« THE LES RAND STORY » commence par une brève séquence, montrant un géant mal rasé (Sterling Hayden), relâché du pénitencier à la fin de sa peine de sept ans. Il retourne dans sa ville natale, la vengeance au cœur.
C'est dans cette même ville que s’est rendu Robert Horton, le guide de la série « LA GRANDE CARAVANE », à la recherche d’un docteur pour soigner le cuistot du convoi, gravement blessé. Quand Les Rand arrive en ville, nous apprenons qu'il est justement venu tuer le docteur, qui se trouve être son propre père. Il l’accuse d’avoir tué sa femme – une squaw – à l’accouchement, parce qu'il était ivre-mort. Mais la vérité est beaucoup plus compliquée, et implique tous les habitants, une bande de racistes avaricieux et haineux.
Le problème de ce genre de scénario, c'est qu’on a constamment l’impression que ce qu'il y a de plus intéressant dans l’histoire, s’est déroulé sept ans plus tôt. Le présent huis clos n’est qu’un banal règlement de comptes. Le manque de moyens se fait ressentir par la misère de la figuration (six villageois en tout et pour tout !), mais le film vaut tout de même le coup d’œil pour le formidable Hayden, en colosse fissuré, hirsute, chiffonné, qui traîne sa carcasse tourmentée, contenant mal des émotions trop violentes. Parmi les seconds rôles, on reconnaît le visage familier de John Dierkes, et Ward Bond n’apparaît qu’au début et à la fin de l’épisode.
Le film fut signé par Robert Florey, un Français exilé à Hollywood, qui tourna essentiellement des séries B et finit sa carrière à la TV.