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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 16:53

Dans sa vénérable « bible » sur le western italien, Jean-François Giré se montre extrêmement élogieux à l’égard de ce « GRAND DUEL » italo-franco-allemand, réalisé par un ancien assistant de Sergio Leone. Force nous est d’avouer que nous n’avons probablement pas vu le même film…

Tourné dans des décors absolument hideux de carrières de craie, des villages branlants, sur un scénario proche du « whodunit », « LE GRAND DUEL » est d’une laideur constante, jusque dans ses flash-backs étalonnés en vert fluo, et sa photo terne. Ne parlons même pas des seconds rôles multinationaux, tous plus anachroniques les uns que les autres, à commencer par le jeune premier, avec sa tête de Bee-Gees, et des « tronches » de série noire hexagonale comme Marc Mazza, l'Allemand Horst Franck ou Jess Hahn.

Si on peut (éventuellement) jeter un rapide coup d’œil à ce film, ce sera évidemment pour Lee Van Cleef, dans son dernier rôle « d’homme en noir », descendant direct du colonel Mortimer de « …ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS » (son entrée en scène est d'ailleurs filmée à peu près de la même façon). Il joue un ex-shérif mystérieux, aux motivations obscures jusqu'à la dernière minute. Enfin… Si on n’a pas deviné avant quel a été son rôle exact dans les flash-backs. Ce n'est pas sorcier !

Giancarlo Santi filme de façon révérencieuse les yeux plissés de sa star, multiplie les gros-plans de sa main droite au majeur mutilé (photo à gauche), et lui redonne même sa bonne vieille pipe, sans laquelle Van Cleef ne serait pas tout à fait lui-même. Notons aussi que la musique très envahissante de Luis Bacalov a de forts accents morriconiens, qui font parfois paraîtres les scènes plus dramatiques qu'elles ne sont réellement.

Un « GRAND DUEL » à réserver à l’inconditionnel très indulgent de western « all’Italiana », et de Lee Van Cleef en particulier. Mais c'est tout…

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 17:39

« ALDER GULCH » est un épisode de « TALES OF WELLS FARGO » relatant les attaques de diligence par des bandes organisées, et les citoyens s’organisant en groupes de « vigilantes » armés.

Notre valeureux héros, Dale Robertson parvient à s’infiltrer parmi les voleurs, afin de déjouer leurs plans.

L’épisode est tout ce qu'il y a d’anodin, et ne présente d’intérêt aujourd'hui que par la présence de Lee Van Cleef, dans le rôle – évidemment ! – d’un des braqueurs joliment nommé "Cherokee Bob". C'est un personnage secondaire, qui ne bénéficie pas même d’un gros-plan, et qui se fait assommer comme un malpropre bien avant la fin. Un de ses collègues est campé par John Doucette, dans un rôle de brute épaisse à la Ernest Borgnine, et on aperçoit également le vétéran Morris Ankrum.

Un petit film d’action de 26 minutes, avec des chevauchées et fusillades, qui fait penser aux vieux serials des années 40 par sa facture et son scénario.

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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 19:02

Tourné en Espagne, « EL CONDOR » comprend des noms fort sympathiques à son générique : Larry Cohen au scénario, André de Toth à la production, Maurice Jarre à la musique… Évidemment, John Guillermin à la mise en scène, cela peut doucher l’enthousiasme. Pourtant, le film est correctement réalisé et les extérieurs sont parfaitement exploités.

« EL CONDOR » est un énième pompage de « VERA CRUZ », avec deux crapules associées, de l’or inaccessible, une belle traîtresse, un officier arrogant, etc. Mais le cirque dure ici trop longtemps, le ton change constamment entre la comédie débridée et le western « all’italiana », jusqu'à décourager les plus indulgents.

