Inutile d’être un grand spécialiste pour s’apercevoir au bout de quelques minutes de projection, que « JOE DAKOTA » est un démarquage – presque un décalque, en fait – du classique de John Sturges « UN HOMME EST PASSÉ », resitué dans l’univers du western et auquel les auteurs ont ajouté une sous-intrigue autour d’un gisement pétrolier.
Le déroulement de l’histoire est donc très familier et sans surprise et hélas, Jock Mahoney n’est pas Spencer Tracy. Acteur fade et incolore, la vedette de séries B oscille selon les scènes et les situations entre le ‘Man with no name’ mystérieux et vengeur et le cowboy chantant à la Roy Rogers. Seul son étrange comportement fuyant et pacifique intrigue suffisamment pour qu’on s’intéresse à lui. Mais il manque clairement de charisme et de présence à l’écran.
On sent le tout petit budget dans de nombreux détails : la ville semble n’être habitée que par une douzaine de personnes (mais c'était déjà le cas chez Sturges !), et le scénario tourne rapidement court, tant on en comprend vite les tenants et aboutissants. Surtout si on connaît l’original !
Alors, l’amateur se distraira de retrouver de vieilles connaissances : Charles McGraw qui reprend plus ou moins le rôle de Robert Ryan, en ‘bad guy’ prêt à toutes les bassesses pour du pétrole (heureusement, pareille chose n’arriverait jamais, de nos jours !). Claude Akins et Lee Van Cleef quant à eux, jouent une variante semi-comique et inoffensive des personnages tenus par Marvin et Borgnine. Frangins querelleurs, ils ont une scène amusante de concours de coups de poings dans la figure au saloon.
« JOE DAKOTA » par son indécision entre la tragédie (on a quand même lynché un homme innocent) et la comédie légère, est un western déconcertant. Il se laisse regarder sans ennui, mais à cause de la faiblesse de son casting et la pauvreté de ses péripéties, ne laissera pas grand souvenir.