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Belle (re)découverte que « VERTIGES », œuvre unique en son genre, flottant comme son personnage central dans les limbes très flous séparant la normalité de la folie. Dans une ambiance décadente, poussiéreuse, malsaine au possible, c'est un des films qui décrit avec le plus d’acuité la vie dans un asile psychiatrique. Certaines images comme ces malades couchés nus dans des cellules pleines de paille, sont extrêmement frappantes.
Présenté comme un saint-homme légèrement libertin, le professeur Marcello Mastroianni se fissure progressivement, pour révéler ses véritables motivations qui sont égoïstes : la peur, la terreur abjecte de devoir occuper un jour un lit au côté de ses patients.
« VERTIGES » baigne dans un érotisme morbide et suffocant. Le sexe est intimement lié à la démence et seule Françoise Fabian, apparemment frigide et abstinente, semble échapper à l’abime béant.
Mais la vraie folie, la plus grave, la plus terrifiante, ce n’est pas à l’hôpital que Mauro Bolognini nous la montre. C'est dehors. À la fin, quand le professeur comprend soudain avec horreur, qu’en dehors de ses murs, l’Italie a bougé, qu'elle est en proie au fascisme et qu'elle est devenue tout entière un asile à ciel ouvert.
La BO d’Ennio Morricone est riche et extrêmement variée, allant de l’abstraction déstabilisante pour les séquences d’hôpital, à la nostalgie poignante quand il se rapproche des protagonistes, tout particulièrement de la belle Lucia Bosè.
Un film inconfortable, mais constamment fascinant.