Qui aurait cru, après le succès phénoménal de « DANSE AVEC LES LOUPS », qui consacra Kevin Costner en tant que réalisateur et comédien, que quelques années plus tard, il serait considéré comme un « has been », et se mettrait à enchaîner les échecs commerciaux et critiques ?
Acteur un peu fade, sorte de Steve McQueen « soft », Costner s’est rapidement imposé comme jeune premier, et connaît son premier vrai succès grâce au western « SILVERADO », où il campe une tête brûlée sympathique et bondissante. Le rôle d’Eliot Ness finit de l’installer au box-office, et Costner tourne l’œuvre de sa vie, « DANSE AVEC LES LOUPS », fresque débutant pendant la guerre de Sécession, pour se développer au sein d’une tribu indienne, à l’instar du « JUGEMENT DES FLÈCHES » de Samuel Fuller. Dans un personnage d’officier prenant fait et cause pour les « natives », Costner faisait certes preuve de narcissisme, mais l’ampleur et l’ambition de son film emportaient l’adhésion. Peu de temps après, il produisait un important documentaire, « 500 NATIONS », retraçant l’Histoire du peuple Indien d’Amérique.
Dans le rôle-titre de « WYATT EARP », film boursouflé à demi-résussi, Costner se montre morose et peu enthousiasmant, se laissant voler la vedette par un extraordinaire Dennis Quaid en Doc Holliday.
« POSTMAN » son nouveau film comme réalisateur, sorte de western post-apocalyptique, donne un coup d’arrêt mortel à son ascension, et marque pour Costner le début de la fin. Il s’enfonce progressivement dans l’oubli, jusqu'à ce qu’un autre western, le très beau « OPEN RANGE », qu'il réalise en 2003, vienne rappeler qu'il était capable de belles choses. Il y trouve également, dans un rôle d’ex-tueur rangé des voitures, un de ses meilleurs rôles, face à Robert Duvall.
Depuis, rien de bien formidable, mais l'homme n’a que 55 ans, et il n’est pas exclu qu’un nouveau western le ramène une fois encore sur le devant de la scène. C'est, de toute façon, son élément naturel.