Cela fait des dizaines d’années que tout le monde adore « L’IMPOSSIBLE M. BÉBÉ » (comme on est de bonne humeur, on ne râlera pas contre le titre français) et que le film est considéré comme un sommet de la comédie américaine. Eh bien, vous savez quoi ? C'est absolument vrai. Le chef-d’œuvre frénétique d’Howard Hawks est insurpassable. On n’a pas fait mieux en 70 ans et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Le scénario est un modèle de vaudeville bâti en spirale infernale, un engrenage de quiproquos, de malentendus, une boule de neige d’évènements incontrôlables. Mais ce n’est jamais gratuit ou vide de sens, puisque Katharine Hepburn, la « Miss Catastrophe », ne pourrit la vie du gentil professeur Cary Grant que pour une seule et unique raison : elle a eu un coup de foudre pour lui. Et elle va tout faire pour l’empêcher de se marier.
Le schéma peut sembler classique, mais les auteurs se lâchent complètement et introduisent dans leur machine bien huilée non pas un, mais DEUX panthères, un shérif incompétent, un vieux chasseur qui imite les rugissements à merveille, un jardiner alcoolo, un squelette de dinosaure, un chien insaisissable, un psy bourré de tics et tant de choses encore.
Ça n’arrête pas une seconde, littéralement. On rit souvent, on ne sent pas le temps passer et on est sous le charme des comédiens. Hepburn n’a jamais été plus féminine et charmante et son alchimie avec Grant atteint la perfection. Il est désopilant, constamment dépassé, débordé, abasourdi, passant d’une tenue ridicule à l’autre, roulant des yeux effarés : du grand art.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce film, en fait. Rien à critiquer, rien à jeter, rien à déplorer. La meilleure chose à faire est de le visionner et le plus fréquemment possible. Il devrait être remboursé par la Sécu.