Delmer Daves (1904-1977) débuta comme scénariste, avant de se lancer dans la réalisation. Il signa quelques œuvres notables dans le film noir et le film de guerre, avant de se démarquer avec « LA FLÈCHE BRISÉE », resté dans l’Histoire comme le premier film résolument pro-Indiens. Le discours y apparaît aujourd'hui naïf, mais il fallait faire ce premier pas, et Daves peut s’enorgueillir d’avoir été le pionnier en la matière.
Son western suivant « LE RETOUR DU TEXAN » n’a pas eu le même impact. Daves retourne en territoire indien avec « L’AIGLE SOLITAIRE », film visuellement somptueux, mais dramatiquement inégal, relatant des évènements historiques. Le film est demeuré dans les mémoires pour l’extraordinaire prestation du jeune Charles Bronson en chef Modoc. Cette fois les « Natives » ne sont pas tous des braves gens, mais les « visages pâles » non plus ne sont pas des saints.
« L'HOMME DE NULLE PART » marque la rencontre du réalisateur avec Glenn Ford, pour une adaptation de « OTHELLO » au Far West, qui ne décolle jamais vraiment. « LA DERNIÈRE CARAVANE » est beaucoup plus ludique et réussi, offrant à Richard Widmark un de ses rôles les plus charismatiques. À nouveau, la façon de filmer les paysages en CinémaScope balaie les réticences.
« 3 :10 POUR YUMA » et « COWBOY » reforme le tandem Daves-Glenn Ford, pour deux réussites éclatantes : le premier est un suspense austère et pervers, le second une initiation à la vie de cowboy vue à travers les yeux d’un « pied-tendre » joué par Jack Lemmon.
« L’OR DU HOLLANDAIS » est plus banal et impersonnel, « LA COLLINE DES POTENCES » est un film sombre et torturé, offrant un rôle intéressant au vieillissant Gary Cooper.
« LA MONTAGNE DES 9 SPENCER » n’est pas un western, malgré la présence des deux vétérans fordiens Maureen O’Hara et Henry Fonda.