"ABSENCE DE MALICE" (1981)

Déjà le titre est mal traduit « ABSENCE OF MALICE » signifie « SANS INTENTION DE NUIRE » et non pas tout bêtement « ABSENCE DE MALICE ».

Ceci dit, ce plaidoyer un peu scolaire sur les méfaits de la presse et le lynchage médiatique ne fait pas partie des grandes réussites de Sydney Pollack et se range plutôt du côté des films de sa fin de carrière comme « L’OMBRE D’UN SOUPÇON » ou « L’INTERPRÈTE » : des scénarios bavards, mettant leur thématique au premier plan, négligeant l’action, pour donner au final des films plats et décevants.

C'est le cas de « ABSENCE DE MALICE » (qu'il faut bien appeler ainsi !), qui empile laborieusement les scènes dialoguées, sans jamais mettre les personnages en situation et s’efforce d’illustrer les convictions libérales des auteurs, sans souci de spectacle. Une erreur que le même Pollack saura pourtant éviter avec « LA FIRME », par exemple.

Jouant des archétypes sans la moindre épaisseur humaine, Sally Field et Paul Newman cachetonnent sans passion : elle en reporter irresponsable et – il faut bien le dire – pas très futée et lui, étrangement absent et sous-alimenté, en innocent harcelé par les médias et le procureur. Ils ne génèrent aucune alchimie, aucune tension sexuelle et leurs affrontements sont toujours artificiels. À dire vrai, on a rarement vu Newman aussi indifférent et visiblement de mauvais poil.

Heureusement, quelques seconds rôles apportent un peu de vie au film, comme Melinda Dillon excellente dans un rôle mal défini et Wilford Brimley en D.A. au franc-parler roboratif.

« ABSENCE DE MALICE » aurait probablement été un parfait téléfilm, un ‘movie of the week’ consacré aux médias et aux ravages qu'ils peuvent provoquer par souci du sensationnel. En tant que film de cinéma, c'est tout de même un brin léger. Surtout vu les forces en présence…