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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 16:25

« PORTIER DE NUIT » fait partie, au même titre que « LE DERNIER TANGO À PARIS », de ces films à scandale qui ont secoué les seventies, par la complexité des thèmes explorés, par leur approche de la sexualité et par une indéniable volonté de choquer.

Qu’en reste-t-il aujourd'hui ? De bonnes choses, surtout dans le premier tiers, une ambiance vénéneuse et décadente, une répulsion générée par la juxtaposition de la ShoahPORTIER et d’un érotisme glauque et malsain. Ce n’est certes pas du goût de tout le monde, mais c'est au moins original et dérangeant. Le problème est que tout cela dure beaucoup trop longtemps, presque deux heures, pour un scénario finalement très mince, qui finit par se répéter, s’enliser et… assoupir le spectateur le plus résistant. Ainsi, le « siège » dans l'appartement de l’ex-nazi semble-t-il durer des heures.

Le film vaut surtout le coup d’œil pour la prestation de Dirk Bogarde, grand maître de l’ambiguïté dépravée, de l’intériorité ironique, qui se délecte littéralement ici d’un rôle d’ancien bourreau S.S. devenu concierge d’un hôtel à Vienne et retrouvant une de ses anciennes victimes-amantes, qui a survécu aux camps de la mort, grâce à leur « amour » sado-maso. Délibérément filmée comme une chatte (on entend même souvent des miaulements sur certains de ses plans !), Charlotte Rampling joue tout dans le masque et déroute par sa froideur détachée. Parmi les seconds rôles, on aperçoit Gabriele Ferzetti et Philippe Leroy en anciens nazis et Isa Miranda en vieille comtesse poudrée.

Alors, faut-il voir « PORTIER DE NUIT » ? Oui, à condition d’être prévenu que certaines séquences destinées à remuer le spectateur des années 70, peuvent prêter à sourire, comme par exemple ce flash-back verdâtre où Rampling déguisée en soldat S.S. à demi-nue, chante devant des officiers hébétés et qui se termine par un joli cadeau qui lui fait Bogarde : une tête coupée dans un carton. C'était peut-être très impressionnant il y a 30 ans, mais les temps ont changé et pour peu qu’on soit rieur…

À chacun de se faire son idée donc, et probablement aussi de donner son interprétation de la chose. Mais ce n’est définitivement pas « LE DERNIER TANGO À PARIS » !

 

À NOTER : « LA JEUNE FILLE ET LA MORT », le huis clos de Roman Polanski partira d’un postulat de départ assez similaire, pour un développement plus intéressant.

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