Sam Elliott et son épouse Katharine Ross, ont tourné sept films ensemble, dont cinq westerns. La personnalité rugueuse de Monsieur, alliée à sa voix caverneuse, et sa généreuse pilosité, contrastait idéalement avec la douceur de Madame, ses traits délicats et sa silhouette gracile.
En 1978, alors que le cinéma cherchait encore à capitaliser sur le succès de « L’EXORCISTE », ils sont partis pour l’Angleterre, tourner « PSYCHOSE PHASE 3 » (fabuleux titre français, qui n’a rien à voir avec rien !), sous la direction d’un bon réalisateur, Richard Marquand, qui signera « LE RETOUR DU JEDI », et l’excellent thriller « À DOUBLE TRANCHANT ».
Hélas, le scénario ne laissait guère de chance à quiconque de briller. C'est une sorte de « DIX PETITS NÈGRES », mâtiné de démonologie, tourné en huis clos dans une magnifique demeure, dans laquelle quelques cabots brittons comme Charles Gray ou Hildegard Neil et même le chanteur Roger Daltrey, sont venus payer leurs impôts. On peut au début, se laisser prendre par la claustrophobie de l’ambiance, surtout lors du passage où le couple vole une Rolls pour s’enfuir, et que toutes les routes qu'ils empruntent, les ramènent systématiquement à la maison maudite. Une vraie logique de cauchemar, assez stressante.
Pour le reste, on suit passivement une succession de meurtres méthodiques et peu imaginatifs, en attendant la résolution finale d’une énigme qui… ne vient jamais. Le méchant disciple de Satan moribond, se devait de tuer tout le monde, sauf son héritière. Voilà tout !
Sam Elliott, qui paraît déguisé sans son stetson et ses colts, fait ce qu'il peut d’un rôle inepte de « fiancé » bougon, et le seul vrai point positif du film, c'est encore le plaisir de revoir Katharine Ross, la « Sundance woman », plus ravissante que jamais, et qui a bien du mérite d’avoir gardé son sérieux, pendant quelques séquences impossibles à jouer.
« PSYCHOSE PHASE 3 » est une série B de son époque, mais vu le talent des artistes impliqués, on eût aimé qu'ils se rencontrent en meilleure occasion.