Lorsqu’aujourd'hui un article mentionne le nom de Rock Hudson, c'est pour parler de son décès médiatisé dû au SIDA. L’acteur fut le premier à faire son « coming out », à parler publiquement de la maladie. Mais ce qu’on oublie, c'est que Hudson fut pendant quelques années le n°1 du box-office U.S. et que sous ses airs placides, son sourire tranquille, se cachait un bon comédien dont Douglas Sirk sut tirer le meilleur dans ses mélos flamboyants, comme « TOUT CE QUE LE CIEL PERMET » ou « LE SECRET MAGNIFIQUE ». Il trouva son meilleur rôle dans le très dérangeant « L’OPÉRATION DIABOLIQUE » de John Frankenheimer, qui fit changer d’opinion à son sujet bien de ses détracteurs.
Rock Hudson apparut dans quelques westerns : il est un chef indien qui hérite du fusil dans « WINCHESTER 73 », un joueur dandy dans « LES AFFAMEURS », il doit affronter son frère aîné revenu aigri de la guerre dans « LE TRAÎTRE DU TEXAS », incarne le célèbre hors-la-loi John Wesley Hardin sous un jour très sympathique dans « VICTIME DU DESTIN ».
Hudson est un lieutenant de cavalerie dans « L’EXPÉDITION DU FORT KING », un citadin dont la fiancée est kidnappée dans « BATAILLE SANS MERCI », il redevient « native » pour tenir le rôle-titre de « TAZA, FILS DE COCHISE » réalisé par son mentor Douglas Sirk.
Hudson est visiblement délaissé par Robert Aldrich dans « EL PERDIDO », dans lequel il passe comme un fantôme, dans un rôle de shérif transparent, il n’est guère plus crédible en ex-officier sudiste face à John Wayne dans « LES GÉANTS DE L’OUEST », ou en shérif affrontant son ami d’enfance dans « DUEL DANS LA POUSSIÈRE ».
Rock Hudson achèvera sa carrière à la télévision, laissant l’image d’un acteur fade et sans grande personnalité, alors qu’en y regardant d’un peu plus près, il valait tout de même mieux que cela.