Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 13:09

QDLP (3)En découvrant l’affiche de ce film franco-italien, on peut réagir en se disant qu’un face à face entre Norman Bates et Paul Kersey doit être forcément saignant et prometteur d’émotions fortes. Erreur !

Monté par Raymond Danon, collaborateur assidu d’Alain Delon dans les années 60, « QUELQU'UN DERRIÈRE LA PORTE » fut tourné en studio à Boulogne-Billancourt. Tiré d’un roman de Jacques Robert (« MARIE-OCTOBRE »), le film est confié auQDLP suisse Nicolas Gessner alors spécialiste des films multinationaux.

Il s’agit d’un ‘suspense psychologique’ en quasi huis clos, QDLP (2)offrant à Charles Bronson un rôle d’amnésique violent et lent d’esprit, manipulé jusqu'au meurtre par un médecin cocu avide de vengeance. Le ‘pitch’ est intéressant, le thème de la manipulation mentale va même assez loin : de mensonge en fausses preuves, Anthony Perkins finit par faire endosser sa propre vie à cet inconnu qui devient son pantin téléguidé. Le film hélas, n’est pas vraiment au niveau. Paresseusement théâtral, excessivement bavard, il s’étire jusqu'à sa conclusion inévitable. On a quand même droit à une scène assez insensée : Bronson s’excitant devant un polaroïd de la femme du médecin (qu'il pense être la sienne, donc) et celle-ci est jouéeQDLP (4) par… Jill Ireland ! Difficile de faire plus tordu…

L’air hagard, l’œil constamment exorbité, la diction heurtée, l’index rageusement pointé, Bronson le roi de l’underplay surjoue et passe à côté de son rôle. Son amnésique anonyme a davantage l’air d’un idiot du village que d’un dangereux échappé d’HP. Sa scène finale avec Jill Ireland et Henri Garcin l’amant de celle-ci, semble sortie d’un mauvais boulevard tant elle est mal conçue, mal jouée. Quasi-comique. Dommage, car il est plutôt bien dans les scènes où il ne dit rien, comme sa dérive finale sur la plage.

Seul s’en sort Perkins, qui a la sagesse de se réfugier dans une sobriété reposante (qui ne lui ressemble d'ailleurs pas !) et traverse le film sans dommage. Peut-être aurait-il mieux valu inverser les rôles ?

QDLP (1)

Parmi les bons points à mettre à l’actif de « QUELQU’UN DERRIÈRE LA PORTE » : quelques extérieurs fouettés par les embruns à l’atmosphère angoissante et l’excellent choix de Béla Bartók pour l’essentiel de la BO.

 

À NOTER : le film est inédit en DVD en France, mais trouvable un peu partout ailleurs en Europe, dans un excellent transfert et des v.f. et sous-titres à foison.

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
<br /> Le tour de force des producteurs avait été de faire croire à Bronson qu'il avait le premier rôle, alors qu'il était réduit aux utilités face à Perkins.<br /> Celui-ci ne s'en sort pas trop mal, en effet. Curieusement, le doublage ne dessert pas son personnage, en accentuant son côté étrangement décalé.<br /> Je trouve néanmoins que l'on peut sauver une certaine atmosphère, une tension qui s'accroît tout au long du film. Il est dommage que tout cela débouche sur la grotesque et désastreuse confrontation<br /> finale...<br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : Le blog du West (l'Ouest, le vrai !)
  • : News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
  • Contact

Recherche

Catégories

Liens