Bon ! On ne va pas encore s’agacer de la nécessité de remakes de bons films relativement récents, d’autant que « MONTE WALSH » est un pur chef-d’œuvre du crépuscule du western. Pourquoi l’avoir refait trente ans plus tard ? On se dit d’abord que les auteurs sont peut-être repartis du roman. Et puis les noms de Simon Wincer (« LONESOME DOVE ») et Tom Selleck sont tout de même des gages de qualité.
Mais non ! Le nouveau « MONTE WALSH » ressemble énormément au film de William Fraker. En moins lyrique, en moins débraillé, en plus scolaire pour tout dire, mais ce sont les mêmes films. La seule vraie – mais profonde – différence est que le second n’a pas la chance d’avoir Lee Marvin à son générique. Celui-ci trimbalait avec lui son grain de folie, son désespoir truculent qui manquent cruellement à son successeur.
Pourtant, ce remake ne manque pas de qualités. La photo est splendide, les décors sont extrêmement réalistes et Wincer traduit avec émotion les ultimes soubresauts du Far-West de légende. Mais on aurait aimé de vraies variantes, des options scénaristiques radicalement différentes pour prendre ce téléfilm en considération. Séquence après séquence, dialogue après dialogue, on a toujours la sensation de revoir le film de ’71. En moins bien.
Selleck, sobre et massif, est impeccable, mais comment lutter contre le fantôme de Marvin ? Isabella Rossellini vaut bien Jeanne Moreau par contre et Keith Carradine est d’une justesse épatante. On reconnaît également George Eads, futur héros des « EXPERTS » dans le rôle du trop nerveux ‘Shorty’.
Le seul conseil qu’on pourrait donc donner à l’amateur curieux de westerns, incapable de résister à des paysages grandioses et de belles chevauchées, est de n’avoir jamais vu le « MONTE WALSH » original. Là, peut-être qu'il pourra goûter pleinement les indéniables plaisirs de ce remake soigné mais… résolument inutile.