Quelle misère… Réunir deux monstres sacrés comme Robert Shaw et Lee Marvin pour les faire jouer dans « AVALANCHE EXPRESS ». Et quel mystère surtout, qu'ils aient accepté d’apparaître dans un machin pareil !
Ersatz des films d’espionnage des années 60 scénarisé par le pourtant estimable Abraham Polonsky, ce film n’est qu’une masse inerte et flasque, qui s’étire de trajets en train en fusillades, d’explosions en simili films-catastrophe (l’avalanche du titre, l’attaque maritime à la fin, l’explosion d’un pont, etc.), sans jamais éveiller le moindre soupçon d’intérêt. Shaw – dont ce fut le dernier rôle, hélas – joue un haut responsable russe qui fuit à l'Ouest. Il est protégé par Marvin, un as de la CIA flanqué de son « ex » Linda Evans, par ailleurs très en beauté. Ensemble, ils traversent une bonne partie de l’Europe en train, traqués par Maximilian Schell qui se déguise avec une fausse barbe (on se demande encore pourquoi !) et des skieurs en passe-montagne plus ou moins terroristes.
C'est d’un ennui titanesque, la réalisation est obsolète, les héros sont très fatigués. Marvin en particulier ne fait même pas l’effort de faire semblant d’y croire : il traîne une expression lasse et polie, probablement conscient qu'il a vingt ans de trop pour ce genre de rôle, bref qu'il est « too old for this shit ». Idem pour Shaw, dont le personnage n’a strictement aucune épaisseur. On croise de vieilles connaissances comme Mike Connors ou Horst Buchholz, venus pour la balade touristique probablement très grassement rémunérée.
On se souvient que Robert Shaw était devenu une star aux U.S.A. grâce au rôle du pêcheur dans « LES DENTS DE LA MER », un personnage écrit pour Lee Marvin. Cette rencontre entre vieux ‘tough guys’ aurait pu générer quelques étincelles. Là, c'était déjà un peu tard…