Superbe téléfilm en deux parties, « LA FLEUR ENSANGLANTÉE » est écrit par l’auteur du roman original et foisonne d’intrigues, de sous-intrigues, de personnages intéressants, dans une atmosphère évoquant « TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES » et les drames sudistes du genre « DU SILENCE ET DES OMBRES ».
Alors que le scénario se focalise sur un flic d’Hawaii, joué par Kris Kristofferson dans un de ses plus beaux rôles, les vrais protagonistes restent à l’arrière-plan : la patronne d’une plantation, une colonialiste inflexible prête à tout – vraiment tout ! – pour préserver sa position, et la princesse des îles, réduite à l’exil et l’humiliation qui voit dans un procès pour viol, l’occasion de remettre chacun à sa juste place. Le film est autant une leçon d’Histoire qu’un excellent ‘courtroom drama’, qu’un polar palpitant et même une love story émouvante. Autant dire qu’on ne voit pas passer les 3 H 20 de projection.
Kristofferson prête son étrange silhouette filiforme, son visage juvénile mais parcheminé de rides, à un beau personnage de policier taiseux et révolté par l’injustice. Il est entouré d’un extraordinaire panel de comédiennes : la grande Jane Alexander en femme de fer hautaine, Madeleine Stowe dans un rôle difficile de faux-témoin constamment sur le fil, Susan Blakely impeccable en serveuse désabusée. Seule Sean Young paraît un peu gauche en femme fatale mariée à un vieillard. Celui-ci est campé par José Ferrer en requin du barreau, un emploi qu'il connaît par cœur depuis « OURAGAN SUR LE CAINE ».
Tourné en décors naturels, très bien monté, « LA FLEUR ENSANGLANTÉE » fait partie des vrais classiques de la télé U.S. et n’a pratiquement pas pris une ride.
À NOTER : le film vient de sortir dans la collection « WARNER ARCHIVES » dans un double DVD et mériterait vraiment d’être édité en zone 2.