WYATT EARP : l'homme aux mille visages

Wyatt Earp, chef du clan Earp, qui fit régner la loi et le chaos à Tombstone, fait partie des grandes légendes de l'Ouest. Il a tellement été traité au cinéma et à la télévision, que toutes les interprétations de sa personnalité ont été proposées, explorées, réinventées,  démythifiées. Reste une figure incontournable, un « lawman » aux motivations floues et variables, un homme de toute façon plus grand que nature, qui finit conseiller technique sur des westerns à Hollywood, après en avoir créé la légende.

Randolph Scott l’incarne dans « L’AIGLE DES FRONTIÈRES », mais c'est Henry Fonda qui en donne la plus belle incarnation dans « LA POURSUITE INFERNALE » : un jeune patriarche taciturne et modeste, prêt à tout pour défendre sa famille, quitte à devenir shérif. D’autres Wyatt seront probablement plus proches de la réalité, mais aucun ne surpassera Fonda.

Will Geer tient le rôle dans « WINCHESTER 73 », Joel McCrea dans « UN JEU RISQUÉ », Burt Lancaster en propose un portrait rigide et déshumanisé dans « RÈGLEMENTS DE COMPTES À OK-CORRAL ».

Earp devient vedette de série télé avec « THE TIMES AND LEGEND OF WYATT EARP » sous les traits de Hugh O’Brian, et ce pendant six ans. James Stewart fait une parodie incongrue et parasite au beau milieu de « LES CHEYENNES », formant un vieux couple quasi « gay » avec Doc Holliday. James Garner fait de son Wyatt un exécuteur au cœur de pierre dans « 7 SECONDES EN ENFER », et reprendra le rôle de façon plus légère dans « MEURTRES À HOLLYWOOD » bien des années plus tard. Harris Yulin est un Wyatt plus que réaliste, sans le moindre glamour héroïque dans « DOC », Fred Ward lui prête ses traits burinés dans le téléfilm « FOUR EYES AND SIX-GUNS ».

Deux grosses productions tournées simultanément prennent Earp comme sujet : « TOMBSTONE », western ludique et mouvementé avec Kurt Russell (le meilleur Wyatt depuis Fonda), et « WYATT EARP », film excessivement sérieux, plombé par l’interprétation morose de Kevin Costner.

On retrouve Wyatt quelques années plus tard, sous les traits de Gale Harold dans la série « DEADWOOD ». Mais quelque chose nous dit qu’on n’a pas encore fini d’entendre parler de lui…

Comments

[lemmy]

Elam sait jouer les hommes bons (mais canailles), on va dire que son emploi en début de carrière n'était pas encore dans ce registre.

[lemmy]

Oh que oui, je te rassure, il a sa scène de mort bien à lui car il est quand même un peu plus fourbe que les autres. Mais pas de gros plan sur son regard torve, contrairement à d'habitude il n'y a
pas de gros plans sur son doux regard pour appuyer l'effet. Tourneur ne fait pas dans l'effet choc. Néanmoins, Elam a un vrai troisième rôle distinct des autres.

[lemmy]

Je viens de voir "Un jeu risqué" (alias "Wichita") de Tourneur avec McCrea, beau film avec un Earp ultra-légaliste à l'extrême, qui compose un intéressant Earp (loin des autres versions du
personnage, il s'excuse auprès de ceux qu'il va tuer contraint et obligé) détesté des notables et des cowboys. A noter Peter Graves dans un second rôle et Jack Elam dans le rôle d'une canaille.

[Fred Jay Walk]

Jack Elam en canaille ? Tu es sûr ??? 

[claude]

A-t-on recensé les différents noms et prénoms que prend le personnage d'un film VF à l'autre ?
Je signale qu'à l'époque, ces changements étaient orchestrés par les superviseurs américains des majors. Certains ont pensé curieusement qu'il n'était pas utile de conserver l'identité originale,
trop américano-américaine du héros.La raison serait un excellent thème de recherche.