La série TV « KOJAK » où il campait un flic new-yorkais sardonique (« Who loves ya, baby ? ») fait d’Aristoteles ‘Telly’ Savalas, une vedette médiatique dans les seventies et même un crooner, lui qui fut un des bad guys les plus irrécupérables de sa génération. Avec son crâne chauve, son nez busqué et son regard sardonique, Savalas après une carrière de speaker radio, se fait remarquer en inspecteur dans « MAD DOG COLL » et en flic adjoint du procureur dans « LE TEMPS DU CHÂTIMENT ». Au côté du même Burt Lancaster, Savalas est inoubliable en forçat rendu fou par l’internement à vie dans « LE PRISONNIER D’ALCATRAZ » qui lui vaut une nomination à l’Oscar du second rôle. Il le retrouvera encore des années plus tard dans « LES CHASSEURS DE SCALPS » où il joue le chef des comancheros avec une verve inouïe.
On revoit Savalas en privé dans « LES NERFS À VIF », en gangster dans « LES PIEDS DANS LE PLAT », en Ponce-Pilate dans « LA PLUS GRANDE HISTOIRE JAMAIS CONTÉE » pour lequel il rase définitivement son crâne, en sergent spécialisé dans le marché noir dans « LA BATAILLE DES ARDENNES », en légionnaire sadique dans « BEAU GESTE ». Il fait sensation en violeur bigot dans « 12 SALOPARDS », s’impose en sergent gueulard dans « DE L’OR POUR LES BRAVES » où il vole la vedette à Clint Eastwood, en Blofeld détestable dans « AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTÉ » où il abat (c’est tout à fait impardonnable !) Diana Rigg juste après ses noces avec 007.
Telly s’exile en Italie où il apparaît dans pléthore de séries B : « CITÉ DE LA VIOLENCE » en mafieux radoteur, « UNE RAISON POUR VIVRE, UNE RAISON POUR MOURIR » en colonel corrompu, « TERREUR DANS LE SHANGAÏ-EXPRESS » en bandit cosaque, « PANCHO VILLA » dans le rôle-titre et ne revint aux U.S.A. que pour tourner « THE MARCUS-NELSON MURDERS », téléfilm de prestige en deux parties, qui donna naissance à « KOJAK ».
Son succès télé n’a hélas, pas mené Savalas à de meilleures choses au cinéma : on le revoit en résistant grec dans « BONS BAISERS D’ATHÈNES », en pilote râleur d’un coucou dans « CAPRICORNE ONE », en méchant de service dans « LE DERNIER SECRET DU POSÉIDON ». Il joue les ‘guests’ dans « LES MUPPETS : ÇA, C’EST DU CINÉMA ! » et « CANNONBALL 2 ». On l’aperçoit brièvement dans le film français « LES PRÉDATEURS DE LA NUIT », en business man qui veut retrouver sa fille.
Telly Savalas réalise « BEYOND REASON » où il tient un rôle de psy.
À la TV, on le voit en gangster dans trois « INCORRUPTIBLES », en voleur dans « THE ALFRED HITCHCOCK HOUR », en officier grec dans « COMBAT ! », il a des problèmes avec une poupée coriace dans « LA 4ème DIMENSION », joue un père qui veut faire arrêter Kimble dans « LE FUGITIF », incarne les méchants suaves dans « DES AGENTS TRÈS SPÉCIAUX » ou « SUR LA PISTE DU CRIME », un inspecteur annonçant nettement Kojak dans « MONGO’S BACK IN TOWN », un serial killer dans « VISIONS », un prêtre bizarre dans « THE CARTIER AFFAIR » et joue le colonel plus proche du rôle de Lee Marvin, que de celui qu’il tenait lui-même dans le film d’Aldrich, dans quelques sequels poussives des « 12 SALOPARDS ».