L’ex-footballeur Jim Brown qu’on tentait curieusement de lancer alors comme une star du western après « RIO CONCHOS » et « 100 FUSILS », campe à nouveau un héros sans charme, ni réelle qualité. Froid, hautain, cassant, il ne parvient jamais à se rendre sympathique ou attachant et se fait bouffer tout cru par Lee Van Cleef qui est par contre la vraie bonne surprise du film. Très très  loin de son emploi en Italie, l’acteur étonne de bout en bout : volubile, planche pourrie, pas bien malin, son Jarroo endosse le rôle du Paillasse et Van Cleef n’hésite jamais à en faire des tonnes à l'instar de son collègue Eli Wallach, sans déraper dans le n'importe quoi. Il a même une scène avec un gamin mexicain que sa propre mère traite de bâtard, qui se révèle plutôt émouvante, même si elle ne sert strictement à rien dans le déroulement du récit.

C'est la preuve flagrante que Van Cleef aurait parfaitement pu – en faisant d’autres choix après le succès des Sergio Leone – devenir un comédien de premier plan au registre bien plus étendu qu’on aurait imaginé.

Aux côtés du tandem, Marianna Hill incarne une perverse sado-maso des plus étranges et sa scène de strip-tease à la fenêtre pour distraire les sentinelles, est bien rafraîchissante après tous ses gros-plans de visages crasseux et en sueur. Le vétéran Elisha Cook, Jr. apparaît au début du film en forçat trop bavard et Patrick O'Neal est un pâle méchant.

Au bout du compte, « EL CONDOR » n’est pas aussi raté que sa réputation le laisserait supposer et avec un vrai « leading man » aurait probablement pu s’inscrire dans la lignée de films comme « SIERRA TORRIDE » auquel il fait parfois penser. Notons que les cascades à cheval, pour efficaces qu'elles soient, n’ont certainement pas bénéficié de la présence de la SPA sur le tournage, tant elles sont brutales.

ELCONDOR2

 

À NOTER : le film est sorti récemment aux U.S.A. dans la collection « WARNER ARCHIVES », ce qui signifie qu'il ne sera jamais édité normalement. Reste à espérer une sortie en zone 2…

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 10:13

L’épisode 6 de la 2ème saison de « AU NOM DE LA LOI », intitulé « L’OTAGE », réalisé en 1959 par Don McDougall, est un des plus intéressants de toute la série, par la thématique qu'il développe d’abord, et ensuite par la présence rétrospectivement emblématique de Lee Van Cleef.

Randall livre un tueur nommé Jumbo Kane à la justice, mais celui-ci tire sur le shérif et le prend en otage. L'homme de loi blessé, Kane réclame un autre otage « plus frais », et le juge de la ville, sous la menace de son arme, oblige Randall à pénétrer dans la prison assiégée, où il s'aperçoit que le shérif est déjà mort.

Kane comprend bientôt que Randall n’est pas un otage très rassurant, puisque les habitants n’hésiteront pas à le sacrifier, pour se débarrasser du tueur.

« L’OTAGE » est passionnant, parce que sa courte durée (26 minutes) oblige le scénario à aller droit au but, et directement dans le vif du sujet. Et ce sujet, quel est-il ? Le mépris qu’ont les honnêtes gens, pour les chasseurs de primes, ces charognards qui gagnent 1000 dollars par capture, quand un shérif ne touche qu’une paie de 40 dollars, pour le même job. La fille du shérif n’hésite pas à cracher son mépris au visage de Randall, dès son arrivée en ville.

Ce qui accroche dans cet épisode, au-delà de son aspect fauché, de ses décors minimalistes, proches de la maison de poupée, c'est qu’au fond, un meurtrier comme Kane, est plus estimable que les « honnêtes gens » qu'il défie, une bande de pleutres, prêts à toutes les trahisons et coups bas, pour préserver leur sécurité. Kane lui, est courageux, plein de ressources, et prêt à défendre sa peau comme il peut. Son face à face avec Randall est d'ailleurs intéressant : deux individus semblables, opposés, mais qui ne se haïssent pas. Deux « pros » du revolver, à la merci d’une bande de « chacals » sans code d’honneur.

Le fait que Lee Van Cleef se soit fait connaître six ans plus tard, par ses rôles de chasseurs de primes en Italie, ajoute une certaine ironie au film.

La fin est amère : le juge offre l’étoile de shérif à McQueen, qu'il était pourtant prêt à laisser mourir quelques minutes plus tôt. McQueen l’arrache, et la jette parterre, comme Gary Cooper dans « LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS », avant de s'éloigner, de dos, solitaire et désabusé par ses frères humains.

