« WWW » a toujours revendiqué son droit au mauvais goût. Aussi avait-il jadis défendu bec et ongles l’indéfendable ‘franchise’ des « RESIDENT EVIL », elle-même née d’un jeu vidéo. Les trois premiers films étaient, chacun dans son style, d’agréables ‘actioners’ de SF plutôt bien fichus et portés par une vraie héroïne iconique en la personne de Mila Jovovich. Le 4ème film laissait hélas, présager d’une rapide décadence et de l’usure d’une dynamique, tout en demeurant (vaguement) regardable.
Avec « RESIDENT EVIL : RETRIBUTION », même l’indulgence coupable la plus crasse ne peut rien trouver à défendre. Complètement désincarné par un tournage exclusivement sur fond vert, le film est un interminable enchaînement de fusillades, de poursuites et de bastons entre super-soldats, zombies, clones, monstres baveux, sosies, revenants des opus précédents. Ce n’est même pas qu’on n’y comprend rien, c'est qu’on ne cherche même plus à comprendre. Abruti par le bruit, soûlé par un montage épileptique, on assiste passivement au spectacle. Ce n’est pas réellement un film, c'est un gros clip, une bande-annonce de 80 minutes caviardée de ‘one liners’ ridicules, de regards ‘bad ass’ et de F/X quasi-abstraits. Le pire étant que – à la différence des autres films – tout cela se prend extrêmement au sérieux !
Jovovich connaît la routine et pourrait maintenant jouer cela les yeux fermés. Elle n’est plus ici que l’ombre du sosie du clone de la sœur jumelle d’elle-même. Même le retour de Michelle Rodriguez n’arrive pas à combler l’ex-fan dépité. Sans compter qu'il n'y a cette fois ni corbeaux-zombies, ni dobermanns écorchés. Alors...
La fin ouverte annonce clairement l’arrivée imminente d’un n°6. Là, franchement, il va falloir de sacrés arguments pour qu’on songe à s’y aventurer. Il y a des réalisateurs à qui on devrait confisquer leurs ordinateurs…