Le producteur-auteur-réalisateur-monteur de « RED HILL » aime le western et il apprécie également le premier « RAMBO ». Ce qui inciterait donc « WWW » à l’indulgence d’emblée. Donc pour son film, il importe dans l’Australie d’aujourd'hui l’imagerie du Far-West de celluloïd, concocte une histoire de vengeance de derrière les fagots avec ligne de chemin de fer, ‘natives’ spoliés, flash-backs dramatiques, shérif pourri, etc., développe le dernier tiers du film de Ted Kotcheff en un long-métrage, pour signer une œuvre bâtarde mais efficace, menée avec sûreté.
À peine pourra-t-on déplorer que, pris dans son enthousiasme westernien, l'homme aille parfois trop loin dans le clin d’œil complice et cinéphilique. Les plans du vengeur en cache-poussière et à cheval, les morceaux musicaux à la Morricone, les plans trop ostensiblement iconiques (la silhouette du shérif se découpant sur un mur de flammes) ont pour effet de dédramatiser le suspense et surtout de le décrédibiliser. Dommage…
Malgré cela, « RED HILL » se laisse regarder avec grand plaisir. Les extérieurs de montagnes et de déserts sont bien exploités, les personnages dessinés avec un grand sens du détail marquant, jusqu'aux plus secondaires et le jeune héros est naïf et attachant. Quant au vengeur au visage brûlé, il a tout du croque-mitaine de ‘slasher’, à part – et c'est ce qui fait tout le prix du scénario – qu'il n’est finalement pas plus nuisible que ceux qu'il assassine systématiquement au fusil à pompe.
Un film un peu sorti de nulle part, ce qui convient parfaitement à son ambition de marcher dans les traces de « L'HOMME DES HAUTES PLAINES » ou « LES COLLINES DE LA TERREUR ».