Difficile de croire que « le Sundance Kid » a aujourd'hui 73 ans. Que cette parfaite image de l'homme américain, du WASP blond et radieux, se soit finalement fanée. Pourtant durant toute sa carrière, Robert Redford a tout fait pour fissurer ce cliché créé par son physique, même si paradoxalement, il n’a jamais rien fait pour altérer son apparence, atténuer l’impact de sa blondeur rayonnante, et de son sourire pour pub dentifrice.
En 1981, Redford a parcouru ce qu'il restait du vieil Ouest légendaire, pour signer le livre « THE OUTLAW TRAIL : A JOURNEY THROUGH TIME », qui traduisait son profond attachement aux racines de l’Amérique traditionnelle, ainsi qu’au western.
L’acteur n’as pas tourné énormément à l’intérieur même du genre, mais fit sa première apparition dans la série « THE DEPUTY », et joua un forçat dans « LE VIRGINIEN » (photo). Il était peu connu, quand Paul Newman l’accepta comme co-vedette dans « BUTCH CASSIDY & LE KID », qui fit de Redford une star du jour au lendemain. Dans le rôle du pistolero moustachu, taciturne et bourru, il fit forte impression, et son tandem avec Newman entra directement dans l’Histoire. Tourné avant, mais sorti quelques mois après, « WILLIE BOY » lui offre le rôle plus complexe du shérif antipathique et ambitieux, à la poursuite d’un Indien fugitif. Pour la première fois, Redford assume les paradoxes de sa personnalité, et se montre remarquable.
Avec son réalisateur de prédilection, Sydney Pollack, Redford tient le rôle-titre de « JEREMIAH JOHNSON », où il est un jeune citadin, qui devient trappeur, et se confronte aux Indiens et à la nature sauvage. Un film magnifique, tenu à bout de bras par un comédien impliqué et littéralement fondu dans son personnage.
« LE COWBOY ÉLECTRIQUE » du même Pollack, offre à Redford un rôle d’ex-champion de rodéo lessivé, perdu dans le monde moderne. Devenu réalisateur, l’acteur s’octroie le rôle principal de « L'HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES CHEVAUX », n’évitant pas toujours le ridicule d’une imagerie naïve, le montrant cheveux au vent, sourire étincelant, dans de glorieux ralentis d’un autre âge.
Comme avant lui, son ami et aîné Paul Newman, Robert Redford entame sa cinquième décennie dans le monde du cinéma, tournant de temps à autres des œuvres intelligentes, réalisant régulièrement des films toujours intéressants, même s’ils sont plus ou moins emballants (le dernier « LIONS ET AGNEAUX » n’est certes pas ce qu'il a fait de mieux), mais le « kid » est toujours là, et bien là. Il dirige toujours son fameux festival de Sundance, et si la caméra ne s'approche pas de trop près, on pourrait presque croire qu'il n’a pas changé…