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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 19:12

CHAROGNARDS (1)« LES CHAROGNARDS » s’ouvre sur le gros-plan d’un veau en train de se faire égorger. Et en montage parallèle, Candice Bergen grimaçant de douleur pendant que son mari Gene Hackman la brutalise au lit. Autant dire que Don Medford annonce clairement la couleur et CHAROGNARDSqu'il ne ment pas sur la marchandise.Tourné deux ans après « LA HORDE SAUVAGE » et la même année que « LES COLLINES DE LA TERREUR » (on retrouve d'ailleurs des comédiens de ces deux films au CHAROGNARDS (3)générique de celui-ci), avec lesquels il présente de multiples similtudes thématiques, ce western sans être parfait, loin de là, est fascinant, voire hypnotique. C'est une chasse à l'homme traditionnelle bien sûr, une ‘posse’ traquant une bande de hors-la-loi qui a kidnappé la femme d’un richissime rancher, mais les dés sont pipés : le chef des bandits veut seulement apprendre à lire et a pris la jeune femme pour une institutrice et le rancher est un psychopathe sadique et bestial qui chasse le gang non pas pour se venger, mais pour le plaisir d’abattre des êtres humains  comme du vulgaire gibier.

Le scénario se réduit à une longue poursuite, interrompue par des massacres au fusil à lunette. La séquence du point d’eau tournée au ralenti avec des giclures de sang « à la Peckinpah » est assez brillante et d’une brutalité insensée. Plus ça va, plus le postulat s’épure, se simplifie et le film s’achèvera au milieu de nulle part – un symbolique désert – dans un bain de sang jusqu'auboutiste qui confine au nihilisme absolu.

CHAROGNARDS (4)

Nul romantisme westernien dans « LES CHAROGNARDS » : les bandits sont des brutes analphabètes sans dieu ni maître, l’histoire d’amour entre leur chef et l’otage tient plus du syndrome de Stockholm que d’une relation plausible et contrairement à la plupart des westerns, ici pas de blessures-sans-gravité-qui-guérissent-très-vite : les blessures à l’épaule ou aux jambes sont atrocement douloureuses et souvent mortelles et les blessés agonisent dans des spasmes insoutenables.

Bien qu'il soit un drôle de choix pour jouer un ‘bandido’ américain, Oliver Reed a une CHAROGNARDS (2)sacrée gueule et même s’il lui arrive de surjouer un peu, il est toujours intéressant à regarder. Candice Bergen n’a rien d’une « faible femme » ce qui change agréablement et Hackman joue à fond l’ignominie de son personnage : tellement abject qu'il en devient presque surnaturel. Sans oublier le plaisir de retrouver des « trognes » comme L.Q. Jones ou Simon Oakland.

Sans être un grand western, « LES CHAROGNARDS » a le mérite d’aller au bout de sa logique et de laisser sur un arrière-goût désagréable. À la différence de Peckinpah qui, quoi qu’on en dise, donnait la violence en spectacle et lui insufflait des bouffées d’héroïsme même perverti, Medford la montre pour ce qu'elle est réellement : une affreuse boucherie. Voir le premier plan du film !

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commentaires

P
Je viens enfin de le voir et c'est un remarquable western trop méconnu.
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V
On ne dira jamais assez de bien d'Oliver Reed. Ce film, à sa sortie, m'avait emballé. Je serais heureux de le revoir aujourd'hui dans une édition qui, je le suppose, doit être nickel. Quand<br /> j'encense Reed, je n'oublie ni Hackman ni Candice "soldat bleu" Bergen, capable de jouer des films très durs et marquants en restant passionnante.
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