parfaite adéquation avec ce qu'il représente. Taiseux, mystérieux, assez opaque, il gère magnifiquement l’évolution de son rôle, probablement son plus emblématique. Tous les seconds rôles sont parfaits, littéralement fondus à la montagne.

Des années après sa réalisation, « JEREMIAH JOHNSON » a gardé l’essentiel de son pouvoir de fascination. Et si certaines coquetteries de mise en scène comme quelques coups de zoom malencontreux ou des fondus-enchaînés démodés, le datent de temps en temps, il demeure un des plus beaux accomplissements du tandem Pollack-Redford et le regard qu'il porte sur les Indiens est honnête sans jamais être angélique. Juste respectueux. C'est en brisant cet équilibre, en violant un territoire sacré des Crows, que Johnson sera éjecté de son rugueux Éden.

Toute fable a sa morale. Même cruelle…

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 09:53

Bruce Dern a tout fait. Figurant chez Hitchcock ou Aldrich, ‘bad guy’ de toutes les séries TV western des années 60, ‘biker’ pour Roger Corman, il finit même par descendre John Wayne dans « LES COWBOYS ».

Après un semi-vedettariat à la fin des seventies, il retombe dans les seconds rôles, la plupart du temps des psychopathes en perpétuelle crise aiguë. On aurait bien aimé le voir jouer un gentil bibliothécaire timide et vieux garçon, de temps en temps !

Aujourd'hui, il fête ses 76 ans et n’a jamais autant tourné. Happy birthday, Bruce. 

DERN

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 08:39

Ainsi donc, quelqu’un aurait enfin découvert la recette magique pour faire de bons films de superhéros ? Quelqu’un aurait enfin compris qu'il ne suffit pas d’enchaîner les explosions et les F/X les plus sophistiqués pour passionner et distraire le public ? Alors que l’exhumation de CAPT AMERICA« CAPTAIN AMERICA », le héros costumé – ridiculement costumé, devrait-on ajouter ! – créé pendant la WW2 pour remonter le moral des troupes, laissait craindre le pire, c'est une des plus franches réussites de la Marvel.

Pourquoi ? Parce que le scénario a été travaillé. Sans être du Shakespeare, il y a là-dedans le thème universel de la revanche du faible, du chétif, qui par ses seules qualités morales, va devenir un surhomme. Le fantasme ultime du ‘geek’ ! Et on sent un vrai boulot sur le dialogue : le film est truffé de répliques drôles et spirituelles, toujours à-propos. On n’en demandait pas beaucoup plus.

Les auteurs ont su contourner – et avec quelle finesse ! – le ridicule du costume « bannière étoilée » de leur héros, en l’assumant pleinement. La séquence où le ‘captain’ est utilisé comme homme-sandwich par un gouverneur ambitieux est un modèle de second degré et de réflexion sur le matériau. On ne peut pas contourner le kitsch ? Embrassons-le ! À peine pourra-t-on déplorer, mais ça devient une habitude, la durée inutilement excessive de tout cela. Les batailles sont trop longues, trop répétitives et on aurait été parfaitement heureux avec vingt minutes de moins. Là, le pudding est un peu lourd à digérer sur la fin.

Les acteurs sont impeccables, avec une mention au vieux Tommy Lee Jones qui s’en paie une bonne tranche dans un rôle de colonel à la Lee Marvin et Toby Jones en savant pleutre, un personnage qu’aurait certainement joué Peter Lorre dans les années 40.

Est-ce l’ambiance de guerre rétro ? La présence de nazis et d’objets magiques à la puissance dévastatrice ? Mais on retrouve l’univers des meilleurs Indiana Jones et on s’y sent très bien.

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