Il y a dans « ÉTREINTES BRISÉES » une séquence magnifique, qui ressemble à ce qu’aurait dû être tout le film : celle où Penélope Cruz annonce à son vieil amant qu'elle le quitte, par écran interposé, en postsynchronisant elle-même ses mots, depuis le fond de la pièce. C'est simple, c'est fort, ça raconte énormément de choses sur la force du cinéma, sur la sublimation des stars.
Pour le reste, c'est plus compliqué… C'est beaucoup trop bavard, le scénario est un peu « light » (qui a été surpris par le lien unissant le réalisateur et le fils de son agente ?), le film paraît bien plus long qu'il n’est réellement, les comédiens masculins sont loin d’être transcendants. Reste que « la Cruz » est en progrès constant, et sa personnalité semble s’affirmer de plus en plus depuis son film avec Woody Allen.
On se souvient d’images, comme cette plage noire de sable volcanique, mais « ÉTREINTES BRISÉES » n’est pas « 8 ET DEMI », pas même « HOLLYWOOD ENDING », malgré la cécité de son réalisateur, et on se pose soudain une question embarrassante… Surtout pour un amateur de westerns, sur un blog sur le western pas spécialisé dans le film d'auteur espagnol abonné au festival de Cannes… Donc, sans grand rapport avec la dite-question… Tout à fait entre nous, Pedro Almodóvar ne serait-il pas un chouïa surestimé ? Ce n’est qu’une question en l’air, bien sûr.