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Pour parler honnêtement de « VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE », il faudrait pouvoir se redémarrer soi-même comme un ordinateur, programmer un ‘reboot’ de sa personnalité et revenir en pré-ado amateur de jeux vidéo en 3D. Là et seulement là, on pourrait éventuellement se faire une opinion à peu près juste d’un tel film.
Car cette lointaine adaptation de Jules Verne, qui donna déjà lieu à un petit classique dans les sixties, n’est fondamentalement qu’une bande-démo du cinéma en relief. Le scénario n’est qu’un prétexte à F/X, à séquences d’action, à décors entièrement recréés. Le film est donc plongé dans une totale irréalité, on ne sent jamais le moindre danger, la plus petite empathie pour les personnages, car malgré ses efforts, on sent constamment le tournage sur fond vert : l’eau ne mouille pas, les dinosaures semblent échappés d’une pub, les petits oiseaux fluo renvoient à Walt Disney. Bref, tout cela est impalpable, inexistant, virtuel de A jusqu'à Z. Mais comme il faut toujours trouver quelque chose de positif à mettre à l’actif d’une œuvre, disons que l’idée d’adaptation n’était pas mauvaise : les explorateurs découvrent que le roman de Verne était en fait basé sur un témoignage réel et ils l’utilisent quasiment comme un guide du routard. C'est amusant.
Brendan Fraser qui fut jadis un acteur valable, comme il le prouva dans « GODS AND MONSTERS » ou « UN AMÉRICAIN BIEN TRANQUILLE », rejoint ici la cohorte des acteurs-à-tout-faire hollywoodiens, globuleux et grimaçant, dans la noble lignée des Nicolas Cage ou Vin Diesel. Quant à ses partenaires, tirons un voile pudique sur leurs prestations.
Un conseil donc : si vous avez plus de neuf ans, débranchez votre cerveau, oubliez qu’un film a besoin d’un scénario, de comédiens et de mise en scène et plongez-vous là-dedans comme on lit une BD bariolée pour faire passer le temps pendant un long trajet en train. C'est le mieux qu’on puisse faire.