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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 17:40

M. BEBECela fait des dizaines d’années que tout le monde adore « L’IMPOSSIBLE M. BÉBÉ » (comme on est de bonne humeur, on ne râlera pas contre le titre français) et que le film est considéré comme un sommet de la comédie américaine. Eh bien, vous savez M. BEBE (1)quoi ? C'est absolument vrai. Le chef-d’œuvre frénétique d’Howard Hawks est insurpassable. On n’a pas fait mieux en 70 ans et ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Le scénario est un modèle de vaudeville bâti en spirale infernale, un engrenage de quiproquos, de malentendus, une boule de neige d’évènements incontrôlables. Mais ce n’est jamais gratuit ou vide de sens, puisque Katharine Hepburn, la « Miss Catastrophe », ne pourrit la vie du gentil professeur Cary Grant que pour une seule et unique raison : elle a eu un coup de foudre pour lui. Et elle va tout faire pour l’empêcher de se marier.

Le schéma peut sembler classique, mais les auteurs se lâchent complètement et introduisent dans leur machine bien huilée non pas un, mais DEUX panthères, un shérifM.-BEBE--2--copie-1.jpg incompétent, un vieux chasseur qui imite les rugissements à merveille, un jardiner alcoolo, un squelette de dinosaure, un chien insaisissable, un psy bourré de tics et tant de choses encore.

Ça n’arrête pas une seconde, littéralement. On rit souvent, on ne sent pas le temps passer et on est sous le charme des comédiens. Hepburn n’a jamais été plus féminine et charmante et son alchimie avec Grant atteint la perfection. Il est désopilant, constamment dépassé, débordé, abasourdi, passant d’une tenue ridicule à l’autre, roulant des yeux effarés : du grand art.

Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce film, en fait. Rien à critiquer, rien à jeter, rien à déplorer. La meilleure chose à faire est de le visionner et le plus fréquemment possible. Il devrait être remboursé par la Sécu.

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 06:56

ARSENIC (1)Frank Capra délaisse ses films « à message », pour déployer son énergie et son grain de folie dans l’adaptation d’un énorme succès de Broadway. « ARSENIC ET VIEILLES DENTELLES » n’est au fond qu’un vaudeville macabre, un « boulevard » d’Halloween peuplé de fous furieux, de monstres ridicules et de mythes de l’horreur détournés. Et c'estARSENIC (2) un délice !

La galerie de personnages est hallucinante : deux vieilles dames qui empoisonnent leurs visiteurs par compassion, leur neveu qui se prend pour le président des U.S.A. (génial John Alexander), deux tueurs évadés dont l’un est le sosie de ‘M le maudit’ (normal, c'est Peter Lorre, plus geignard que jamais) et l’autre celui du monstre de Frankenstein (ce qu’on lui répète sans arrêt). Et au milieu, le héros du film, Cary Grant, critique de théâtre, qui le jour de ses noces, doit gérer tout ce troupeau d’aliénés dangereux.

Le film a beau durer presque deux heures, ça n’arrête pas une seconde. Ça court en tous sens, ça hurle, ça tombe, ça transporte des cadavres. Le rythme paraît même s’intensifier à mesure que cela progresse. Au lieu d’être soûlante, cette volonté d’accélération est une véritable prouesse dramaturgique et on rit de plus en plus.

On reste bouche bée devant le numéro de Cary Grant : ce n’est pas qu'il en fait trop, il en fait des tonnes, des mégatonnes, des gigatonnes ! Il roule des yeux, multiplie les ‘double takes’, pousse des cris d’orfraie et semble faire trois choses en même temps dans chaque plan. C'est époustouflant, jamais gratuit ou complaisant, une vraie performance ! À ses côtés, tous les seconds rôles sont délectables, avec une mention à Edward Everett Horton en directeur d’HP légèrement débordé. Regrettons au passage que Boris Karloff n’ait pas pu jouer le rôle de ‘Jonathan’ qu'il tenait au théâtre. Même si Raymond Massey s’en sort très bien, la mise en abyme aurait évidemment été idéale. Tant pis.

ARSENIC

Tel qu'il est, « ARSENIC ET VIEILLES DENTELLES » est un véritable bijou de drôlerie, de méchanceté joyeuse, d’absurde « à l’anglaise », qui annonce une série comme « LA FAMILLE ADDAMS » jusque dans ses clins d’œil égrillards. Un petit chef-d’œuvre à revoir les jours de cafard et comme dirait le cousin Teddy en grimpant l'escalier : « CHAAAAARGE !!!! ».

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 09:46

« LA DAME DU VENDREDI » (titre français sans aucun rapport avec le contenu) est un grand classique de la comédie de l’Âge d’Or hollywoodien, réalisé par un maître du cinéma d’action. Œuvre de dramaturge avant tout, le film trahit ses origines théâtrales par uneFRIDAY hallucinante déferlante de dialogues, de séquences confinées en intérieurs et par d’incessants allers-venues de plus en plus frénétiques.

Au-delà du simple « boulevard » (sophistiqué certes, mais boulevard quand même), le film dénonce malicieusement la corruption du Pouvoir, ridiculise les politiciens et les forces de l’ordre et traite avec une acuité déroutante dans un tel film, de la peine de mort et de l’erreur judiciaire.

C'est dire qu'il y en a pour tout le monde ! Brillant par son rythme effréné et l’alchimie entre ses stars, le film peut également soûler pour les mêmes raisons. Il n’y a pas une seconde de calme ou de silence : les acteurs courent en tous sens, aboient leurs répliques, se coupent constamment la parole, chevauchent systématiquement leurs phrases, dans une cacophonie qui finit par donner le tournis. À ce jeu-là, Cary Grant fait preuve d’un certain génie. Il virevolte, tire les ficelles, s’éclate sans complexe ni retenue. Heureusement, Hawks lui a donné la piquante Rosalind Russell comme sparring-partner et elle ne se laisse jamais bouffer. Bien au contraire.

On sourit à d’amusants clins d’œil : à une blonde qui demande à Grant à quoi ressemble l'homme incarné par Ralph Bellamy, Cary répond : « Il ressemble à cet acteur, là… Comment s’appelle-t-il ? Ralph Bellamy ! ». Plus loin, il parle d’un ami à lui, un certain ‘Archie Leach’ qui s’est suicidé. Amusant quand on sait que le vrai nom de Cary Grant est ‘Archibald Leach’ !

FRIDAY (1)

Il faut donc être soi-même très calme et serein pour se plonger dans cette comédie hystérique, bordélique, cynique et pour englober cette logorrhée ininterrompue. Si on est dans le bon « mood », c'est un régal. Sinon, il n’est pas impossible qu’on en ressorte légèrement à cran.

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