Tout en réutilisant Giuliano Gemma, Hally Hammond, Nieves Navarro et Fernando Sancho, et malgré son titre « LE RETOUR DE RINGO » n’est pas une sequel de « UN PISTOLET POUR RINGO » sorti la même année. Les comédiens ne jouent pas les mêmes rôles, et Gemma incarne un… autre Ringo.
Duccio Tessari, spécialiste du péplum, signe en fait une adaptation western de « L’ODYSSÉE » d’Homère. Mais si Ulysse revenait à Ithaque pour régler rapidement ses comptes avec les prétendants de Pénélope, Ringo lui, prend son temps. Il picole, pleurniche, se morfond, se fait passer pour un fleuriste mexicain (sic !) et finalement (enfin !) s’énerve et tue tout le monde. Cette lenteur à la détente est un petit problème de scénario qui donne une certaine inertie au film.
Si les décors sont un peu cheap, la figuration est éparse et la BO de Morricone trop répétitive, Tessari cadre soigneusement sans sombrer dans les tics du genre et quand enfin Ringo revient d’entre les morts pour punir les méchants, il fait même preuve d’un joli dynamisme. Un peu tardif, cependant !
Gemma a ses fans et il est plutôt sympathique. Son jeu rudimentaire est ici agrémenté d’un gimmick piqué à Eastwood : le tic à la pommette quand il est contrarié. Heureusement, face à lui les deux vedettes féminines sont aussi belles et bonnes comédiennes que dans le film précédent. Nieves Navarro est même étonnante en prostituée-tireuse de cartes au cœur d’or. Fernando Sancho lui, est plus propre sur lui que d’habitude et arbore même une splendide mise-en-plis.
Plutôt très bien considéré par les exégètes du ‘spaghetti western’, « LE RETOUR DE RINGO » a vieilli dans son rythme, mais demeure un film plaisant et souvent beau à regarder.