« L’OTAGE » est un vrai petit western à part entière, dont le sujet aurait tout à fait pu donner lieu à un long métrage.

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 16:43

Pour régler une bonne fois pour toutes une question grave (je pèse mes mots), qui taraude le cinéphile depuis près de 40 ans, soyons clairs : la trilogie des "SABATA" est maintenant disponible en DVD partout dans le monde. C'est une bonne chose. Mais cette trilogie n'en est pas une, c'est un dyptique auquel on a accolé un parasite fallacieux, un imposteur.
Si "SABATA" et "LE RETOUR DE SABATA", interprétés par Lee Van Cleef (d'abord sans, puis avec moumoute) méritent l'appellation contrôlée, "ADIOS SABATA" est un intrus.
Le titre original en est "INDIO BLACK", qui est en fait le nom du personnage principal joué par Yul Brynner dans sa tenue des "7 MERCENAIRES" avec quelques franges en plus.

Constatant probablement que Sabata était lui aussi vêtu de noir, les distributeurs U.S. et européens ont fait doubler tous les dialogues et remplacer "Indio Black" par "Sabata" ! Aussi simple que ça et "ADIOS SABATA" était né. Ce qui n'en fait pas un meilleur film, soit dit en passant. Mais pour être tout à fait honnête, les deux autres ne sont pas bien exaltants non plus ! Et même s'il porte la même tenue, manie des armes aussi sophistiquées que pour son rôle du colonel Mortimer dans "...ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS", il manquait à Van Cleef l'essentiel : Sergio Leone à la caméra.

A NOTER : Si Brynner ne reprit donc pas réellement un rôle créé par Van Cleef, celui-ci reprit bel et bien un rôle créé par Brynner, dans l'ultime avatar des "7 MERCENAIRES" : "LA CHEVAUCHEE DES 7 MERCENAIRES", où il campait un Chris Adams devenu shérif, et bientôt veuf.

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 14:36

Sorti des limbes du passé par la grâce d'une édition DVD inespérée, "BARQUERO" est à la fois excessivement décevant et tout à fait jouissif. Décevant, parce que le scénario est inepte, mal construit et que l'action s'arrête au bout de quelques minutes pour ne reprendre qu'à la toute fin, un peu à la manière de "JOE KIDD". Jouissif, parce que ce n'est pas tous les jours que deux "tronches" comme Lee Van Cleef et Warren Oates, anciens stakhanovistes des seconds rôles, se partagent la vedette.
Récemment promu tête d'affiche par le succès de "LA HORDE SAUVAGE", Oates est tout simplement prodigieux dans le rôle de Jake Remy le hors-la-loi aux neurones bouffés par la marijuana, qui finit par vider son chargeur sur la rivière qui contrarie ses plans ("I killed the river"). La lippe molle, l'oeil fou, portant un chapeau à pièces d'argent, Oates en totale liberté compose un personnage hors du commun et parvient à éclipser son partenaire, moins gâté. Lee Van Cleef malgré sa première place au générique et un rôle de "héros", ne survit pas à l'ouragan Oates et fait ce qu'il peut d'un personnage de passeur mal défini, pas vraiment attachant. C'est sauf erreur, la première fois qu'une femme s'offre à un héros de western pour qu'il sauve son mari et que celui-ci... accepte et consomme ! Reste le physique athlétique de Van Cleef, mis en valeur dans chaque scène, sa "gueule" burinée et son oeil perçant, inimitables, irremplaçables. Sa maîtresse mexicaine est jouée par Marie Gomez, la plantureuse bombe des "PROFESSIONNELS", celle qui "ne dit jamais non".

"BARQUERO" est donc un film réservé à l'afficionado nostalgique et plutôt indulgent, car il a tout pour plaire, sauf un scénario. Et le duel final, expédié en dix secondes, laisse totalement sur sa faim. Tout ça pour ça ?

A NOTER : l'affiche américaine (ci-dessus) est une photo de Warren Oates, que l'on reconnaît à son chapeau, sur laquelle on a collé la tête de Lee Van Cleef. Bizarre...

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