Deux ans plus tôt, Katharine Ross tournait « BUTCH CASSIDY & LE KID », Jason Robards apparaissait dans « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST » et Tom Gries réalisait « 100 FUSILS ». On était donc en droit d’espérer que « FOOLS » soit une œuvre de qualité.
À la vision de cette petite chose tournée à San Francisco, on déchante très vite. Sur un sujet proche de « BREEZY » que Clint Eastwood tournera trois ans plus tard, « FOOLS » est une love story anesthésiante, entre un acteur de films d’horreur quinqua et une jeune divorcée vaguement hippie, jouant de la guitare en poncho dans les parcs. Le scénario avance par saynètes semi-improvisées, s’égare dans des digressions hors-sujet et laisse les deux vedettes livrées à elles-mêmes. On a rarement vu Robards aussi mal utilisé, s’ennuyant aussi ostensiblement. Quant aux extraits de films où on le voit jouer un vampire sourcilleux, c'est certainement ce qu'il a fait de pire à l’écran. Même si on comprend que c'est censé être du second degré. Katharine Ross est heureusement un plaisir pour l’œil, même si elle paraît elle aussi totalement égarée. Elle finit le film dans une église comme dans « LE LAURÉAT », mais de façon plus dramatique.
Typique des seventies, avec ses chansons mélancoliques, ses conflits de génération, ses coups de zoom et son dialogue « osé », « FOOLS » est pratiquement irregardable aujourd'hui, malgré toute l’affection qu’on peut avoir pour ses comédiens et son réalisateur. Le Cheyenne a loupé son rendez-vous avec Etta Place...
À NOTER : le film est récemment sorti en zone 1 aux éditions « Scorpion Releasing » dans une copie en 16/9 mais à l’image très abimée. Et sans sous-titre.