« DAS INDISCHE TUCH » (litt. : « L’ÉCHARPE INDIENNE ») est un des nombreux polars allemands inspirés de l’œuvre d’Edgar Wallace, tournés par Klaus Kinski dans les années 60, jusqu'à son départ pour l’Italie. Celui-ci est un ‘whodunit’ à la Agatha Christie : à la mort d’un lord dans son château, ses probables héritiers sont réunis pour la lecture du testament. Ils vont être étranglés les uns après les autres à l’aide d’une écharpe transformée en corde meurtrière. Qui est l’assassin ? Bonne question. Le problème est qu’après les trois premiers meurtres de plus en plus routiniers et prévisibles jusqu'au moindre détail, on s’en fiche royalement.
La seule et unique raison de revoir aujourd'hui un tel film est bien sûr la présence de Kinski. Pour une fois, on le voit assez longtemps, même si c'est souvent à l’arrière-plan. Il joue le fils bâtard et héroïnomane du défunt qu’on soupçonne évidemment dès qu’on le voit. L’acteur affiche un sourire narquois et nous sert quelques tics faciaux dont il a fait sa spécialité lors de sa crise de manque. Le reste du temps, il sculpte une grosse tête en plâtre et il finit par torturer la jeune première – oui, quand même, c'est Kinski ! – à l’aide d’une mygale bien velue.
S’il est toujours amusant de retrouver Klaus dans ses œuvres, le reste du casting est désolant : qu'il s’agisse du comique Eddi Arent en majordome impassible, de l’exorbité Hans Klarin qui semble vouloir rivaliser avec Kinski sur son terrain ou du fade Heinz Drache en notaire-flic-héros, c'est d’un ennui absolu.
Ne parlons même pas de la BO atrocement sixties et hors-sujet, de l’humour éléphantesque ! « DAS INDISCHE TUCH » n’est à réserver qu’à une frange très réduite et ciblée de la population : le complétiste compulsif et masochiste de Klaus Kinski. J'ai honte…