Le vieillissement artificiel a toujours été un défi pour les cinéastes, les maquilleurs et les comédiens. Arriver à faire croire, par des artifices comme des perruques, postiches ou prothèses en latex, qu’un personnage prend vingt ou trente ans, est un art difficile à maîtriser.
Dans le domaine du western, John Wayne par exemple, fut parfaitement crédible en homme de 60 ans (alors qu'il en avait vingt de moins) dans « LA CHARGE HÉROÏQUE » et « LA RIVIÈRE ROUGE ». Par contre, il ne ressemblait pas du tout à ce qu'il devait devenir quand il atteignit réellement cet âge-là !
Il ne fut pas le seul à passer des heures sur le siège des maquilleurs : James Stewart, Vera Miles, Andy Devine et Woody Strode apparaissent tous blanchis et chenus au début de « L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE » avant de rajeunir en flash-back.
Ce principe fut également adopté par Dustin Hoffman grimé en centenaire au début de « LITTLE BIG MAN », Emilio Estevez dans « YOUNG GUNS 2 », James Coburn dans le « director’s cut » de « PAT GARRETT & BILLY THE KID ». Kris Kristofferson prend vingt ans lors de l’épilogue de « LA PORTE DU PARADIS ». Liz Taylor, Rock Hudson et James Dean vieillissent de façon plus ou moins convaincante au cours de « GÉANT », George Peppard, Debbie Reynolds sémillants trentenaires, grisonnent dans « LA CONQUÊTE DE L’OUEST ». Idem – mais de façon plus discrète – pour Gregory Peck ou Jack Palance, censés avoir quinze ans de plus que leur âge réel dans « LA CIBLE HUMAINE » ou « JICOP LE PROSCRIT ».
Pour que l’effet soit crédible, il faut prendre le temps de maquiller les comédiens, de les éclairer adéquatement. Ce qui explique peut-être pourquoi ce genre d’exercice semble beaucoup moins réussi en téléfilm : les miniséries « COLORADO », « CAPITAINES ET ROIS » ou « NORD ET SUD » sont des festivals de moumoutes mal posées, de rides plâtreuses, de visages échappés du musée Grévin.