Bien sûr, pour qui a vu la série « OZ », un film comme « FEMMES EN PRISON » peut sembler gentillet et naïf. Oui, c'est vrai, le scénario est excessivement manichéen : le directeur de la taule est un gros imbécile insensible, la garde-chiourme de l’aile des femmes est une sadique psychopathe et les détenues sont toutes pittoresques et sympathiques. Jusqu'à l’une d'elles qui nous gratifie de quelques imitations – dont une de Bette Davis – légèrement hors-sujet.
Mais à part cela, on peut prendre un vrai plaisir à voir ce petit film noir & blanc, ne serait que pour la présence de quelques icônes du ‘film noir’ des années 40 et 50 réunies pour l’occasion : Jan Sterling, la dodue Cleo Moore, l’excellente Audrey Totter et Ida Lupino, rien que ça ! Elles ont toutes des rôles bien typés et écrits avec verve, surtout Sterling qui bouffe l’écran dans un numéro de blonde-platine rouée et courageuse et Lupino qui s’en donne à cœur-joie en ‘warden’ inhumaine.
Ces dames forment un chœur tout à fait convaincant et si certaines ficelles mélodramatiques semblent un peu grosses, le film a un bon rythme et n’ennuie jamais. À peine regrettera-t-on certaines maladresses scénaristiques qui font par exemple, disparaître subitement cette gentille ménagère emprisonnée à la suite d’un accident de la route, et qu’on nous présentait comme l’héroïne et fil-rouge du film. L’épilogue la montrant le jour de sa libération, et alors qu’on l’avait quasiment oubliée, tombe comme un cheveu sur la soupe.
Loin des séries Z voyeuristes suscitées par les prisons de femmes, ce film ne pose jamais un œil graveleux sur la situation (ne pas se fier à l’affiche, par contre !) et tente de brosser un portrait généreux et plein d’empathie sur ces dames. Quitte à tomber dans l’angélisme et à perdre en crédibilité.