Étonnant malentendu que ce film qui fut promu en son temps comme un film noir sulfureux, se vend aujourd'hui en DVD dans un coffret « BAD GIRLS OF FILM NOIR » aux U.S.A. et reforme le couple de stars du polar « LA MAIN QUI VENGE ».
En fait « ÉTERNELS ENNEMIS » (encore un titre français qui n’a rien RIEN à voir avec le scénario !) est un édifiant mélo médical comme le sera « POUR QUE VIVENT LES HOMMES » trois ans plus tard. Les tourments d’un fils de mineur de Pennsylvanie qui vend son âme en délaissant la « vraie » médecine pour soigner des rombières aux maux imaginaires, dans une clinique de luxe.
Il n’y a donc ni ‘bad girl’ ni ‘film noir’, mais un film excessivement désuet et moralisateur, dont tous les personnages sont des caricatures d’archétypes et la moindre péripétie est téléphonée avec une demi-heure d’avance.
On peut éventuellement jeter un coup d’œil à la chose pour voir le jeune Charlton Heston en période pré-Moïse, dont le jeu est encore gauche et théâtral et la voix shakespearienne en contraste avec son allure juvénile. Lizabeth Scott a un rôle tellement convenu et aseptisé, qu'elle n’a même pas l’occasion d’être une « mauvaise fille » et de justifier le titre original « BAD FOR EACH OTHER ».
Un tout petit film au noir & blanc sans relief, à ne surtout plus classer dans un genre auquel il n’appartient définitivement pas.