On a tout dit, tout écrit sur « BRONCO APACHE », la première grosse production de Burt Lancaster, le premier succès de Robert Aldrich, et un des premiers films pro-Indiens des années 50.
Le film garde encore aujourd'hui son dynamisme hors du commun, sa rage interne, sa concision, et des morceaux de bravoure comme la découverte d’une grande ville par un guerrier ébahi, sont d’une force inégalée.
D’autres choses ont vieilli : le maquillage outrancier des acteurs blancs grimés en « natives », la musique emphatique qui finit par devenir assommante.
Mais ce qui ressort étonnamment le plus en revoyant « BRONCO APACHE », c'est la foncière ambiguïté de son propos. Un film pro-Indiens ? À voir… Présenté dès la première séquence comme un rebelle courageux et insoumis, Massaï n’en est pas moins une brute obstinée, parfois stupide. Par contre, le fermier Cherokee qu'il rencontre et qui changera sa vie, est décrit non pas comme un « vendu » ou un lâche, mais comme un vieux sage généreux qui a compris que pour survivre, l’Indien doit absolument renoncer à sa culture et ses coutumes. C'est adroitement tourné en dérision (la squaw l’envoie chercher de l’eau, devant un Massaï outré), mais c'est bien la teneur du discours. L'intégration ou la mort ! Et à bien y regarder, le baroud d’honneur de notre héros à la fin apparait non pas comme héroïque, mais plutôt comme un acte dérisoire et pathétique.
Burt Lancaster, même si son physique ne le rend pas des plus crédibles, apporte son hyperactivité, sa colère bouillonnante à ce personnage de guerillero solitaire. Jean Peters donne une certaine profondeur à son rôle de squaw fidèle et patiente, et un jeune Charles Bronson apparaît très brièvement en Apache renégat.