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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 11:46

TALL T (2)« L'HOMME DE L’ARIZONA » écrit par Burt Kennedy d'après un roman d'Elmore Leonard, démarre comme un banal western de série, avec le vieillissant Randolph Scott dans un personnage un peu gauche et ‘plouc’ à la Gary Cooper TALL T (1)et des seconds rôles cliché du genre comme le vieux muletier. Mais à l'arrivée au relais deTALL T2 diligence, le film décolle brusquement et se transforme en tragédie âpre et dépouillée, dans le cadre écrasant d'un désert de rocs stériles et arides. Comme si le réalisateur avait voulu appâter le public et le piéger insidieusement dans un film beaucoup moins ludique que ne le promettaient les premières minutes.

À l’instar de Lee Marvin dans « 7 HOMMES À ABATTRE », c'est le méchant, Richard Boone qui devient alors le cœur du film. ‘Méchant’ tout relatif d'ailleurs, puisqu'il épargne le héros TALL T (3)sans raison particulière, méprise visiblement la sauvagerie de ses acolytes et se montre même attentionné avec son otage. L'élégance rugueuse de l'acteur, sa façon de rire, sa voix cultivée, en font un personnage inattendu et ambigu qui aurait pu en d'autres circonstances, devenir un type bien. Pendant tout le film, il recherche une complicité avec Scott, un lien, que celui-ci lui refuse obstinément. Le contraste entre Boone et son bras droit Henry Silva, plus inquiétant que jamais en pistolero ‘racaille’ imbécile et sadique, est également passionnant. On a les amis qu’on mérite !

Les protagonistes sont joués par Randolph Scott, plus souriant que d’habitude et la mûrissante Maureen O'Sullivan  (la Jane sexy des premiers « TARZAN » de Weissmuller) en vieille fille malheureuse que personne n'épargne (« Cessez de pleurnicher », lui dit Brennan « ça ne sert à rien »). Boone lui, va jusqu'à lui trouver un « physique ingrat » !

TALL T (4)

Comme toujours chez Boetticher, les cadrages sont splendides, les silhouettes se détachent du paysage avec grâce. La violence est très crue pour l'époque : une tête explosée à bout-portant d'un coup de fusil, un homme aveuglé par une balle au visage et même un enfant abattu (hors du champ de la caméra, mais tout de même !) et jeté au fond d'un puits.

Comme « 7 HOMMES À ABATTRE » et « LA CHEVAUCHÉE DE LA VENGEANCE » les autres chefs-d’œuvre du réalisateur, « L'HOMME DE L’ARIZONA » est un film quasi parfait qui ne fait vraiment pas son demi-siècle.

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commentaires

C
Vu. En 1h17, me voilà réconcilié avec Boetticher ! Ce film possède, à mon avis, tout ce que La chevauchée de la vengeance n'a pas. Une histoire solide, des acteurs investis par leur rôle (et plus<br /> visibles), de la tension et du suspens… J'adore le brusque changement de ton, les rapports ambigus entre Scott et Boone, la sauvagerie féline de Silva… Passionnant de bout en bout, avec une<br /> conclusion douce amère. Un grand western.
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V
Un western sec et arride comme le paysage où il se déroule. Comme les personnages, en fait. Un bon film, que je reverrai avec plaisir.
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V
Ahh, effectivement, ton post est très alléchant, Fred...Je vais faire un tour sur "Amazon"...
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L
<br /> Superbe film. Sec comme un coup de trique. Et mazette quel casting ! Boone est formidable et le face à face avec Scott est atypique du western, presque une scène d'amour contrariée. Silva fait<br /> carrément peur dans le rôle de ce petit salopard. Une mention spéciale à Maureen O'Sullivan. La scène où Silva explique à Scott ce qu'il y a dans le puits est terrible. Effectivement, au début<br /> Scott joue un personnage comme Cooper, jeune, le jouerait. Je sens que je vais commencer à apprécier Randolph Scott, spécialement dans cette série Boetticher.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Sinon oui, Seven 7 a repris de stitres Calysta comme "El magnifico" et "La mort était au rendez-vous".<br /> <br /> <br />
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L
<br /> En fait, c'est Sidonis qui édite ces films, cet excellent éditeur parrainé par Brion et Tavernier et qui nous abreuve de tant de westerns américains. Sidonis va être distribué par Seven 7 (éditeur<br /> de tant de western italiens). Heureusement que nous les avons !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Randolph Scott a 59 ans dans ce film et encore 30 ans à vivre (1898-1987). Il était donc encore bien frais alors.<br /> Il aurait d'après mes tablettes la voix de Georges Aminel dans ce film:<br /> http://doublage.aceboard.fr/285451-2890-10782-0-Homme-Arizona-1957.htm<br /> Une vérification serait appréciée. Merci d'avance.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Merci pour l'info, "Seven7" est cet éditeur qui a repris le catalogue de "Calysta films"?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Et tous ces grands westerns sortent chez quelle éditeur?<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Seven7. Il y a un post sur ces sorties au 29 juillet dernier.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Je reviens de vacances et je tombe sur ces trognes... Rien ne change. Pour mon plus grand plaisir car je ne connais pas ce film sur lequel je vais tâcher de me jeter. Merci.<br /> <br /> Je constate que tu es toujours aussi productif : de la lecture m'attend !<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Welcome back.<br /> <br /> <br /> Le film doit sortir bientôt en zone 2.<br /> <br /> <br /> <br />

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