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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 09:43

Son image est tellement associée au western, que l’avoir vu en costume-cravate dans des polars comme « UN SILENCIEUX AU BOUT DU CANON » ou « BRANNIGAN », était presque choquant.

John Wayne était plus qu’une star, plus qu’une icône, il représentait une Amérique rêvée, fabriquée de toutes pièces, façonnée par des auteurs comme John Ford ou Howard Hawks, qui avaient trouvé dans cette grande carcasse inoxydable, un symbole idéal, un héros synthétique.

John Wayne a commencé figurant, végété dans des serials fauchés, avant que Ford ne se charge de faire de lui une star. Avec sa démarche particulière, sa diction lente, au rythme qui n’appartenait qu’à lui, sa voix encrassée de tabac et de whisky, « Duke » Wayne a incarné les cowboys, les shérifs, les officiers de cavalerie, les ranchers, pendant un demi-siècle, a su faire de son combat contre le cancer une cause nationale, et a même survécu à son « côté obscur » (sa sympathie affichée pour la commission McCarthy, ses positions sur le Vietnam).

Très tôt, en jouant des personnages beaucoup plus âgés que lui dans « LA CHARGE HÉROÏQUE » ou « LA RIVIÈRE ROUGE », Wayne a démontré qu'il était un véritable acteur, et pas uniquement un garçon-vacher photogénique. S’il se contentait souvent de resservir ses vieux tics de vétéran de la pellicule, Wayne pouvait se montrer inspiré par un personnage, et signer des compositions admirables : Ethan Edwards, l’ex-officier raciste, traquant les Indiens qui ont massacré sa famille, demeure probablement son meilleur rôle, et l’acteur s’y montre d’une profondeur et d’une honnêteté impressionnantes, allant jusqu'à se rendre effrayant.

En 1960, il réalise lui-même « ALAMO », œuvre imparfaite mais monumentale, qui le met sur la paille, et l’oblige à revoir ses ambitions artistiques à la baisse.

Lors de la dernière partie de sa carrière, John Wayne va donc se contenter de capitaliser sur son image, tournant à la chaîne des westerns écrits et conçus pour et autour de lui, et dirigés par de dociles « yes men ». C'est à peine s’il change de vêtements d’un film à l’autre. Ventru, le cuir tanné, il finit par obtenir l’Oscar pour son rôle de marshal borgne dans « 100 $ POUR UN SHÉRIF ».

Esseulé dans un cinéma qui a évolué sans lui, privé de ses mentors, Wayne achève pourtant brillamment sa longue carrière avec « LE DERNIER DES GÉANTS », dans lequel il joue un vieux pistolero rongé par le cancer. Ce même mal qui l’emportera quelques mois plus tard.

Au début de ce film, le passé du personnage est résumé par des extraits d’anciens films de Wayne, finissant de prouver que la légende, la réalité, le mythe, étaient si étroitement mêlés, le concernant, que son parcours ressemblait à un seul et long film.

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commentaires

H
Il faut que ce blog ne cesse jamais, tel le cow-boy solitaire filant vers le soleil couchant ...
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C
<br /> Pour le dépaysement:<br /> Brannigan sur RTL 9 le 26 janvier<br /> <br /> <br />
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L
Je découvre ce site absolument extraordinaire, dense et passionnant. Je sens que je vais y passer un moment pour en découvrir les richesses et les pépites cachées. Et je vois un article sur le grand John Wayne, que j'adore !
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F
<br /> Merci pour les compliments, c'est encourageant.<br /> Et n'hésitez pas à réagir sur les articles qui vous interpellent. A bientôt.<br /> <br /> <br />

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