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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

"UNE VIE DIFFICILE" (1961)

Qu'il est beau, ce film. Et qu'il est dur ! Et qu'il est drôle… Et qu'il est… italien. « UNE VIE DIFFICILE » embrasse toute une période de mutation de l’Histoire de son pays, depuis la fin de la WW2 jusqu'aux sixties à travers la destinée dérisoire d’un petit journaliste idéaliste et incorruptible, dont la grandeur d’âme n’apporte finalement que le malheur autour de lui.

Si la première heure mélange petite et grande histoire dans un même mouvement ample et généreux, la seconde se concentre sur le personnage d’Alberto Sordi et sa lente déchéance,VITA culminant lors d’une éprouvante séance d’ivresse et d’humiliation publique, puis – pire encore – par le renoncement à ses idées et à son combat. Heureusement, même si on sent que Dino Risi fait une petite concession au public, il se rachètera in extremis par une baffe mémorable.

Complexe et d’une lucidité cruelle, le film est porté à bout de bras par Sordi dans un de ses plus beaux rôles. À la fois admirable et pathétique, grandiose et minable, héroïque et pleutre, il se permet tout, donne à son personnage toutes les couleurs de l’humain. Quelques scènes comme celles où, ivre-mort, il crache sur les voitures qui passent, où le déjeuner en tête-à-tête avec son jeune fils qu'il n’a pas vu depuis deux ans, atteignent des sommets d’émotion époustouflants.

À ses côtés, Lea Massari trouve elle aussi un de ses meilleurs rôles et on aperçoit Silvana Mangano et Vittorio Gassman – déguisé en centurion – quelques secondes dans une séquence à Cinecitta.

Entre ce dîner mémorable dans une famille royaliste, les brimades subies par Sordi où qu'il aille, l’enterrement de la ‘mama’, il faudrait citer tous les grands moments de « UNE VIE DIFFICILE ». Mieux vaut le voir et regretter une fois de plus que ce grand, cet immense cinéma italien, ne soit plus aujourd'hui qu’un lointain souvenir.

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L
Ah Tomas Milian ! Encore un western où il cabotine ! J'ai vu ce dvd qui vient de sortir. ca m'a l'air d'être un curieux western.<br /> <br /> De Antonioni, "L'éclipse" et "le cri" sont quand même assez miraculeux.
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M
« Je vais revoir "IDENTIFICATION D'UNE FEMME", pour me rafraîchir la mémoire. »<br /> <br /> Bon choix, Jay Walk, car en tant que WWWer, tu pourras sauver la face devant tes ami-e-s médusés par ton choix ce soir-là: «Ah ben zut, j'ai vu Tomas Milian sur la pochette et j'ai cru que c'était<br /> un western!»
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F
<br /> <br /> Ou alors "J'ai vu Bozzuffi au générique, j'ai cru que c'était un polar napolitain".<br /> <br /> <br /> <br />
S
Personnellement j'échange Blow-Up contre presque tout Risi (bon, pas tout quand même), Comencini et Scola. Je trouve ce film fumeux, ennuyeux, prétentieux. Du coup, jamais osé voir autre chose<br /> d'Antonioni.
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F
<br /> <br /> Je ne suis pas loin de penser comme toi, mais il y a de belles choses chez Antonioni. Des moments...<br /> <br /> <br /> Je vais revoir "IDENTIFICATION D'UNE FEMME", pour me rafraîchir la mémoire.<br /> <br /> <br /> <br />
M
"Sacré Antonioni... "<br /> <br /> Comme cinéaste, bon, d'accord. Mais comme critique de cinéma, alors là, c'est un gros nul.
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M
Ouaip. Et c'est en plein à cette époque - en 1961 - que le grand auteur adulé de l'establishment critique du temps, Michelangelo Antonioni, demanda à l'entertainer Dino Risi: «Pourquoi fais-tu ce<br /> petit cinéma ?» (Cité dans l'album magnifique mais mal traduit de Caprara, 'Dino Risi, maître de la comédie italienne').
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F
<br /> <br /> Sacré Antonioni... Toujours modeste !<br /> <br /> <br /> <br />
S
Une Vie Difficile, La Marche sur Rome, Le Fanfaron... que des chefs-d'oeuvre à cette époque-là pour il signor Risi.
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M
Cette comédie est carrément un miracle. Comment ils faisaient ça ? Mais comment ils faisaient ça !?
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