« NEW YORK CONFIDENTIAL » est un film sur la mafia, même si le mot n’est jamais prononcé et plutôt remplacé par « Syndicat ». Ça n’a l’air de rien, mais ce n’était pas si courant en 1955. Le scénario nous plonge dans une pègre en costard-cravate, déjà en quête de respectabilité, et suit tout spécialement le destin de Richard Conte, un petit malfrat venu de Chicago et qui fait son chemin auprès du ‘capo’ Broderick Crawford.
Embryonnaire dans son approche de la ‘piovra’, ce film n’en contient pas moins pas mal d’éléments annonçant « LES FRÈRES SICILIENS » et même « LE PARRAIN » avec quinze ans d’avance. Ne serait-ce que par ses réunions au sommet de tous les chefs de familles du pays, le personnage de la fille du chef ou même par la présence de Conte qui devait incarner un ‘Don’ dans le film de Coppola.
Excellent scénariste, Russell Rouse filme assez platement, mais dirige fermement ses acteurs. En tête, Conte dans un de ses meilleurs rôles, joue un ‘hitman’ glacial et ambitieux avec une espèce d’élégance décadente. Anne Bancroft est excellente dans le rôle de la fille honteuse cherchant à fuir son milieu et Crawford, bouffi, sanguin, est parfaitement crédible en parrain acculé. En homme de main, l’inimitable Mike Mazurki a beaucoup plus de répliques que d’habitude. Un évènement !
Loin d’être un chef-d’œuvre, « NEW YORK CONFIDENTIAL » n’en demeure pas moins une étape dans la dramatisation de la mafia italienne, au sein du cinéma américain.