HENRY SILVA : Who's bad ?

Venu de l’Actors Studio, ce singulier comédien d’origines italo-espagnoles (et non porto-ricaines, comme on l’a souvent dit), s’est rendu célèbre grâce au rôle du tueur Johnny Cool dans le polar de série B « LA REVANCHE DU SICILIEN ». Spécialisé dans les emplois de sadiques, de déments, Henry Silva a beaucoup tourné en Italie, et même en France où il s’est retrouvé face à Belmondo ou Michel Constantin. Assez proche d’un Jack Palance, par le physique et le style de jeu, flirtant souvent avec le cabotinage en roue-libre, Silva a tourné jusqu'à un âge avancé, et nul n’a oublié son mafioso gâteux amateur de cartoons dans « GHOST DOG – LA VOIE DU SAMOURAÏ ». Il a en fait, à peu près tout joué, du détective chinois au guerrier Sioux, en passant par le voyou… corse.

Silva a fait ses débuts dans une séquence de « VIVA ZAPATA ! », où affublé d’un inexplicable faux nez, il est un peone confrontant Brando, qui a pris la grosse tête. On le revoit en hors-la-loi névrosé dans « LE TRÉSOR DU PENDU », où il panique en entendant un cri de coyote, en tueur cruel dans « L'HOMME DE L’ARIZONA » et « VIOLENCE AU KANSAS ». Il est le chef d’un gang de braqueurs dans « L’ÉTOILE BRISÉE », et joue quelques Indiens : celui qui épargne Gregory Peck dans « BRAVADOS » où Silva est enfin sympathique, « LES 3 SERGENTS » où il fait connaissance du clan Sinatra dont il deviendra un familier, « LES FUSILS DU FAR WEST » en chef belliqueux.

Il apparaît dans trois épisodes de la série TV « LA GRANDE CARAVANE » et dans l’un d’eux, incarne Doc Holliday.

Profitant de la mode du western italien, Henry Silva s’exile, et apparaît dans « DU SANG DANS LA MONTAGNE », où il incarne un homme de main hystérique, tout vêtu de noir, dans un numéro de haute-voltige tout à fait distrayant. Il tient un rôle d’Apache traqué dans « THE ANIMALS », et joue un bandido fou furieux dans « LUST IN THE DUST », western parodique, aux côtés du travesti Divine.

Comédien extraverti, imprévisible, prêt à toutes les tentatives, Henry Silva s’il n’a pas vraiment convaincu en premier rôle, laisse le souvenir d’un « character actor » haut-de-gamme.