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Quatre G.I.s en garnison en Allemagne violent une jeune fille. Ils risquent la peine de mort – ne serait-ce que pour calmer les habitants – mais leur avocat va tout faire pour leur éviter la corde. Quitte à s’en prendre à la victime.
« VILLE SANS PITIÉ » par son noir & blanc contrasté, son ambiance germanique, la présence de Kirk Douglas dans le rôle du défenseur, n’est pas sans évoquer « LES SENTIERS DE LA GLOIRE » de Kubrick par certains aspects. À part que cette fois, le combat du Kirk n’est pas si clair : ses clients sont coupables et c'est la complexité de son dilemme qui rend le film passionnant. Rapace implacable, il retarde le moment de mettre en pièces l’innocente jeune femme. Il sait qu'elle sortira détruite du procès et qu'il devra ruiner sa réputation pour sauver la tête de quatre brutes imbéciles et inconscientes qu'il méprise lui-même. Mais le scénario est d’une misanthropie terrible et le portrait que trace le film de l’Humanité donne la nausée : voisins voyeurs, commères venimeuses, parents bornés, militaires prudents, c'est un défilé de médiocrité, de petites revanches sociales, de charognards à l’assaut d’une bête blessée.
Filmé de façon hyper-efficace par un réalisateur allemand, parfois un peu « pied-de-plomb », photographié comme un ‘film noir’, « VILLE SANS PITIÉ » ne fait pas dans la finesse et le sous-entendu, mais parvient à capter l’attention sans jamais la relâcher. On assiste à cette mise à mort avec fascination et écœurement.
Le film doit beaucoup à Douglas, dans un rôle assez fouillé d’homme fort qui retient ses coups jusqu'au moment où il n’a plus le choix. Sa dernière scène dans sa chambre d’hôtel fait partie des grands moments « douglassiens » de sa filmo. À ses côtés, la jeune Christine Kaufmann est touchante et parmi les accusés, Robert Blake est remarquable en recrue névrosée, sexuellement déficiente.
« VILLE SANS PITIÉ » est une œuvre peu connue du parcours de Kirk Douglas, un film bien fait mais peu plaisant, dont personne ne sort grandi. Tout le monde est mis dos à dos, ce qui laisse sur un malaise tangible et donnera – peut-être – un peu à réfléchir.