Trente ans après le classique de Tobe Hooper, « MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE » nouvelle version parvient sans peine à faire oublier son prédécesseur et – c'était peut-être encore plus difficile – à trouver son identité propre. Si l’original fleurait bon le ‘snuff movie’ mal dégrossi, le remake lorgne plutôt vers le conte de fées complètement perverti et dégénéré. En fait, à bien y regarder, on pense souvent à une « Alice au pays des horreurs ». La façon de filmer les extérieurs et tout particulièrement les sous-bois avec ces éclairages surnaturels, renforce cette sensation.
Ici pas de psychologie, pratiquement pas de scénario : on lâche quelques « djeuns » bien crétins dans l’Amérique profonde et on les confronte à la lie de la population : des ploucs consanguins, sans doute cannibales et nécrophiles. Et vogue le navire ! Pour un film à gros budget, ce « MASSACRE » ne lésine pas sur le ‘gore’ : on nage dans des mares de sang, dans la cervelle explosée, la barbaque, la morve, les dents fracassées, les membres mutilés, c'est un véritable festival d’ignominies ! Mais c'est très bien filmé et photographié avec classe, le suspense est viscéral, la trouille ne se relâche jamais, aussi – quoi qu’on pense de ce genre de cinéma – est-il à peu près impossible de détourner le regard de l’écran une seule seconde. Le gros garçon-boucher avec sa tronçonneuse fait très peur et son frérot, l’affreux shérif R. Lee Ermey n’a rien de rassurant non plus.
On assiste donc effaré et content à ce Grand-8 atroce et poisseux, qui entraîne aux fins-fonds du cauchemar éveillé sans autre souci que de nous terroriser. Bon esprit ! Tout ceci fait donc passer un excellent moment, d’autant que l’héroïne, la jeune Jessica Biel est très loin d’être déplaisante à regarder et qu’en bons commerçants, les producteurs ne l’ont vêtue que d’un T-shirt blanc constamment mouillé. À condition de mettre son cerveau en mode « pause » et de s’assurer d’avoir un défibrillateur à portée de main, on passera donc un excellent moment…