Superbe comédienne d’origine italienne comme son pseudonyme ne l’indique pas, Anne Bancroft débute par des rôles stéréotypés dans de grosses productions de studio : on l’aperçoit en prostituée dans « LES GLADIATEURS » en chanteuse dans « TROUBLEZ-MOI, CE SOIR » ou en acrobate (et vraie coupable !) dans « GORILLA AT LARGE », elle joue la comtesse dans « LE TRÉSOR DU GUATEMALA », la veuve Apache de « L’HOMME DE SAN CARLOS », celle très courtisée dans « LE RAID », la pionnière tiraillée entre deux hommes de « LA CHARGE DES TUNIQUES BLEUES », le ‘top model’ menacé dans « NIGHTFALL ».
Elle sort de l’ornière en jouant le médecin qui se sacrifie dans « FRONTIÈRE CHINOISE » où elle donne une image de femme indépendante, étonnamment moderne. Anne Bancroft frappe fort avec son rôle de rééducatrice opiniâtre dans « MIRACLE EN ALABAMA » et entre dans l’Histoire en jouant la mythique Mrs. Robinson, immortalisée par la chanson de Simon & Garfunkel, bourgeoise désœuvrée qui couche avec le boy friend de sa fille. Elle a acquis depuis un statut de « grande dame » amplement mérité et enchaîne les tours de force avec un talent et une sobriété admirables.
Elle est extraordinaire en « pondeuse » obsessionnelle dans « LE MANGEUR DE CITROUILLES », joue la mère de Churchill dans « LES GRIFFES DU LION », la comtesse dans « L’ODYSSÉE DU HINDENBURG », l’avocate lucide de « VIOL ET CHÂTIMENT », la danseuse vieillissante dans « LE TOURNANT DE LA VIE », la femme de Jack Lemmon dans « LE PRISONNIER DE LA SECONDE AVENUE », l’actrice mondaine qui s’entiche de Merrick dans « ELEPHANT MAN », l’incorrigible new-yorkaise rebelle de « À LA RECHERCHE DE GARBO » où elle a un monologue final qui devrait être montré en exemple dans les cours de comédie. Elle est la mère supérieure de « AGNÈS DE DIEU », l’écrivain amoureuse de Londres dans « 84, CHARING CROSS ROAD », la maman dominatrice de « PERSONNE N’EST PARFAIT », la mère ivrogne de Nicole Kidman dans « MALICE », celle qui ne peut empêcher le suicide de sa fille dans « ‘NIGHT MOTHER ».
Dans « NOM DE CODE : NINA » elle apprend à la tueuse à se comporter en femme du monde, elle est la mère agonisante de Nicolas Cage dans « LUNE DE MIEL À LAS VEGAS », la directrice d’HP dans « MR. JONES », la tante ronchon dans « LE PATCHWORK DE LA VIE » et elle retrouve son rôle favori de mère envahissante dans « WEEK-END EN FAMILLE ». Elle cabotine copieusement en hippie conduisant un camion dans le désolant « SUNCHASERS », mais se montre excellente en sénateur dans « G.I. JANE / À ARMES ÉGALES ». Elle (sur)joue une riche excentrique à moitié folle dans « DE GRANDES ESPÉRANCES », une mondaine vivant à Florence dans « IL SUFFIT D’UNE NUIT », la mère autoritaire du rabbin Ben Stiller dans « AU NOM D’ANNA », une arnaqueuse particulièrement retorse dans « BEAUTÉS EMPOISONNÉES ».
Anne Bancroft apparaît non mentionnée au générique en Gitane chevrotante dans « DRACULA, MORT ET HEUREUX DE L’ÊTRE » réalisé par son époux Mel Brooks. Elle était déjà apparue en ‘guest’ dans « LA DERNIÈRE FOLIE DE MEL BROOKS » dans un numéro de danse et à ses côtés dans le remake de « TO BE OR NOT TO BE ».
À noter qu’elle réalise « FATSO » dans lequel elle tient également un rôle et prête sa voix à la reine des fourmis dans le dessin animé « FOURMIZ ».
À la TV, Anne Bancroft est Marie-Madeleine dans « JÉSUS DE NAZARETH », la maman du héros de « MARCO POLO » et encore une comtesse dans « THE ROMAN SPRING OF MRS. STONE ».