« LA SYMPHONIE DES HÉROS », c'est « LA GRANDE ÉVASION » tourné de nuit avec un orchestre classique à la place des POW anglo-U.S. du film de John Sturges. Pour la faire courte !
Si l’idée de départ est intrigante et plutôt bonne, le scénario apparaît rapidement comme très tiré par les cheveux. L’affrontement entre le ‘maestro’ Charlton Heston et le général allemand Maximilian Schell dont il est prisonnier, n’est basé que sur une lutte d’egos pas toujours très compréhensible. Les enjeux demeurent donc un peu flous, les péripéties « guerrières » sont un brin plaquées.
Malgré cela, le film se laisse regarder sans déplaisir, grâce d’abord à une photo magnifique de Russell Metty, qui est à la fête et profite des nombreuse scènes nocturnes pour sculpter les visages en clair-obscur et façonner des atmosphères quasi-gothiques dans l’unique décor du film.
Il y a aussi Heston, en bonne forme dans un personnage semi-odieux de chef d’orchestre égocentrique et hautain que les circonstances transforment en héros indomptable. Il est rétrospectivement amusant de le voir à la fin, incapable de se servir d’une arme à feu. Schell apporte son ambiguïté naturelle à un rôle de répertoire. Et on a le plaisir toujours renouvelé de retrouver Leslie Nielsen (période pré-ZAZ) en bras-droit du maître.
Trop lent pour passionner vraiment, trop confus dans les motivations des protagonistes pour fasciner durablement, « LA SYMPHONIE DES HÉROS » vaut d’être vu pour quelques trouvailles (la fausse-piste habilement gérée du traître au sein de l’orchestre) et pour quelques confrontations entre les deux ennemis, dont la dernière particulièrement bien écrite, qui n’est pas sans annoncer « LE PIANISTE » de Polanski.