La 1ère saison de « DAMAGES » avait surpris par sa nouvelle approche d’une série « légale ». Se calquant sur le style âpre et sans concession des « SOPRANO » ou « THE SHIELD », « DAMAGES » décrivait un univers réellement impitoyable, peuplé de requins corrompus, prêts à tout, même au meurtre. Le tout était vu à travers les yeux de l’héroïne, une oie blanche récemment engagée dans la firme de Glenn Close. Alice au pays des horreurs, en quelque sorte.
La 2ème saison va plus loin, en transformant la pure jeune fille en clone de sa patronne. Assoiffée de vengeance, Rose Byrne – qui s’est étonnamment desséchée physiquement – va attaquer le dragon avec ses propres armes, quitte à en perdre son âme.
Cette seconde partie est culottée, parce qu'il n’est pas facile de s’attacher à des individus aussi pourris et amoraux. Tout le monde ment, tout le monde trahit, joue double voire triple jeu. Cela fait parfois penser à « OZ » : fabuleuse série sur les prisons, mais tellement dure, qu’on n’y entrait pas toujours volontiers.
« DAMAGES » doit beaucoup à Close, qui trouve là le rôle de sa vie, sorte de mix diabolique de Merteuil et Cruella. Elle retrouve dans cette saison William Hurt son partenaire 25 ans plus tôt des « COPAINS D’ABORD » dans un rôle d'une folle ambiguïté. Marcia Gay Harden est particulièrement excellente en avocate mûrissante, mais sexy en diable.
Si on a le cœur suffisamment accroché pour plonger dans ce marigot malodorant, pour accepter cette vision de l’espèce humaine, pour s’attacher non pas au plus sympathique, mais au moins abject, alors « DAMAGES » est un vrai plaisir. Une série adulte, maîtrisée, qui ne sombre jamais dans le mélodrame ou le « soap ». Du grand art.